Il serait tentant d’enterrer Georges Bernanos au Panthéon des écrivains salauds, en sa qualité d’auteur catholique, royaliste et antidémocrate. Cependant, la ligne directrice de l’œuvre de Bernanos, qu’elle soit romanesque ou philosophique, c’est son amour inconditionnel de la liberté. Voilà comment les vieux de la vieille garde maoïste, néo-maurrassiens, hussards et orwelliens, se retrouvent chez cet auteur. Antidémocrate, antitotalitaire, Bernanos dénonce et combat tous régimes qui, selon lui met à mal son idéal romantique et proprement français de la Liberté. Bernanos et la démocratie Lors de son exil brésilien, Bernanos espère créer une Petite France ». Celle-ci est celle des français de l’ancien régime qu’il considère comme élevés avec le goût de la liberté, chose dont l’homme né en démocratie est totalement dénué. Selon lui, La nouvelle France, plongée dans l’égalitarisme, a tué la liberté. La démocratie, ou la loi du nombre, promeut une » civilisation de la quantité et le » règne des imbéciles terme cher à l’auteur. Par lui-même Un monde dominé par la force est un monde abominable, mais le nombre dominé par le nombre est ignoble. La force fait tôt ou tard surgir des révoltés, elle engendre l’esprit de révolte, elle fait des héros et des martyrs. La tyrannie abjecte du nombre est une infection lente qui n’a jamais provoqué de fièvre. Le nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. » Anti-totalitaire et anti-américaniste Bernanos est profondément antitotalitaire dans la mesure où l’Homme nouveau est selon lui une sottise absolue. La modernité ne l’intéresse pas. D’après l’auteur, elle est nocive car asservit les hommes. Voilà pourquoi, dès la fin de la guerre, Bernanos dénonce la complaisance des Occidentaux envers le régime stalinien. Il affiche également un anti-américanisme précoce, considérant que les deux régimes sont des régimes capitalistiques, recherchant la production de masse. Non content de critiquer les fins, Bernanos critique également les moyens. La machinerie fait l’objet d’un essai entier de Bernanos La France contre les robots » où il critique les nouveaux moyens de production où l’homme n’est plus créateur mais esclave de la machine. Elle intéresse les cinéastes des deux blocs, en URSS chez Eisenstein, aux Etats-Unis chez Chaplin. Enfin, par les actes, Bernanos montre son courage politique en quittant l’Espagne dès 1936 après avoir assisté aux massacres commis par les franquistes qu’il dénoncera en 1938 dans un pamphlet intitulé Les grands cimetières sous la lune ». Durant la Seconde Guerre Mondiale, il présidera par ailleurs le Comité de la France Libre de Rio. Face aux dogmes, un homme incorruptible Le jeune Bernanos, catholique fervent, monarchiste passionné, participait jusqu’à la fin de la guerre aux différents colloques et activités culturelles de l’Action Française. C’est sous l’influence morale du vieux maître de Martigues que Bernanos, fait ses premières armes dans le politique. Sa foi et son passage parmi les Camelots, ont fait de Bernanos un véritable réactionnaire. Le terme de réactionnaire est si souvent galvaudé, qu’il mérite que l’on s’y intéresse. Le réactionnaire n’est pas un révolutionnaire, mais un révolté. La réaction ne doit s’envisager, non pas comme une révolution qui change un système politique et social du tout au tout, avec l’idée sous-jacente que l’Homme nouveau est envisageable et potentiellement créable, mais comme une révolte prônant le retour à la loi naturelle. La réaction se conçoit comme la supériorité de la loi naturelle sur la loi des hommes. Finalement, Antigone est la figure même, l’idéal type de la révolte réactionnaire. Cet amour pour l’ancienne France, son attachement aux campagnes et sa foi inébranlable inspirent ainsi largement les personnages du Journal d’un curé de campagne » et de Sous le soleil de Satan ». L’œuvre de Bernanos survit à son époque par la modernité des sujets qui y sont traités. Sa pensée singulière est susceptible de rassembler de nombreuses figures antagonistes tels que Boutang, Pasolini ou Adorno, faisant de lui le plus énigmatique des anarchistes de droite, en sa qualité d’antidémocrate, de catholique, et de fervent défenseur de la liberté.
GeorgesBernanos, histoire d’un homme libre Un Court-métrage de Yves Bernanos, Jean-Pascal Hattu Produit par Real Productions Année de production : 2019 Synopsis Figure littéraire majeure du XXe siècle et témoin engagé dans
" Le monde moderne, c'est nous ! ", s'exclamait Bernanos. Loin de se retrancher de la civilisation dont il condamne le matérialisme, l'écrivain est... Lire la suite 8,96 € Neuf Définitivement indisponible " Le monde moderne, c'est nous ! ", s'exclamait Bernanos. Loin de se retrancher de la civilisation dont il condamne le matérialisme, l'écrivain est sur tous les fronts la guerre d'Espagne, la montée du totalitarisme en Europe, la Deuxième Guerre mondiale. Dans l'univers romanesque qui est le sien, la réalité oscille entre deux pôles, la sainteté et la damnation. Les créatures les plus ordinaires y sont la proie du sacré, et leur aventure personnelle acquiert une dimension qui les dépasse. Mais il n'en va pas autrement dans la vie. Bernanos nous rappelle, à travers ses écrits de combat, que l'Histoire est le lieu où se joue le destin surnaturel de l'homme. " Une parole libre ", libre des modes, des idéologies et des systèmes, tel est ce que l'écrivain revendique, afin d'accomplir sa vocation d'éveilleur. Date de parution 20/10/1998 Editeur Collection ISBN 2-220-04296-0 EAN 9782220042961 Format Poche Nb. de pages 90 pages Poids Kg Dimensions 10,7 cm × 17,6 cm × 0,9 cm Biographie de Claire Daudin Normalienne, Claire DAUDIN a consacré sa thèse à Péguy et Bernanos. Elle est l'auteur de Alcools d'Apollinaire, aux éditions Bréal 1998.
PourBernanos, François d'Assise, Jeanne d'Arc et Thérèse de Lisieux incarnent l'homme libre, l'homme fidèle à l'honneur et résolu à payer de sa vie son adhésion à la liberté contre tout système totalitaire. L'évocation du martyre de la jeune Lorraine brûlée vive constitue un vibrant plaidoyer pour la défense de la liberté et un rempart contre la future barbarie Ainsi
Quatrième République Prologue Idéologie et politique Les commentaires sont allégés, les coupes signalées … Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations. Il faut refaire des hommes libres. »2831 1888-1948, La Liberté pour quoi faire ? 1946 … Ce catholique engagé, qui refusera tous les postes et tous les honneurs pour rester libre, précise Je n’entends nullement opposer le capitalisme au marxisme […] deux symptômes d’une même civilisation de la matière […] Le libéralisme capitaliste, comme le collectivisme marxiste, fait de l’homme une espèce d’animal industriel soumis au déterminisme des lois économiques. » La liberté est un bagne aussi longtemps qu’un seul homme est asservi sur la terre. »2832 Albert CAMUS 1913-1960, Les Justes 1949 Rédacteur en chef de Combat, il est de ces intellectuels qui se mêlent ardemment à l’actualité de leur temps marqué par le totalitarisme, pour crier sa soif de justice, revendiquer dans L’Homme révolté, la liberté, seule valeur impérissable de l’Histoire » et préférer la révolte à la révolution Je me révolte, donc nous sommes. » … L’internationalisme qui fut un beau rêve n’est plus que l’illusion têtue de quelques trotskistes. »2833 Jean-Paul SARTRE 1905-1980, Situations III 1949 Pendant dix ans, de la Libération aux événements de Budapest, c’est l’époque des maîtres à penser et des engagements impératifs. Sartre règne en maître contestataire, et d’ailleurs contesté … La vérité est une, seule l’erreur est multiple. Ce n’est pas un hasard si la droite professe le pluralisme. »2834 Simone de BEAUVOIR 1908-1986. Les Temps modernes, nos 109 à 115 1955, Jean-Paul Sartre Ces mots datent de 1955, belle époque du terrorisme sectarisme de la gauche communiste sévit naturellement contre la droite, mais se déchaîne aussi en guerre des faudra attendre les années 1980 – démobilisation, désillusion, dépolitisation – pour voir le déclin de tous les ismes ». Catholicisme ou communisme exige, ou du moins préconise, une soumission de l’esprit […] Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis. »2835 André GIDE 1869-1951, Journal, 24 février 1946 Les honneurs pleuvent sur le Gide d’après-guerre, prix Nobel de littérature en 1947 pour son intrépide amour de la vérité ». Il a rompu avec le communisme en 1937, et vécu la guerre comme une ne songe plus qu’à sauver la culture de toute menace de totalitarisme … La guerre froide est une guerre limitée, limitation qui porte non sur les enjeux, mais sur les moyens employés par les belligérants […] La guerre froide apparaît, dans la perspective militaire, comme une course aux bases, aux alliés, aux matières premières et au prestige. »2836 Raymond ARON 1905-1983, Guerres en chaîne 1951 Fondateur avec Sartre des Temps Modernes, revue littéraire, politique et philosophique, éditée par Gallimard, il s’en sépare bientôt pour devenir éditorialiste au Figaro 1947-1977.Toute la Quatrième République est placée sous le signe de la guerre froide », quand le rideau de fer » qui tombe divise l’Europe en deux mondes antagonistes La guerre a pris fin dans l’indifférence et dans l’angoisse […] la paix n’a pas commencé », dit Sartre en 1945 … La France est le seul grand pays à recevoir de plein fouet tous les chocs majeurs de l’après-guerre ruines, crise monétaire, séquelles de guerre civile, difficultés sociales et surtout guerre froide et décolonisation. »2837 Jean-Pierre RIOUX né en 1939, La France de la Quatrième République 1980-1983 Historien de ce passé proche, il en dresse un tableau politique, économique et social la Quatrième – la plus mal aimée de toutes les Républiques – fit face, et pas toujours mal, à tous ces problèmes, mourant finalement de son impossibilité à régler la décolonisation. La France est divisée en quarante-trois millions de Français. La France est le seul pays du monde où, si vous ajoutez dix citoyens à dix autres, vous ne faites pas une addition, mais vingt divisions. »2838 Pierre DANINOS 1913-2005, Les Carnets du major Thomson 1954 Grand succès de librairie, pour ces Carnets présentés comme la traduction des pensées d’un major anglais, et jouant sur le décalage entre les mentalités nationales. Le procédé rappelle les Lettres persanes de Montesquieu … L’opinion publique […] est souvent une force politique, et cette force n’est prévue par aucune constitution. »2839 Alfred SAUVY 1898-1990, L’Opinion publique 1956 Née au siècle des Lumières, scientifiquement mesurée par les sondages depuis la veille de la Seconde Guerre mondiale, son influence se renforce encore à l’arrivée de la télévision. Le Journal télévisé est lancé par Pierre Sabbagh, en avril 1949, pour quelques centaines de privilégiés. Il y aura 60 000 récepteurs en 1954, 680 000 en 1958 … L’avantage de l’instabilité pour un gouvernement, c’est qu’elle ne lui laisse pas le temps de se désavouer. »2840 Jean ROSTAND 1894-1977, Inquiétudes d’un biologiste 1967 Mais l’inconvénient est qu’elle ne lui laisse pas le temps de construire. En fait d’instabilité, la Quatrième République est bien la fille de la Troisième 21 gouvernements se succéderont de 1947 à 1958. On prend les mêmes et on recommence. »2841 Formule habituelle pour saluer les changements de gouvernement. On prend les mêmes et on recommence ? 1978, Jean-François Kahn … Clemenceau dénonçait déjà ces gouvernements qui se ressemblaient tous, faisant appel au même personnel politique, dans la République des camarades ». Certains, par leur caractère et leur autorité – tels Antoine Pinay, Pierre Mendès France – ne sont pas comme les autres et ne jouent pas ce jeu politicien, mais le système ne les laisse pas longtemps au pouvoir … Le régime des partis, c’est la pagaille. »2842 Charles de GAULLE 1890-1970, entretien télévisé avec Michel Droit, 15 décembre 1965. Discours et messages pour l’effort, août 1962-décembre 1965 1970, Charles de Gaulle Constat souvent répété. La Quatrième République pêche comme la Troisième par ses partis trop puissants, ou plutôt impuissants, archaïques, aboutissant à un régime d’assemblée tyrannique. Mais il n’y a pas de démocratie sans pluralité des pagaille » de ce régime vient surtout du fait que le gouvernement, piégé entre les oppositions gaulliste et communiste, tente de s’appuyer sur une troisième force » centriste MRP, socialistes SFIO … La Quatrième République doit, pour une large part, la suite ininterrompue de ses désastres et sa ridicule fin à un personnel politique mal préparé qui n’avait pas fait ses classes. »2843 François MAURIAC 1885-1970, Le Nouveau Bloc-notes, II, 1958-1960 Même constat d’échec que de Gaulle, mais diagnostic inverse J’ai toujours eu l’idée que ce ne sont pas les institutions qui corrompent les hommes, que ce sont, au contraire, les hommes qui corrompent les institutions. » L’ennui avec nos hommes politiques, c’est qu’on croit faire leur caricature, alors qu’on fait leur portrait. »2844 SENNEP 1894-1982, Potins de la Commère, France-Soir, 18 juin 1958 C’est l’un des plus talentueux caricaturistes de la presse française, résolument de droite venu de l’Action française, mais gaulliste rallié en 1941, dessinateur attitré du Figaro. Quand les hommes ne choisissent pas, les événements choisissent pour eux. »2845 Raymond ARON 1905-1983, Immuable et changeante. De la IVe à la Ve République 1959 Passivité des citoyens, isolement de la classe politique, tels sont les vices intimes du régime qui semble tourner en rond et s’autodétruire – le cadavre bafouille ». On a pu dire qu’en se privant d’un de Gaulle, dès ses premiers mois, la Quatrième République se condamnait à terme plus ou moins rapide. Le monde ne vaut que par les extrêmes et ne dure que par les moyens ; il ne vaut que par les ultras et ne dure que par les modérés. »2846 André SIEGFRIED 1875-1959, citant Paul VALÉRY 1871-1945, De la Quatrième à la Cinquième République au jour le jour 1958 … Les libéraux de droite et du centre servent de forces d’appoint, faisant pencher le fléau tantôt à gauche, tantôt à droite, d’où les majorités fragiles et fluctuantes.LouisMartin - Chauffier, membre de l'Institut, essayiste, romancier et journaliste, est mort lundi soir 6 octobre au centre hospitalier de Puteaux. Il était âgé de quatre-vingt-six ans.
Téléchargements totaux5592738925622253188613690 487Balzac, Honoré de - L'Élixir de longue vie11000002 488Bossuet, Jacques-Bénigne - Sermon sur la mort et brièveté de la vie00200002 489Boylesve, René - La leçon d'amour dans un parc10100002 490Constant, Benjamin - Adolphe00000022 491Doyle, Arthur Conan - Une Étude en rouge00100012 492Doyle, Arthur Conan - Le Signe des quatre00100012 493Doyle, Arthur Conan - La Vallée de la peur01100002 494Doyle, Arthur Conan - La Figure jaune00110002 495Doyle, Arthur Conan - L'Employé de l'agent de change00110002 496Doyle, Arthur Conan - Le Gloria-Scott»00110002 497Doyle, Arthur Conan - Le Rituel des Musgrave00110002 498Doyle, Arthur Conan - Un estropié00110002 499Doyle, Arthur Conan - Le Malade à demeure00110002 500Doyle, Arthur Conan - L'Interprète grec00110002 501Doyle, Arthur Conan - Le Traité naval00110002 502Doyle, Arthur Conan - Le Problème final00110002 503Doyle, Arthur Conan - La Cycliste solitaire00110002 504Doyle, Arthur Conan - Peter le Noir10100002 505Doyle, Arthur Conan - Les Trois Étudiants00110002 506Doyle, Arthur Conan - Le Pince-Nez en Or00110002 507Doyle, Arthur Conan - Les Trois pignons00110002 508Doyle, Arthur Conan - Le Soldat blanchi00110002 509Doyle, Arthur Conan - Le Marchand de couleur retiré des affaires00110002 510Doyle, Arthur Conan - La Pensionnaire voilée00110002 511Doyle, Arthur Conan - L'Aventure de Shoscombe Old Place00110002 512Gaboriau, Emile - Les Gens de bureau00000112 513La Fontaine, Jean de - Fables Livre I Illustrations par Gustave Doré10000012 514Loti, Pierre - Figures et choses qui passaient10010002 515Mallarmé, Stéphane - Poésies10100002 516Marot, Clément - L'adolescence clémentine - La suite de l'adolescence clémentine10100002 517Mérimée, Prosper - Chronique du règne de Charles IX01010002 518Nerval, Gérard de - Promenades et souvenirs00110002 519Rousseau, Jean-Jacques - Les Rêveries du promeneur solitaire10000012 520Saint-Exupéry, Antoine de - Vol de nuit10100002 521Saint-Exupéry, Antoine de - Le Petit Prince11000002 522Ségur, Mme la Comtesse de - Les Malheurs de Sophie01100002 523Shelley, Mary - Frankenstein ou le Prométhée moderne01100002 524Stendhal - Le Coffre et le Revenant00110002 525Stevenson, Robert Louis - L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde - Traduction par Théo Varlet00000022 526Stoker, Bram - Dracula00000022 527Verne, Jules - Voyage au centre de la Terre00000022 528Verne, Jules - Gil Braltar00110002 529Wilde, Oscar - Le Portrait de Dorian Gray01100002 530Saint-Exupéry, Antoine de - Terre des hommes00100102 531Ségur, Mme la Comtesse de - Les Petites filles modèles01100002 532Erckmann-Chatrian - L'Ami Fritz00100012 533Féval, Paul - La Fée des grèves00010012 534Zweig, Stefan - Le Joueur d'échecs00100012 535Gaboriau, Emile - La Corde au cou00000022 536Alighieri, Dante - La Divine Comédie - Tome I - L'Enfer00100012 537Shakespeare, William - Macbeth10000102 538Dumas, Alexandre - Le Comte de Moret - Tome I00101002 539Dickens, Charles - Les Conteurs à la ronde00001012 540Leblanc, Maurice - Les Milliards d'Arsène Lupin00001012 541Abbott, Edwin A. - Flatland00100012 542Dickens, Charles - Barnabé Rudge - Tome II00011002 543Leblanc, Maurice - La Demeure mystérieuse00001012 544Daudet, Alphonse - Le Nabab10000102 545Voutcho, Vouk - Contes à dormir debout L'homme libre en chute libre Cinq soties - Premier jour d'apocalypse. La roulette russe. Un pyromane en Corse. Apprivoiser la tragédie. L'enfer se trouve sur l'autre rive. - Contes de fées de la vie ordinaire - Le fossile vivant. Traité de l'immortalité - Trois fables d'amour - Conte moral. Le regard assassin. Un sujet 546Tolstoï, Léon - La Guerre et la Paix - Tome I00100012 547Dostoïevski, Fédor Mikhaïlovitch - Les Pauvres gens00110002 548Bernanos, Georges - Nouvelle histoire de Mouchette00002002 549Mérimée, Prosper - Lokis - Le manuscrit du professeur Wittembach00010012 550Bergson, Henri - Le Rire - Essai sur la signification du comique01100002 551Londres, Albert - Chez les fous00100012 552Bernanos, Georges - Monsieur Ouine00002002 553Fabre, Jean-Henri - Nouveaux souvenirs entomologiques - Livre II00101002 554Féval, Paul - Les Habits Noirs - Tome I00100012 555Bernanos, Georges - L'Imposture00002002 556Bernanos, Georges - La Joie00002002 557Kafka, Franz - Le Procès00101002 558Barrucand, Victor - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol - Vainqueur de la Bastille et Général en Chef des Armées de la République dans la guerre de Vendée - 1759-180200110002 559Leroux, Gaston - Le Capitaine Hyx - Aventures effroyables de M. Herbert de Renich - Tome I00001012 560Galland, Antoine - Les Mille et une nuits - Tome deuxième10001002 561Féval, Paul - L'Arme invisible - Les Habits Noirs - Tome IV01010002 562Cauvain, Henry - Maximilien Heller00001012 563Leroux, Gaston - L'Épouse du soleil00001012 564Leroux, Gaston - Quelques Nouvelles terrifiantes Le Dîner des bustes - La Hache d'or - L'Auberge épouvantable - Le Noël du petit Vincent-Vincent - Not' Olympe - La Femme au collier de velours10000012 565Du Boisgobey, Fortuné - La Main froide00000112 566Lamartine, Alphonse de - Graziella00101002 567Malot, Hector - Sans famille10000012 568Galland, Antoine - Les Mille et une nuits - Tome troisième10001002 569Leblanc, Maurice - La Femme aux deux sourires00001012 570Aimard, Gustave - Le Chercheur de pistes00200002 571Doyle, Arthur Conan - Le Monde perdu - Les Exploits du professeur Challenger00000112 572Ivoi, Paul d - Les Cinq sous de Lavarède - Voyages excentiques Volume I10000012 573Leblanc, Maurice - Victor, de la brigade mondaine10000012 574Charnay, Désiré - Madagascar à vol d'oiseau - Édition illustrée00110002 575Littré, Émile - Dictionnaire Littré 1860-187620000002 576Verne, Jules - Géographie illustrée de la France et de ses colonies00200002 577Stevenson, Robert Louis - Enlevé ! ou Les Aventures de David Balfour - Volume I01000102 578Féval, Paul - Les Compagnons du trésor - Les Habits Noirs - Tome VII10000012 579Académie française - Dictionnaire de l'Académie française de 1932-35 8e édition10100002 580Gaboriau, Emile - Le Dossier 11300000022 581Ibsen, Henrik - Peer Gynt00200002 582Conrad, Joseph - Jeunesse - Le Coeur des ténèbres00000022 583Lovecraft, Howard Phillips - Le Monstre sur le seuil00001012 584Mansfield, Katherine - La Garden-party et autres nouvelles00101002 585Rabearivelo, Jean-Joseph - Imaitsoanala, Fille d'oiseau00110002 586Comité de Madagascar - Bulletin du Comité de Madagascar - 3ème année - n°1 - juillet 189700110002
Il y a un écrivain à qui le qualificatif de “prophète” correspond à merveille Georges Bernanos. S’il récusait évidemment le mot, l’écrivain convenait qu’il lui était arrivé de voir des choses que les autres ne voulaient pas voir, ce qui est une définition acceptable du prophète dans sa version profane. Ces “choses” qu’il a vues, l’avènement d’un ordre économique mondial, la dictature de la technique, la fin de la souveraineté française, le terrorisme intellectuel, la chute de la morale, la fin de la vie intérieure, et plus généralement la démission devant l’histoire, sont liées à l’inspiration fondamentale qui a nourri son œuvre la fidélité au catholicisme et à l’idéal de la monarchie dont il n’a jamais LIRE [Les prophètes] Soljenitsyne ou l’éloge de la dissidence On a pointé ses revirements, ses paradoxes, voire ses contradictions. Admirateur de Drumont dans sa jeunesse, disciple de Maurras, adepte d’une révolution nationale avant l’heure la Grande peur des bien-pensants, il s’éleva violemment contre les siens au moment de la guerre d’Espagne, condamnant le coup de force de Franco et conspuant les prêtres espagnols le soutenant les Grands Cimetières sous la lune. Son œuvre répond à la crise de notre civilisation. Son œuvre est pourtant fondamentalement une, hantée par la liberté et la justice. De Sous le soleil de Satan au Dialogue des carmélites en passant par le Journal d’un curé de campagne, et le Chemin de la Croix-des-âmes, elle répond à la crise de notre civilisation ; elle est une tentative, en partant de notre histoire chrétienne et royale, de la dépasser, d’en tirer le carburant pour un nouveau départ, seule voie pour l’écrivain observant le monde moderne s’empuantir dans les massacres et l’esclavage, de retrouver la liberté et l’honneur français. Avoir été un ennemi des dictatures ne fait pas de Bernanos un ami de la LIRE [Les prophètes] Jérôme Lejeune, professeur d’espérance Un dernier cri d’alarmeA LIRE [Les prophètes] George Orwell, retour vers le futur Réfugié au Brésil dès 1938, il s’oppose au gouvernement du maréchal Pétain et se rallie à l’esprit du 18 Juin. Il met alors un terme à sa production romanesque pour se consacrer exclusivement à ses “écrits de combat” dans la tradition des grands pamphlétaires français, d’Agrippa d’Aubigné à Louis Veuillot et Léon Bloy, son “maître” avec Péguy. Avoir été un ennemi des dictatures ne fait pas de Bernanos un ami de la démocratie, dont il pressent très vite qu’elle aussi tend à l’univers totalitaire ». Le mauvais rêve » ne s’est pas achevé le 8 mai 1945, les deux régimes participant de la même imposture, celle de la matière et du nombre. Ce qu’attend Bernanos, c’est une insurrection spirituelle capable de retrouver l’esprit européen » qui est croyance à la liberté, à la responsabilité de l’homme ».A LIRE [Les prophètes] Et Barjavel imagina l’inimaginable Dans la France contre les robots 1947, il lance son dernier cri d’alarme contre les machines dont il pressent la domination proche, fustigeant la démission française » dans le combat pour la liberté. L’idée qu’un citoyen, qui n’a jamais eu affaire à la justice de son pays, devrait rester parfaitement libre de dissimuler son identité à qui il lui plaît, pour des motifs dont il est seul juge, ou simplement pour son plaisir, que toute indiscrétion d’un policier sur ce chapitre ne saurait être tolérée sans les raisons les plus graves, cette idée ne vient plus à l’esprit de personne », y écrivait-il notamment. Qui peut encore comprendre de tels propos ?A LIRE [Les prophètes] Tocqueville, l’historien du futur
Ille fait en prenant violemment position, sans jamais céder au conformisme. Le petit-fils et le petit-neveu de Bernanos, apportent un éclairage nouveau sur la vie et l’œuvre de l’écrivain le plus anticonformiste de son temps dont l’intensité Le 18 mai 2016, alors que les policiers manifestaient contre les violences dont ils sont victimes lors des manifestations, ceux qui sont à l'origine de ces agressions, les "antifas", attaquaient une voiture de police le long du canal Saint-Martin, quai de Valmy. Les images sont encore dans tous les esprits. Des énergumènes harcelaient des policiers, boxaient l'un d'entre eux puis le frappaient avec une barre de fer, avant d'incendier la voiture de police, par ailleurs cassée de partout. Après seize mois, la XVIe chambre a énoncé son verdict. Antonin Bernanos attire l'attention. Il est l'arrière-petit-fils de Georges Bernanos, ce grand écrivain chrétien, cette belle âme éprise de liberté que, malgré son gaullisme, le Général n'était pas parvenu à attacher à son char. Combattant courageux et blessé lors de la Grande Guerre, d'abord proche de l'Action française, puis adversaire du fascisme, Bernanos était certes un rebelle, mais sa rébellion, était morale plus que politique. C'était celle d'un écrivain, à la fois profond dans sa réflexion et talentueux imprécateur des péchés de notre monde. C'est avec consternation que l'on voit aujourd'hui son nom mêlé aux jeux débiles et violents de soixante-huitards attardés. Il y a des descendants qui sont des chutes vertigineuses. Antonin Bernanos est à la fois la vedette de ce procès et un symbole qui mérite qu'on s'y attarde. Il a été identifié par un membre de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris dont le témoignage corrobore les images de l'agression. Sa défense consiste à nier sa participation aux faits. Il était là avant et après, à visage découvert, mais ce n'est pas lui qui a boxé le policier assis à son volant, ni brisé la lunette arrière du véhicule, même si ses vêtements et sous-vêtements visibles et ses bagues étaient semblables à ceux de l'agresseur masqué. Il en est à sa douzième poursuite pénale. Les onze autres ont été conclues par des relaxes ou des classements sans suite. Allez savoir si ce succès judiciaire est dû à un acharnement infondé de la police ou à une mansuétude particulière envers un étudiant au style très correct et qui parle aux magistrats "d'égal à égal" ! Le comble serait, en effet, que ce "révolutionnaire" sans cause ait été, jusqu'à présent, la preuve vivante d'une justice de classe... Malgré sa condamnation à cinq ans, dont trois avec sursis, il a été laissé en liberté. Le "pauvre" avait déjà effectué dix mois de détention préventive, et compte tenu de sa peine, il aurait été libéré dans deux mois. Lourdes peines, dites-vous ? Ses parents crient au scandale en dénonçant "l'acharnement du pouvoir politique", un "verdict lourd et injuste" et justifient "un jeune militant qui lutte contre la violence de l'État". Dans cette atmosphère très parisienne, on n'est pas loin de croire entendre un délire "bobo" gauchiste, complètement déconnecté de la réalité. Car si l'on peut critiquer légitimement notre société, et même considérer la démocratie comme une illusion, le changement ne risque pas d'être engendré par la violence, et encore moins par des échauffourées sporadiques avec des fonctionnaires de police qui ne font que leur travail. Deux aspects préoccupants se dégagent de cette affaire. Il y a d'abord une certaine perversité de l'intéressé qui soigne ses deux visages opposés. Docteur Antonin possède chez lui l'attirail du casseur de rue masque à gaz, casque et poing américain. Mais Mister Bernanos est posé, calme, s'exprime aisément et déclare ainsi devant le tribunal "pas de jugement moral" sur les événements. Ensuite, on ne peut qu'être atterré par le gâchis que représente cet individu. C'est d'abord l'aberration d'une Éducation nationale qui conduit de jeunes étudiants intelligents à s'enliser dans une pensée sans issue qui leur fait atteindre le sommet... de la stupidité. Au lieu d'ouvrir les esprits, comment l'université peut-elle enfermer une intelligence dans la vision étriquée d'un groupuscule ? detous les hommes libres.” FRANÇOIS MALLET-JORRIS Écrivain “Par sa sincérité, son courage sans fanatisme, et cette langue merveilleuse qui semble refléter nos doutes et nos orages les plus présents, Bernanos a encore beaucoup à nous apporter”. CLAIRE DAUDIN Écrivain “La voix de Bernanos est celle d’un prophète () Son réquisitoire contre le monde moderne est encore Dans le cadre d'un colloque au sanctuaire de Pellevoisin Indre intitulé "Bernanos la jeunesse, espérance et sainteté" qui se tient à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la mort de l’écrivain, Henri Quantin expose l’esprit d’enfance chez l’auteur de "Mouchette " la fidélité à l’enfant qu’on a été consiste à ne pas faire taire cet appel de l’"esprit d’héroïsme", à résister par-dessus tout au le portefeuille d’un mort n’est pas toujours crapuleux et peut être instructif. Que trouve-t-on dans celui de Bernanos ? De l’argent ? Il n’en eut pas beaucoup et chercha toute sa vie, du Paraguay à la Tunisie, un royaume où la finance n’étoufferait pas sa famille. Une carte de parti politique ? Impensable ! Lui qui voulait faire ronfler [s]a fronde aux naseaux morveux du bœuf gras de la droite », refusait du même élan que la gauche lui tape sur le ventre comme si nous avions violé ensemble les bonnes sœurs de Barcelone, ou fait ensemble nos petits besoins dans les ciboires ». Le portefeuille rassurera-t-il au moins le démocrate-chrétien en livrant une carte d’électeur ? Nouveau chou blanc ce royaliste du Royaume de Dieu estimait que le vote républicain pourrait être remplacé sans dommage par un tirage à la courte-paille. Le plus instructif sera-t-il donc ce qui manque ? Les espaces vides suggèrent de fait la lucidité de Bernanos vis-à -vis de toutes les idoles de son temps et du nôtre l’argent, les idéologies, la démocratie aussi Bernanos, les hommes libres et Nos amis les saints »L’hommage de la Vierge rouge »Pourtant, le contenu de ce portefeuille révèle aussi ce que l’auteur des Grands cimetières sous la lune voulut garder jusqu’au bout contre son cœur une lettre de Simone Weil, écrite dix ans plus tôt, en 1938, pendant la Guerre d’Espagne Je ne puis citer personne, hors vous seul, qui à ma connaissance, ait baigné dans l’atmosphère de la guerre espagnole et y ait résisté. Vous êtes royaliste, disciple de Drumont — que m’importe ? Vous m’êtes plus proche, sans comparaison, que mes camarades des milices d’Aragon — ces camarades que, pourtant, j’aimais. »Beau compliment fait à un ancien camelot du Roi par une vierge rouge » d’origine juive qu’un rapport de police qualifia de moscoutaire militante » ! Étendons l’éloge et voyons en Bernanos un résistant à tous les bains, affreusement glacés ou langoureusement tièdes, où il fût plongé. Son génie est d’avoir mené tous les combats de son siècle sans jamais sombrer ni dans la haine du guerrier assoiffé de sang, ni dans l’embourgeoisement de l’ancien combattant. C’est un homme qui fait face, parce qu’il n’oublie jamais de contempler la sainte Face, un prophète qui lutte dans les mêlées du monde qui passe, mais toujours en témoin de ce qui demeure. Prisonnier de la sainte agonie », c’est un esprit libre au milieu des partisans de tout poil, qui tentèrent en vain de l’enrôler sous leurs bannières, mais qui ne purent se l’annexer qu’après sa qui a résistéBernanos, l’homme qui a résisté. Résister, plutôt que faire de la résistance », formule qui sent un peu son papy ». Il y a des résistants de la dernière heure. Bernanos, lui, résiste avant, pendant et après la guerre. Il n’a pas la naïveté de croire qu’il suffit de dénoncer le mal d’un camp pour être un homme de Bien. En 1937, il résiste à l’aveuglement clérical qui donnait raison sans examen aux évêques espagnols bénissant la supposée croisade franquiste, comme d’autres ont soutenu — soutiennent encore ? — des prêtres pédophiles. En 1945, il résiste de même à une paix trompeuse livrant le monde aux machines. Alors que d’autres fêtent encore le progrès qui libère, il pressent la naissance d’un nouvel asservissement, désormais fondé sur l’informatique et l’information. Dans le monde qui vient, note-t-il génialement, on sera au courant de tout et on ne comprendra rien. Au milieu de l’euphorie collective, il est un des seuls à oser la question la Libération, pour quoi faire ?Lire aussi Georges Bernanos, l’éternel à bras-le-corpsLe chrétien Bernanos sait en outre que le Mal n’attaque pas que la civilisation, mais qu’il ronge tout homme comme un cancer sournois. La leçon unique de ce soldat du Christ est de se battre avec la même passion sur deux champs de batailles surnaturels les conflits guerriers et politiques du siècle, les luttes intérieures où les assauts du Malin ne sont pas moindres. D’où cette clé de lecture qu’il donne en passant au père Bruckberger Mouchette, c’est la guerre d’Espagne. »Fidélité à l’enfanceComment comprendre ce rapprochement entre un conflit mondial et un personnage romanesque, une jeune fille éprise d’absolu qui se suicide ? Il s’agit tout simplement des deux faces d’une même trahison, dont la victime est toujours l’enfant trahison de l’enfance de l’Europe que fut une chrétienté chevaleresque, lorsque la guerre n’était pas encore une arme de destruction massive anonyme ; trahison de l’enfance de tout homme, cet âge du refus du compromis avant les petits arrangements d’adultes avec la vérité. Qu’importe ma vie ! Je veux seulement qu’elle reste fidèle à l’enfant que je fus. » Pour la France comme pour un homme, tout est dans la fidélité aux promesses bien on est à des années-lumière de l’infantilisme bêtifiant d’un Prévert. L’enfance d’un homme n’est pas une fuite dans le merveilleux gentillet, elle est le moment de l’émergence d’une possible vie intérieure Il est rare qu’un enfant n’ait pas eu, ne fût-ce qu’à l’état embryonnaire — une espèce de vie intérieure, au sens chrétien du mot. Un jour ou l’autre, l’élan de sa jeune vie a été plus fort, l’esprit d’héroïsme a remué au fond de son cœur innocent. Pas beaucoup, peut-être, juste assez cependant pour que le petit être ait vaguement entrevu, parfois obscurément accepté, le risque immense du salut, qui fait tout le divin de l’existence humaine. Il a su quelque chose du bien et du mal, une notion du bien et du mal pure de tout alliage, encore ignorante des disciplines et des habitudes sociales. »Lire aussi Les cinq ouvrages de Georges Bernanos à lire absolumentLa fidélité à l’enfant qu’on a été consiste à ne pas faire taire cet appel de l’ esprit d’héroïsme », à ne pas rebrousser chemin devant ce risque immense du salut ». Rien à voir avec un jeunisme démagogique. L’enfance n’est pas le passé régressif de l’homme ; elle est l’appel de la sainteté jusqu’à l’agonie. Malheureux l’homme qui croit que son enfance est derrière lui. Malheureux ceux qui ont bâillonné l’enfant qui criait en eux Combien d’hommes n’auront jamais l’idée de l’héroïsme surnaturel, sans quoi il n’est pas de vie intérieure ! Et c’est justement sur cette vie-là qu’ils seront jugés. […] Alors dépouillés par la mort de tous ces membres artificiels que la société fournit aux gens de leur espèce, ils se retrouveront tels qu’ils sont, qu’ils étaient à leur insu — d’affreux monstres non développés, des moignons d’hommes. »Résister par-dessus tout au désespoirL’héroïsme d’un homme est de ne pas humilier l’enfant qu’il fut. Pour cela, il lui faut résister à bien des hommes mûrs, y compris et surtout à celui qu’il est par-dessus tout, à la tentation du désespoir, ce démon de l’à quoi bon ? » que Bernanos entendait jusqu’à l’angoisse, comme écrivain et comme chrétien, comme l’entendent aussi tous les personnages de ses romans, de Mouchette au curé de campagne. Car l’espérance n’est pas un optimisme, mais un désespoir surmonté. Pour celui qui a une vie intérieure, l’existence n’est rien d’autre que ce combat pied à pied avec l’angoisse, qui commence dès les premières années d’une vie Une fois sortie de l’enfance, il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit on retrouve une autre aurore. »Bref, l’enfant est à la fois la promesse d’éternité de l’homme et son meilleur rempart contre lui-même. Rempart, et non garde-fou, car il faut beaucoup de jeunes fous pour faire un peuple héroïque ». Le monde n’a pas besoin d’hommes sages qui conservent, ces moignons conservateurs, mais d’enfants fous qui Bernanos la jeunesse, espérance et sainteté »,Sanctuaire de Pellevoisin, 17 novembre 2018, 20h 45. Réservation et renseignements. dMW5Y7.