Heureusement le dernier tiers du roman rattrape le reste, et donne mĂ©chamment envie de se jeter sur la suite ! (qui, je vous l'assure, est bien meilleure !) L'histoire plaira certainement aux amateurs de contes dĂ©tournĂ©s, puisqu'il s'agit d'un genre de réécriture de "La Belle et la BĂȘte", le tout dans un univers de fantasy intĂ©ressant, notamment grĂące au mĂ©lange des folklores
L’INTRIGUE Nous nous attardons maintenant sur nos hypertextes et les grandes constantes et leurs transformations entre ceux-ci et notre conte modĂšle. Il va s’en dire que nous sommes face Ă  onze intrigues parfois fortement diffĂ©rentes. Cependant, nous retrouvons systĂ©matiquement le structure principale venue du conte une situation initiale prĂ©sentant Ă©galement la mĂ©chante80, le mĂ©fait de cette derniĂšre, les obstacles Ă  franchir par le hĂ©ros pour lutter contre la mĂ©chante et la rĂ©paration du mĂ©fait qui se mĂȘle en gĂ©nĂ©ral Ă  la punition de l’opposant. Cet enchainement de fonctions n’est pourtant pas aussi clair dans le cadre de ces romans, notamment Ă  cause de nombreux rĂ©cits intercalĂ©s dans le rĂ©cit principal qui font rĂ©fĂ©rence Ă  la situation initiale du rĂ©cit sans se trouver au dĂ©but du roman. Elle tient en gĂ©nĂ©ral en la prĂ©sentation des personnages. Par exemple, dans Au Bois dormant, nous obtenons au fil de notre lecture des informations sur le Rouet, pseudonyme du chirurgien Jacques Mestre, qui tuent des jeunes filles par amour pour sa femme. Des informations diffuses se retrouvent aussi dans Contes interdits Ă  propos de SĂ©bastien Ward ou de MalĂ©fique dans Maitresse de tous les maux, et dans les autres romans Ă  l’exception de Bois-sans-Songe, Carabosse, Permis de mourir dans lesquels respectivement Lennart, Cara et ClĂ©mentine sont prĂ©sentĂ©s dans une espĂšce de situation initiale au dĂ©but du roman. Cette configuration est en partie due au genre de nos romans qui, par leur structure, sont parfois amenĂ©s Ă  apporter du suspens ou Ă  introduire le lecteur in media res dans l’intrigue. Par exemple, le roman policier et le roman d’enquĂȘte partent Ă  la recherche d’un tueur, d’une personne ou d’un objet et rĂ©unit peu Ă  peu des indices Ă  son propos ; cette accumulation de preuves n’est en gĂ©nĂ©ral pas prĂ©sentĂ©e dĂšs le dĂ©part du roman afin de garder le suspens et l’intĂ©rĂȘt du lecteur. En ce qui concerne la rĂ©paration du mĂ©fait, BeautĂ© et Contes interdits sont des romans dans lesquels la rĂ©paration du mĂ©fait n’a pas lieu car aucune de nos belles ne sont rĂ©veillĂ©es ou en passe de l’ĂȘtre. Ces fonctions incarnent la base de nos romans mais il est certain que ces derniers sont dĂ©veloppĂ©s sur d’autres points. Le rĂ©cit est souvent amplifiĂ© par une prĂ©quelle ou 80 Dans cette situation initiale ou ouverture α, nous retrouvons en plus de la prĂ©sentation de la victime de l’agresseur et de sa famille, celle de la mĂ©chante PROPP,V., Morphologie du conte, Seuil, p. 103-105 et nous y incluons Ă©galement ses motivations et intentions. 33 une suite. Carabosse traite de l’émergence de la future Carabosse et de sa relation avec les parents de la princesse avant la naissance d’Aurore premiĂšre Ă©poque tandis que BeautĂ© Ă©voque la rencontre entre le roi et son ondine81 qui donnera naissance Ă  Belle. Les romans vont Ă©galement plus loin que le conte dans BeautĂ©, nos protagonistes sont amenĂ©s Ă  endormir de nouveau la princesse aprĂšs qu’elle s’est rĂ©veillĂ©e une premiĂšre fois et dans Belle de glace, il s’agit du rĂ©cit de ce qu’il se passe aprĂšs le rĂ©veil de Rose et de sa rĂ©adaptation dans le monde tout en Ă©chappant Ă  un robot chargĂ© de l’éliminer. Nos auteurs ajoutent aussi quelques actions et pĂ©ripĂ©ties. Par exemple, Il Ă©tait un rĂȘve reprend la fin du conte de La Belle au Bois dormant de Disney mais Ă  la place de rĂ©veiller la princesse par son baiser, le prince s’endort Ă  son tour et est prisonnier du rĂȘve de cette derniĂšre qui n’en a pas conscience. Du coup, la rĂ©paration du mĂ©fait n’est pas encore accomplie mais un second mĂ©fait est rĂ©alisĂ©. Dans Maitresse de tous les maux, la princesse est enfermĂ©e dans son rĂȘve et l’autrice s’attarde sur le point de vue de MalĂ©fique et ce qu’elle fait pour retenir sa fille, Aurore, dans le Monde des RĂȘves. Finalement, l’intrigue du conte se fait mallĂ©able et rĂ©pond aux envies des auteurs young adults qui prĂ©fĂšrent parfois mettre l’accent sur telle action plutĂŽt qu’une autre. Mais, outre les fonctions gĂ©nĂ©rales telles que le mĂ©fait, les luttes contre la mĂ©chante et la rĂ©paration du mĂ©fait, l’intrigue des romans est trĂšs diversifiĂ©e. LES PERSONNAGES Dans la majoritĂ© des romans, le quatuor de tĂȘte – la princesse, le prince, les bonnes fĂ©es et la mĂ©chante fĂ©e – est toujours en place. Cependant, ces personnages provenant du modĂšle de La Belle au Bois dormant, chargĂ©s de traits devenus des stĂ©rĂ©otypes, sont sans cesse dĂ©construits par les auteurs pour le lecteur. Ainsi, le prince devient de plus en plus un personnage secondaire tandis que la princesse devient maĂźtresse de son destin et que les personnages obtiennent diverses fonctions. En ce qui concerne leurs qualifications, nous observons des variations quant Ă  leur sexe, leur nom et leurs traits physiques qui les distinguent des personnages du conte. Ainsi, nos quatre figures de base ne relĂšvent pas toujours de diffĂ©rents personnages mais cumulent plusieurs rĂŽles ou fonctions dans le rĂ©cit comme dans Bois-sans-Songe, 81 CrĂ©ature de la mythologie germanique comparable aux nymphes et naĂŻades de la mythologie grĂ©co-latine. 34 BeautĂ©, Permis de mourir ou Belle de glace. Dans le premier roman, Lennart est Ă  la fois le prince, la princesse et la mĂ©chante. En effet, ce dernier est celui qui lance la malĂ©diction de cauchemar Ă©ternel contre le royaume de Modighjem, avant d’embrasser Liv et de dĂ©faire la malĂ©diction ; il est aussi la victime que Liv viendra dĂ©livrer de la mort. Deux romans, Permis de mourir, dans lequel ClĂ©mentine, tombĂ©e dans le coma, Ă©voque son passĂ© et son absence de futur, et Belle de glace, qui revient sur le rĂ©veil de Rose, soixante-deux ans aprĂšs avoir Ă©tĂ© endormie artificiellement, traitent d’une forme de sommeil lĂ©nifiant Ă  laquelle les protagonistes ne veulent pas Ă©chapper par peur du rĂ©veil et ils prennent la fonction de la mĂ©chante, en Ă©tant responsable de leur endormissement. Enfin dans BeautĂ©, le rĂŽle de la mĂ©chante est occupĂ© Ă  la fois par Rumplestiltskin, Petra et Toby qui tour Ă  tour cherchent Ă  endormir Belle, dont le double malĂ©fique sĂšme le chaos. Si dans les quelques adaptations appartenant Ă  l’entreprise Walt Disney Company, nous retrouvons la copie-conforme des personnages, quelques nouveautĂ©s les ajustent Ă  ces adaptations du conte. Dans Il Ă©tait une fois, la princesse s’affiche encore plus active que dans le conte de Disney car elle cherche Ă  se sauver et libĂ©rer son royaume par tous les moyens. Dans MaĂźtresse de tous les maux, les pouvoirs dĂ©tenus par la princesse lui permettent de rivaliser avec ses opposants. Pour ce qui est du prince, il n’occupe plus une place aussi principale dans les romans comme le faisait dĂ©jĂ  la deuxiĂšme version disneyenne jusqu’à ne plus faire partie du rĂ©cit Contes interdits. De plus, il ne sera prĂ©sentĂ© comme un prince qu’à partir de ses actions. Par exemple, Hugo Sertac, dans Carabosse, n’en a pas le titre mais sa vaillance et son cƓur prouve sa fonction de hĂ©ros, assimilĂ©e au prince dans le rĂ©cit. Le personnage du prince parfait du conte est ainsi remis Ă  jour. Certains auteurs s’amusent Ă  opĂ©rer quelques changements d’ordre physique chez nos personnages. C’est notamment le cas de leur sexe dans Le Prince, oĂč la princesse est un prince ; du cĂŽtĂ© des fĂ©es-marraines qui se transforment en fĂ©es-parrains, nous pouvons Ă©voquer les romans BeautĂ©, avec les ministres et Rumplestiltskin qui surveillent la princesse devenue reine, et Contes interdits, avec les mĂ©decins qui se chargent de modifier gĂ©nĂ©tiquement Aurore. La chevelure blonde de notre princesse tend Ă  se maintenir Le Val de la Morte, BeautĂ©, Le Prince, Contes interdits et acquiert parfois une importance particuliĂšre comme dans BeautĂ©, oĂč la couleur des cheveux de la princesse permet aux hĂ©ros de dĂ©terminer s’ils ont affaire Ă  la moitiĂ© bienveillante ou malveillante 35 de Belle. Dans Le Prince, la modification de l’apparence de notre prince qui revĂȘt des cheveux noirs et un visage barrĂ© de cicatrices, s’oppose Ă  la figure-type de la belle princesse. Pour les bonnes fĂ©es82, les variations pullulent au sein des romans Ă  propos de leur nombre, entre trois et huit individus, de leur nom, de leurs traits ou de leur nature humaine ou féérique. Aux cĂ©lĂšbres fĂ©es Flora, PĂąquerette et Pimprenelle Il Ă©tait un rĂȘve, MaĂźtresse de tous les maux, se mĂȘlent les Saphir, Or et Rubis dans Le Prince ; Ombreuse, Prudence, TempĂȘte ou Chanceuse dans Bois-sans-songe ou Lilas, AstartĂ©e, Viviane, EstĂ©relle, Perce-Neige dans Carabosse. Ces noms moins communs font systĂ©matiquement partie d’un ensemble dans chaque roman en faisant rĂ©fĂ©rence Ă  un trait de caractĂšre, une pierre prĂ©cieuse ou Ă  une fleur. Dans les romans non fantastiques, ce sont des individus humains, sans pouvoir et proches de la princesse qui ont un rĂŽle de protecteur envers la victime, qu’elle soit enfant ou adulte. Amies Clara et ses amies dans Au Bois dormant, gouvernantes Asa dans Belle de glace ou soignantes, telle Angie, qui s’occupe de ClĂ©mentine Ă  l’hĂŽpital Permis de mourir, ces fĂ©es intĂšgrent parfaitement le cadre du rĂ©cit. par exemple, dans Contes interdits, ce sont les chercheurs et mĂ©decins qui se sont occupĂ©s d’Aurore, embryon victime d’un lourd handicap. L’UNIVERS FICTIONNEL Le sommeil et la mort Le sommeil est gĂ©nĂ©ralement assimilĂ© Ă  une mort attĂ©nuĂ©e83, c’est d’ailleurs le moyen que les fĂ©es ont trouvĂ© pour Ă©viter le pire Ă  la princesse que ce soit chez Perrault ou chez Disney. Ainsi, la mort puis le sommeil font partie intĂ©grante de la malĂ©diction et c’est un Ă©lĂ©ment repris par la totalitĂ© des romans adaptĂ©s, mĂȘme s’il n’est pas toujours question de malĂ©fice Permis de mourir, p. 66-67. Cependant, ce sommeil semble ĂȘtre le moyen pour les auteurs d’aborder dans les romans la tentative de suicide et la mort ou mĂȘme de l’addiction et ses cĂŽtĂ©s rĂ©confortants. 82 Nous avons dĂ©terminĂ© nos bonnes fĂ©es selon leur fonction dans le rĂ©cit, Ă  savoir, Ă©lever, s’occuper de la princesse et aider le hĂ©ros Ă  la rĂ©veiller ou la sauver. Dans Au Bois dormant, Ariane parle de Clara, Beth, Reine et Marga en ces mots Quatre fĂ©es veillant sur mon sommeil. S’érigeant en rempart. » livre III, chap. 8. 83 Par exemple, dans Belle de glace, Xavier, en Ă©voquant les sommeils artificiels de Rose, lui dit C’est comme si tu mourrais Ă  chaque fois » chap. 17. 36 Dans quatre de nos romans, les auteurs rapprochent l’endormissement de la tentative du suicide. Par exemple, dans Permis de mourir, ClĂ©mentine avoue que la mort serait la solution Ă  sa malĂ©diction, le coma, et qu’elle ne voit pas de raisons de continuer Ă  vivre, par peur du rĂ©veil p. 57. Cette peur, se retrouve Ă©galement dans Belle de glace oĂč, lorsque Rose s’est enfermĂ©e dans le caisson de stase 84 pour s’endormir artificiellement, Brendan considĂšre son geste comme une tentative de suicide. De mĂȘme, Aurore, dans Il Ă©tait un rĂȘve, explique qu’elle Ă©tait tout Ă  fait consciente de son geste lorsqu’elle a suivi la lumiĂšre vers le rouet ; elle voulait en finir pour Ă©chapper Ă  un mariage forcĂ© p. 310. Enfin, dans Le Val de la Morte, la tentative de suicide de Camilla Sabor et sa rĂ©surrection non voulue entraineront l’émergence de la MĂ©chante reine. D’autre part, le sommeil est parfois Ă©galement synonyme de mort et n’est plus un simple euphĂ©misme. Dans Le Val de la Morte, les princesses sont bel et bien mortes et sont ressuscitĂ©es par les princes ou Éveilleurs ». D’ailleurs, la mort de Jubella en est l’exemple le plus parlant dans le roman touchĂ©e par balle, elle dĂ©cĂšde dans les bras d’Even avant de se rĂ©veiller Ă  l’hĂŽpital aprĂšs que ce dernier l’a embrassĂ©e tandis que dans Bois-sans-Songe, Lennart perd la vie et Liv le rĂ©veillera de la mort. Le sommeil a aussi une dimension ambivalente, Ă  la fois positive et nĂ©gative. Dans Belle de glace, Rose qualifie ce caisson de stase comme un espace oĂč elle se sent Ă  l’abri, qui lui permet d’oublier la douleur et la culpabilitĂ©. Elle a d’ailleurs des difficultĂ©s Ă  s’en sĂ©parer et, un peu comme une drogue, semble en dĂ©pendre Ă  force d’y avoir Ă©tĂ© enfermĂ©e par ses parents. NĂ©anmoins, cet espace protecteur peut aussi devenir une vĂ©ritable prison dans Prince au Bois dormant, les personnages maudits sont prisonniers de leur corps pendant la journĂ©e et sont rĂ©veillĂ©s sous la forme de fantĂŽme durant la nuit aprĂšs laquelle ils retournent auprĂšs de leur corps. 84 La stase est le terme employĂ© dans le roman pour dĂ©signer le sommeil artificiel dans lequel est plongĂ© Rose. 37 Le temps qui s’écoule Nous retrouvons Ă  plusieurs reprises des dĂ©comptes dans les adaptations, qui rappellent la centaine d’annĂ©es qui devait s’écouler avant le rĂ©veil de la Belle chez Perrault et qui a disparu chez Disney. En gĂ©nĂ©ral, nous retrouvons une Ă©numĂ©ration d’heures et de minutes aprĂšs le dĂ©but de la malĂ©diction que ce soit pour marquer sa fin Il Ă©tait un rĂȘve, son commencement Au Bois dormant, livre IV ou sa longueur Permis de mourir. Ce temps est Ă©galement figĂ© par le sommeil, Ă  l’instar des royaumes endormis que nous retrouvons dans les contes de Perrault et de Disney. Cet arrĂȘt dans le temps est largement considĂ©rĂ© Ă  travers le dessin Contes interdits, la peinture Belle de glace ou la photographie Au Bois dormant afin de conserver des souvenirs du passĂ© tel quel et d’apprĂ©hender le monde dans lequel vivent ces hĂ©roĂŻnes. Dans Belle de glace, Rose a dessinĂ© Xavier bĂ©bĂ©, enfant, adolescent et adulte, ce qui permet au lecteur d’assimiler le passage du temps selon son point de vue. Cet Ă©coulement du temps se perçoit aussi dans l’univers qui se modifie en une centaine d’annĂ©es. C’est particuliĂšrement le cas dans Carabosse oĂč avec le personnage du nain Trublion, nous parcourons une ville, entre ses souvenirs d’il y a nonante-neuf ans et ce qu’il dĂ©couvre Ă  travers l’architecture des rues et des bĂątiments, le style vestimentaire ou encore la façon de parler qui ont largement Ă©voluĂ© secondeĂ©poque, chap. 885. Comme chez Perrault, Belle de glace met en Ă©vidence le dĂ©phasage entre le profil de la princesse et son environnement lĂ  oĂč Perrault critique la tenue de sa Belle ; dans Belle de glace, Rose est prĂ©sentĂ©e comme une jeune vieillarde par sa faiblesse lors de son rĂ©veil mais aussi par son dĂ©paysement ; Brendan lui indiquera notamment qu’elle parle comme sa grand-mĂšre » chap. 7. Il est ainsi question de rĂ©adaptation Ă  la vie, Ă  l’amour et Ă  l’amitiĂ© pour Rose. Cependant, a contrario des autres romans, dans Au Bois dormant, le Rouet s’amuse Ă  figer le temps en taxidermisant le corps de ses victimes pour les transformer en mannequin d’exposition et s’attribue le pouvoir d’arrĂȘter le temps. Enfin, une frontiĂšre trĂšs fine sĂ©pare le passĂ© et le prĂ©sent. Notons deux exemples flagrants le premier vient des Contes interdits, oĂč Aurore est aux prises avec une voix dans sa tĂȘte qui a ses propres souvenirs et qui lui fait revivre les derniers moments de sa 85 Entre autres, les ruelles sont pavĂ©es, les prix ont augmentĂ© et les perruques ne sont plus Ă  la mode Carabosse, seconde Ă©poque, chap. 8. 38 vie. Il lui arrive Ă  de nombreuses reprises de vivre simultanĂ©ment une scĂšne au prĂ©sent et au passĂ©. Dans Belle de glace, c’est la prĂ©sence continue de retours en arriĂšre ainsi que la rĂ©sonnance entre ce qui l’entoure et son passĂ© qui permettent d’apprĂ©hender les difficultĂ©s de sa rĂ©adaptation86. Cependant, la dĂ©couverte de l’identitĂ© de Xavier, le grand-pĂšre de Brendan, permet Ă  Rose d’assimiler le temps qui lui a Ă©tĂ© arrachĂ©. Le baiser et l’amour Le baiser et l’amour sont deux Ă©lĂ©ments interdĂ©pendants. Dans les deux contes de Disney, mais surtout dans les adaptations, l’amour est un Ă©lĂ©ment qui prĂ©cĂšde en gĂ©nĂ©ral le baiser. En effet, il faut considĂ©rer l’amour comme la solution pour briser le sort BeautĂ©, chap. 6 dont le baiser n’est qu’une extension. Par exemple, dans Bois-sans-Songe, ce sont l’émergence des sentiments et les changements que ces derniers opĂšrent chez Lennart, le lanceur du malĂ©fice, qui sont mis en avant. D’ailleurs, certains romans commencent Ă  considĂ©rer la question de l’amour et de ce qu’il reprĂ©sente en englobant d’autres types d’amour, Ă  l’instar de MalĂ©fique et son amour maternel dans la derniĂšre version du conte. Notons en prioritĂ© Belle de glace qui Ă©voque cette question, avant mĂȘme que MalĂ©fique ne soit publiĂ©. Elle a grandi avec Xavier, qu’elle a considĂ©rĂ© comme son petit frĂšre puis comme son amoureux et son amant avant qu’il ne devienne son tuteur. Selon elle, l’amour est une Ă©motion qui peut se transformer avec le temps mais qui trouve toujours son origine au sein de la famille que les personnes se crĂ©ent. Toutefois, cet amour peut Ă©galement ĂȘtre Ă  l’origine du mal. Dans Carabosse, l’amour Ă  sens unique de Cara pour Florestan, le futur mari de sa sƓur, dĂ©clenche sa haine et provoque la malĂ©diction destinĂ©e Ă  Aurore, la fille de celui-ci. Concernant le baiser, moyen par excellence de briser la malĂ©diction Maitresse de tous les maux, Le Prince, Carabosse, Le Val de la Morte, il est parfois dĂ©tournĂ© par certaines adaptations. Ainsi, Ă  la place du rĂ©veil, une situation inattendue se produit comme dans Il Ă©tait un rĂȘve oĂč le prince s’endort lorsqu’il embrasse la princesse. C’est le cas Ă©galement dans Belle de glace, oĂč le dernier baiser que donne Xavier Ă  Rose lors de leur rupture la conduit Ă  s’endormir. Dans Permis de mourir, c’est aussi Ă  la suite du baiser de Paul que ClĂ©mentine chute et tombe dans le coma. De plus, ce baiser peut 86 Elle se voit offrir le chien de ses rĂȘves lorsqu’elle Ă©tait encore adolescente avant son rĂ©veil et sa chambre est la copie conforme de celle de son enfance. 39 notamment prendre la forme d’un simple bouche-Ă -bouche Belle de glace, chap. 7 et ĂȘtre donnĂ© non par le prince Ă  la princesse, mais par cette derniĂšre. Dans Au Bois dormant, Ariane embrasse Jude, l’inspecteur, Ă©vanoui Ă  cause de l’étranglement du Rouet, le tueur en sĂ©rie, et le rĂ©veille ; dans Bois-sans-Songe, c’est au tour de Liv de sauver Lennart de la mort en l’embrassant. En outre, ce baiser est considĂ©rĂ© comme un acte de magie. Dans Le Val de la Morte, le baiser est le symbole du pouvoir de rĂ©surrection des Éveilleurs ou des princes charmants. Dans Le Prince, le baiser d’amour sincĂšre est Ă©galement dĂ©fini comme de la magie chaotique impossible Ă  maĂźtriser. Toutefois, ce pouvoir est un peu ironisĂ© et moquĂ© dans BeautĂ©, lorsque le lecteur et les personnages ne savent pas si c’est le baiser du prince ou le soin apportĂ© Ă  la piqure de l’endormie qui la rĂ©veille vraiment. Le b Atravers les dĂ©cors, les paysages cachĂ©s, les chambres d’enfants bondĂ©es de jouets, il se pourrait bien vous vous trouviez des rĂ©fĂ©rences cachĂ©es faites aux anciens personnages de la famille Disney. Comme par exemple une peluche de Dumbo dissĂ©minĂ©e dans la chambre de Lilo & Stitch, la poupĂ©e de Jessie, la cow-girl de Toy Story, dans
RĂ©sumĂ© Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s En 1695, Perrault configure La Belle au bois dormant en reconfigurant la cĂ©lĂšbre fabella de PsychĂ© d’ApulĂ©e et deux cunti de Basile pour y inscrire une Morale trĂšs sensĂ©e » qui ne dĂ©voile sa teneur critique Ă  l’égard de la sociĂ©tĂ© de cour hypocrite qu’aux lecteurs perspicaces. LhĂ©ritier y rĂ©pond dans L’Adroite Princesse ou les avantures de Finette ƒuvres meslĂ©es, 1695 par une façon bien plus explicite de moraliser ». En transformant le fuseau fatal de La Belle au bois dormant en quenouille de verre, qui se brise quand sa propriĂ©taire fait quelque chose contre sa gloire », elle pointe les dangers Ă©manant des discours hypocrites des conteurs de fleurettes » qui soupirent sans ĂȘtre amoureux », pour tirer profit des Belles tenues dans l’ignorance des dangers qui les guettent. Perrault lui rĂ©pond Ă  son tour en 1697 en transformant la quenouille de verre en pantoufle de verre » que Cendrillon, bien dressĂ©e » par sa Marraine qui Ă©tait FĂ©e », parvient Ă  maintenir intacte. Mais Perrault, qui semble aller dans le sens de sa niĂšce dans sa premiĂšre MoralitĂ©, en tire finalement une Autre MoralitĂ©, bien plus pessimiste. Perrault’s Sleeping Beauty in the manuscript version of 1695 transforms important episodes of Apuleius’ famous ancient tale of Psyche and of Basile’s Turzo d’oro and Sole, Luna e Talia in order to draw a new and “very relevant Moral” from them. Its highly critical view on the hypocritical society of the Sun king’s court can be understood only by readers who are able to read Perrault’s pseudo-naĂŻve tales with a certain “degree of penetration”. LhĂ©ritier responds by transforming her uncle’s Sleeping Beauty and Basile’s Sapia Liccarda in her Adroite Princesse ou les avantures de Finette published in the ƒuvres meslĂ©es in 1695 in order to moralize in a far more explicit way. Transforming Sleeping Beauty’s fatal spindle into a distaff made of glass that breaks when her owner does “something against her glory”, she points out the dangers of the hypocritical speeches of the seducers who take advantage of the “Beauties” ignorance due to their missing instruction. Perrault answers her by transforming the glass distaff into a glass slipper which Cendrillon, well instructed by her fairy godmother, keeps intact thus obtaining a royal marriage. Apparently confirming LhĂ©ritier’s way of moralizing, Perrault draws yet another, more pessimistic moral from the story in his “Autre MoralitĂ©â€.Haut de page Texte intĂ©gral 1 Au sujet de ce processus dialogique et des concepts Ă©laborĂ©s pour le mettre Ă  jour, je me permets d ... 1Cette Ă©tude s’inscrit dans le prolongement de mes travaux antĂ©rieurs, qui se sont attachĂ©s Ă  mettre en Ă©vidence un processus selon moi constitutif pour le corpus des contes français, et plus gĂ©nĂ©ralement pour l’évolution des contes et nouvelles europĂ©ens et transeuropĂ©ens. Ce processus consiste Ă  configurer de nouveaux contes en reconfigurant des textes et rĂ©cits dĂ©jĂ  existants. Les analyses comparatives dĂ©jĂ  menĂ©es dans cette optique montrent que les auteurs des contes français du xviie siĂšcle dont La Fontaine, Perrault, LhĂ©ritier, Aulnoy, La Force et Murat se rĂ©fĂšrent intertextuellement Ă  des rĂ©cits et ouvrages issus des cultures latine Virgile, Ovide, ApulĂ©e et italienne Boccace, Straparola, Basile tout en se rĂ©pondant les uns aux autres. Cette reconfiguration des rĂ©cits latins et italiens sur le plan textuel et intertextuel va de pair avec ce que l’on peut concevoir comme leur reconfiguration sur le plan Ă©nonciatif et gĂ©nĂ©rique. Ainsi, en se rĂ©fĂ©rant intertextuellement au cĂ©lĂšbre conte ancien » de PsychĂ© enchĂąssĂ© dans les MĂ©tamorphoses L’Âne d’or, Perrault reconfigure la scĂ©nographie et la forme gĂ©nĂ©rique de la fabella divertissante et selon lui sans morale » dans laquelle ApulĂ©e l’avait inscrite, pour en faire des Histoires ou contes du temps passĂ©. Avec des Moralitez. Ce processus complexe de reconfiguration s’élabore sur le mode dialogique et peut se lire comme une rĂ©ponse aux propositions de sens Ă©manant de textes et rĂ©cits connus. Le concept de rĂ©ponse intertextuelle » permet de considĂ©rer les contes comme engagĂ©s dans des relations dialogiques crĂ©atrices d’effets de sens nouveaux et souvent trĂšs diffĂ©rents1. 2La prĂ©sente Ă©tude montrera que la formulation de morales et de moralitĂ©s, considĂ©rĂ©e comme un trait caractĂ©ristique du genre, est Ă©troitement liĂ©e Ă  ce processus dialogique de reconfiguration textuelle, intertextuelle, gĂ©nĂ©rique et scĂ©nographique de rĂ©cits et recueils dĂ©jĂ  existants. Reformuler leurs morales et moralitĂ©s semble ĂȘtre une des finalitĂ©s importantes de ce processus dialogique. Dans ce dialogue, les auteurs français dĂ©finissent les paradigmes poĂ©tiques, hermĂ©neutiques et moraux qui donnent lieu Ă  des façons significativement diffĂ©rentes de raconter et de moraliser ». Perrault utilise ce terme dans la premiĂšre MoralitĂ© de Cendrillon ou la petite pantoufle de verre de 1697 » Car ainsi sur ce Conte on va moralisant. » En ajoutant aussitĂŽt une Autre MoralitĂ© », il rend attentif au fait qu’il existe des façons plurielles de moraliser et que c’est aux lecteurs d’en Ă©valuer la pertinence, en mettant en relation l’histoire racontĂ©e et les leçons morales qu’en tire le narrateur-moralisateur. La Morale cachĂ©e » et trĂšs-sensĂ©e » des contes de Perrault, Ă  dĂ©crypter par Mademoiselle 3Charles Perrault, spĂ©cialiste de la comparaison des genres anciens et modernes, dĂ©veloppe sa propre façon de moraliser Ă  partir de l’analyse critique de la morale attribuĂ©e au plus cĂ©lĂšbre des contes anciens, la fabella de PsychĂ© d’ApulĂ©e 2 PrĂ©face de Griselidis. Nouvelle avec le conte de Peau d’Asne, et celuy des Souhaits ridicules, fac- ... À l’égard de la Morale cachĂ©e dans la Fable de PsichĂ©, Fable en elle-mesme trĂšs agrĂ©able & tres ingĂ©nieuse, je la compareray avec celle de Peau-d’Asne quand je la sçaurai, mais jusques icy je n’ay pĂ» la deviner. Je sçay bien que PsichĂ© signifie l’Ame ; mais je ne comprens point ce qu’il faut entendre par l’Amour qui est amoureux de PsichĂ©, c’est-Ă -dire de l’Ame, encore moins ce qu’on ajoĂ»te, que PsichĂ© devoit estre heureuse, tant qu’elle ne connoistraist point celuy dont elle estoit aimĂ©e, qui estoit l’Amour, mais qu’elle seroit tres malheureuse dĂšs le moment qu’elle viendroit Ă  le connoistre voilĂ  pour moy une enigme impĂ©nĂ©trable2. 3 Au sujet de cette tradition allĂ©gorisante, voir l’étude de V. GĂ©ly, L’invention d’un mythe PsychĂ© ... 4Cette analyse met en cause la tradition sĂ©culaire de l’interprĂ©tation allĂ©gorisante qui avait investi le rĂ©cit d’ApulĂ©e de significations dont Perrault dĂ©plore le caractĂšre incomprĂ©hensible et le manque de pertinence3. À partir de ce constat, l’acadĂ©micien s’engage dans un projet poĂ©tique audacieux, qui consiste Ă  reconfigurer la Fable de PsichĂ©, Fable en elle-mesme trĂšs agrĂ©able & tres ingĂ©nieuse », pour en faire des contes modernes investis d’une morale d’un tout autre genre. Un an aprĂšs la publication de Griselidis. Nouvelle avec le conte de Peau d’Asne, et celuy des Souhaits ridicules, l’acadĂ©micien dĂ©die Ă  la princesse Élisabeth-Charlotte d’OrlĂ©ans, alors ĂągĂ©e de 19 ans, un manuscrit d’apparat contenant La Belle au bois dormant », Le Petit Chaperon rouge », La Barbe bleue », Le Maistre Chat ou le Chat bottĂ© » et Les FĂ©es ». L’épĂźtre adressĂ©e À Mademoiselle, titre de la fille de Monsieur, duc d’OrlĂ©ans, frĂšre de Louis XIV, et de Madame, Élisabeth Charlotte de BaviĂšre, la Princesse Palatine, donne une instruction de lecture trĂšs prĂ©cise Ă  la princesse de la plus haute noblesse de France 4 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©. Avec des Moralitez, fac-similĂ© du second tirage d ... Cependant, Mademoiselle, quelque disproportion qu’il y ait entre la simplicitĂ© de ces RĂ©cits, & les lumiĂšres de vostre esprit, si on examine bien ces Contes, on verra que je ne suis pas aussi blamable que je le parois d’abord. Ils renferment tous une Morale trĂ©s-sensĂ©e, & qui se dĂ©couvre plus ou moins, selon le degrĂ© de pĂ©netration de ceux qui les lisent ; [...]4. 5 Dictionnaire de l’AcadĂ©mie françoise, dĂ©diĂ© au Roy, Paris, Coignard, Imprimeur ordinaire du Roy, 16 ... 6 Pour renforcer cette idĂ©e, Perrault remplace la formule ceux qui les entendent » du manuscrit d’a ... 5C’est le fait de lire avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration », stipule l’épĂźtre, qui permettra Ă  la niĂšce de Louis XIV de dĂ©couvrir que les rĂ©cits du recueil ne sont pas de simples contes de vieille », comme le titre Contes de ma MĂšre L’Oye et l’image en premiĂšre page montrant une servante munie d’une quenouille en train de conter semblent l’insinuer. Ce ne sont pas des fables ridicules telles que sont celles dont les vieilles gens entretiennent & amusent les enfants5 », mais des rĂ©cits bien plus complexes, contenant une Morale trĂ©s-sensĂ©e », c’est-Ă -dire un enseignement pertinent et utile, qui ne se rĂ©vĂšle toutefois qu’à celles et ceux qui sont capables de les lire6 avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration ». 7 Une reproduction de cette vignette telle que la reprĂ©sente le manuscrit d’apparat de 1695 se trouve ... 8 Pour plus d’informations historiques Ă  ce sujet, voir U. Heidmann, Histoire ou conte du temps pas ... 6Dans cette optique, le choix de la niĂšce de Louis XIV comme lectrice emblĂ©matique du recueil s’avĂšre ĂȘtre stratĂ©gique. Perrault prend soin de rappeler le statut et le rĂŽle politique de la princesse par une vignette qui surplombe l’épĂźtre dĂ©dicatoire7. La vignette montre un miroir ovale, tenu par deux Amours, sur lequel est gravĂ© un lys, symbole de la dynastie des Bourbons qui souligne l’appartenance d’Élisabeth-Charlotte d’OrlĂ©ans Ă  la famille royale rĂ©gnante. La banderole au-dessus du miroir porte une inscription qui rĂ©sume en quatre mots le destin rĂ©servĂ© Ă  la princesse de sang royal Pulchra et nata coronae, traduite sur le socle par Je suis belle et suis nĂ©e / Pour estre couronnĂ©e. Cette devise dĂ©finit avec prĂ©cision le rĂŽle assignĂ© Ă  la niĂšce de Louis XIV ĂȘtre belle et servir de monnaie d’échange pour maintenir le pouvoir de la dynastie des Bourbons. En effet, personne Ă  la cour n’ignorait que la princesse de sang royal Ă©tait depuis son plus jeune Ăąge l’objet de nĂ©gociations visant Ă  la marier au parti qui conviendrait le mieux aux intĂ©rĂȘts politiques du monarque au pouvoir absolu et aux intĂ©rĂȘts financiers de son frĂšre ruinĂ© par le coĂ»teux entretien de ses mignons8. 9 C’est par cette formule que Perrault dĂ©finit le genre de la nouvelle dans la prĂ©face de Griselidis. ... 7Cette devise prend un sens particulier dĂšs qu’on la met en relation avec le premier conte du recueil. Belle » comme la protagoniste de La Belle au bois dormant » et comme elle nĂ©e pour estre couronnĂ©e », Élisabeth-Charlotte d’OrlĂ©ans est prĂ©sentĂ©e d’emblĂ©e comme personnellement concernĂ©e par le premier conte du recueil. La fin de l’épĂźtre explicite la fonction stratĂ©gique du choix de la princesse comme dĂ©dicataire et lectrice emblĂ©matique du recueil c’est grĂące Ă  elle et Ă  son ancrage dans le temps rĂ©el de l’Histoire qu’il deviendra possible de rendre vraisemblable ce que la Fable a d’incroyable », c’est-Ă -dire de montrer que les choses incroyables qu’elle raconte peuvent ĂȘtre arrivĂ©es9 » dans le monde de sa dĂ©dicataire, Ă  la cour de Louis XIV. La fin de l’épĂźtre À Mademoiselle insiste sur le rapport significatif entre la princesse historique et la princesse du premier conte en anticipant sur un Ă©lĂ©ment important de son intrigue Et jamais FĂ©e au temps jadisFit-elle Ă  jeune CrĂ©ature,Plus de dons, et de dons exquis,Que vous en a fait la Nature. 10 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 6-7. 11 Ibid., p. 32. 8Si la princesse du conte reçoit ses talents des FĂ©es au moment de son baptĂȘme, la princesse rĂ©elle a reçu les siens – stipule l’épĂźtre – par la Nature ». Le type de lecture demandĂ©e Ă  la premiĂšre princesse de France requiert l’esprit critique et le discernement elle disposerait des dons exquis » de la Nature qui manquent de façon Ă©vidente Ă  la princesse docile et ingĂ©nue du premier conte. DotĂ©e par les FĂ©es d’un esprit comme un ange », d’une grĂące admirable », du talent de danser, de chanter et de jouer de toutes sortes d’instrumens dans la derniĂšre perfection10 », la princesse du conte excelle dans l’art de plaire dans la sociĂ©tĂ© de cour. La princesse rĂ©elle, en lectrice perspicace, pourra constater que la princesse fictive est incapable de lire les signes des pĂ©rils qui la guettent elle ignore qu’il est dangereux pour elle de toucher Ă  un fuseau, elle ignore Ă©galement que sa belle mĂšre, Ă  laquelle son Ă©poux la confie » au moment de partir Ă  la guerre, est de race ogresse11 ». 12 C’est sur quoi insiste Jean-Michel Adam dans TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, ... 9Cette incapacitĂ© de lire les signes12 caractĂ©rise non seulement la belle princesse du premier conte, mais aussi, dans le deuxiĂšme, le Petit Chaperon rouge, d’origine plus modeste, mais tenue dans la mĂȘme ignorance des dangers du monde. Il en va de mĂȘme pour la jeune femme de noblesse appauvrie, qui Ă©pouse le riche roturier Ă  l’inquiĂ©tante barbe bleue sans enquĂȘter sur les disparitions mystĂ©rieuses de ses prĂ©cĂ©dentes femmes. La tĂąche d’identifier les dangers qui guettent les jeunes femmes qu’elles soient princesses, filles de village ou filles de noblesse appauvrie dans une sociĂ©tĂ© hypocrite, qui les maintient dans l’ignorance, semble ĂȘtre dĂ©lĂ©guĂ©e aux lecteurs et aux lectrices que la dĂ©dicataire du recueil reprĂ©sente de façon emblĂ©matique. C’est une lecture fine des textes qui permettra d’en saisir le sens cryptĂ© et de le rĂ©vĂ©ler. Ce dĂ©cryptage commence par le repĂ©rage d’indices qui renvoient Ă  d’autres textes, et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  d’autres contes et histoires. Le recueil, Ă  commencer par son paratexte, comporte un grand nombre de tels indices intertextuels. 13 Je rĂ©sume par la suite, pour le besoin de la prĂ©sente Ă©tude, les aspects les plus importants de cet ... 10Ainsi, la devise formulĂ©e en latin Pulchra et nata coronae convoque d’emblĂ©e une autre Belle trĂšs cĂ©lĂšbre PsychĂ© surnommĂ©e pulchra, protagoniste de la fabella d’ApulĂ©e. L’hĂ©roĂŻne, dont l’histoire raconte le destin d’une jeune princesse qui est, elle aussi, belle et nĂ©e pour estre couronnĂ©e », est omniprĂ©sente dans les arts depuis la Renaissance et dans l’iconographie des chĂąteaux des rois de France. Comme je l’ai montrĂ© ailleurs, Perrault configure les trois premiers contes de son recueil en reconfigurant trois moments successifs de l’épreuve la plus difficile, celle de la descente aux Enfers que VĂ©nus inflige Ă  PsychĂ© pour se dĂ©barrasser de la trop belle mortelle aimĂ©e par son fils Cupidon13. L’histoire de la protagoniste du conte moderne, qui hĂ©rite du mĂȘme surnom que PsychĂ©, se construit Ă  partir d’un geste que PsychĂ© ne doit pas faire elle ne doit pas rĂ©pondre Ă  la demande des tisserandes infernales de leur donner un petit coup de main », car leur piĂšge consiste Ă  lui faire toucher le mĂ©tier pour pouvoir couper le fil de sa vie. La malĂ©diction qui frappe la princesse pendant son baptĂȘme est une menace de lui faire perdre la vie si elle touche, dans un geste analogue, le fuseau d’une vieille en train de filer sa quenouille. 11La Belle du conte de Perrault fait exactement ce que PsychĂ© avait rĂ©ussi Ă  ne pas faire parce qu’elle avait Ă©tĂ© informĂ©e des dangers par une tour bienveillante, qui s’anime quand elle dĂ©cide de se jeter dans le vide par dĂ©sespoir. La Belle du conte moderne touche aux outils de la fileuse pour une raison que le lecteur doit identifier par le biais d’une lecture prĂ©cise. Il constatera en relisant que la raison est toute simple personne ne l’avait avertie. Elle ne sait pas qu’il est dangereux de toucher Ă  un fuseau, parce qu’elle n’a reçu aucun conseil de la part de ses parents royaux dont l’oubli de l’invitation de la vieille fĂ©e est pourtant la cause de la malĂ©diction qui pĂšse sur elle. Le narrateur dĂ©crit le geste fatal en ces termes 14 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 32. Que faites-vous lĂ , ma bonne femme, dit la Princesse je file, ma belle enfant, luy rĂ©pondit la vieille qui ne la connoissait pas. Ha ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? donnez-moy que je voye si j’en ferois bien autant. Elle n’eust pas plutost pris le fuseau, que comme elle estoit fort vive, un peu estourdie, & que d’ailleurs l’Arrest des FĂ©es l’ordonnoit ainsi, elle s’en perça la main, & tomba Ă©vanouie14. 15 ApulĂ©e, Les MĂ©tamorphoses ou l’Âne d’or, texte Ă©mendĂ©, prĂ©sentĂ© et traduit par O. Sers, Paris, Les ... 16 Ibid., p. 236-237. 12Le geste impulsif de la Belle, tel qu’il est reprĂ©sentĂ© dans cette scĂšne, rappelle un autre geste trĂšs cĂ©lĂšbre de PsychĂ©, souvent reprĂ©sentĂ© dans l’abondante iconographie de la fabella. Au moment de le voir Ă  la lumiĂšre de la lampe Ă  huile, elle se pique Ă  la flĂšche de Cupidon assez profondĂ©ment pour que perlent Ă  la surface de la peau de minuscules gouttelettes de sang vermeil, et c’est ainsi que PsychĂ©, d’elle-mĂȘme et sans y penser, se rendit amoureuse de l’Amour15 ». La symbolique Ă©rotique de ce geste devient Ă©vidente lorsque le lecteur apprend que PsychĂ© est enceinte de l’enfant conçu avec Cupidon et nommĂ© VoluptĂ©. Perrault amalgame ingĂ©nieusement la piqĂ»re au fuseau avec une autre scĂšne cĂ©lĂšbre de l’intertexte latin. MalgrĂ© la mise en garde par la tour, PsychĂ©, assaillie par une curiositĂ© invincible, ouvre la boĂźte de VĂ©nus qu’elle croit remplie d’un baume de beautĂ© divine, mais que Proserpine avait remplie, sur ordre de la perfide dĂ©esse, d’un sommeil de Styx » qui transforme aussitĂŽt la belle mortelle en cadavre endormi16 ». C’est suite Ă  la piqĂ»re au fuseau, qui ne semble rien avoir d’érotique, que la Belle du conte moderne est, Ă  son tour, transformĂ©e pour un siĂšcle en cadavre endormi ». 17 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 26. 18 Ibid., p. 26. 19 Ch. Perrault, Contes, R. Zuber Ă©d., Paris, Imprimerie Nationale, coll. Lettres françaises », 19 ... 13Le narrateur fait toutefois Ă©tat d’une Ă©trange rĂ©action qui permet au lecteur perspicace d’établir la relation avec la piqĂ»re provoquĂ©e par la flĂšche de Cupidon dans l’intertexte latin. AprĂšs cent ans de sommeil, la Belle se rĂ©veille amoureuse du prince inconnu qui se tient dans la ruelle devant son lit, mais qu’elle n’a jamais vu auparavant. Le regardant avec des yeux plus tendres qu’une premiere veuĂ« ne sembloit permettre », elle lui adresse des paroles trĂšs obligeantes Est-ce vous, mon Prince, [
] vous vous estes bien fait attendre17. » Ces paroles incongrues mais flatteuses dĂ©clenchent aussitĂŽt la rhĂ©torique amoureuse du prince inconnu qui l’assura qu’il l’aimoit plus que luy mesme18 ». S’ensuit le prompt mariage le soir mĂȘme entre la princesse ingĂ©nue et le prince inconnu dont elle ignore qu’il n’est pas seulement fils d’un roi mais aussi d’une ogresse qui attentera Ă  sa vie et Ă  celle de ses enfants. Dans sa réécriture du conte pour le Mercure galant en 1696, Perrault donne une explication plus circonstanciĂ©e de l’emportement amoureux de la jeune femme pour un Ă©tranger Oui, mon cher prince, lui rĂ©pondit la princesse, je sens bien Ă  votre vue que nous sommes faits l’un pour l’autre. C’est vous que je voyais, que j’entretenais, que j’aimais pendant mon sommeil. La fĂ©e m’avait rempli l’imagination de votre image19. » Selon ce tĂ©moignage » de la princesse, la fĂ©e lui aurait donc inculquĂ© l’idĂ©e que l’inconnu qui se prĂ©senterait Ă  son rĂ©veil serait l’homme de sa vie et qu’elle devait se donner Ă  lui sans se prĂ©occuper de savoir qui il Ă©tait, d’oĂč il venait et qui Ă©taient ses parents. 20 J’ai montrĂ© ailleurs que Perrault sous-tend La Belle au bois dormant » encore avec de multiples i ... 14Pour configurer la suite de l’histoire de la Belle ingĂ©nue et sa confrontation avec sa belle-mĂšre ogresse, Perrault recourt Ă  deux cunti de Giambattista Basile, qui avaient dĂ©jĂ  reconfigurĂ© le cĂ©lĂšbre conte de PsychĂ© sur le mode comique et grotesque. Dans Lo turzo d’oro Le tronc d’or et Sole, Luna e Talia, Basile avait respectivement remplacĂ© la mĂ©chante VĂ©nus par une ogresse vorace et par une Ă©pouse jalouse se comportant en MĂ©dĂ©e enragĂ©e. Perrault attribue les traits de ces deux figures Ă  la mĂšre ogresse du prince. Le rapprochement du conte français avec les intertextes latin et italiens permet aux lecteurs perspicaces de comprendre l’égoĂŻsme et l’hypocrisie du prince en apparence si charmant, qui livre sa femme et ses deux enfants aux appĂ©tits meurtriers de sa mĂšre au lieu de les en protĂ©ger, comme le font les prĂ©tendants de ses sƓurs intertextuelles latines et napolitaines PsychĂ©, Parmentella et Talia20. 21 Au sujet de la teneur subversive politique, voir ibid., p. 156-168. 15Par le biais d’une telle lecture diffĂ©rentielle, la princesse, lectrice emblĂ©matique, peut comprendre qu’il est dangereux d’épouser un prince inconnu et qu’il vaut mieux se mĂ©fier mĂȘme des plus proches, parents royaux et prĂ©tendants hypocrites, qui se prĂ©occupent avant tout de leurs propres intĂ©rĂȘts. Elle peut aussi ĂȘtre amenĂ©e Ă  mettre en question la pratique des familles royales de vendre » leurs enfants dĂšs leur naissance en fonction de leurs intĂ©rĂȘts politiques et financiers. La teneur subversive d’une telle mise en question de la politique maritale sur laquelle se fondait le pouvoir des Bourbons et de toute la sociĂ©tĂ© de cour permet de comprendre la nĂ©cessitĂ© de crypter cette Morale-trĂšs sensĂ©e » et de la faire dĂ©crypter par les lecteurs capables de lire avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration21 ». 22 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 45-46. 16S’il est vrai que la morale Ă  tirer de l’histoire de la Belle relĂšve d’une forte critique socio-politique et qu’elle doit ĂȘtre cryptĂ©e pour Ă©chapper aux yeux des censeurs, on comprend la raison pour laquelle la MoralitĂ© rimĂ©e de la fin renonce Ă  l’expliciter, mais prĂ©sente deux arguments destinĂ©s Ă  libĂ©rer le moralisateur de cette tĂąche Mais l’attendre cent ans, & toujours en dormant, / On ne trouve plus de femelle, /Qui dormist si tranquillement » et Mais le sexe avec tant d’ardeur, /Aspire Ă  la foy conjugale, /Que je n’ay pas la force ny le cƓur, /De lui prescher cette Morale »22. Expliciter les dangers Ă©manant des conteurs de fleurettes » Marie-Jeanne LhĂ©ritier 23 Voir Ă  ce sujet TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 69-80 et 169-171. 17À la diffĂ©rence de son oncle Charles Perrault, Marie-Jeanne LhĂ©ritier renonce Ă  dĂ©dier ses ƒuvres meslĂ©es parues en 1696 Ă  un destinataire appartenant Ă  la famille royale. Exempt de l’épĂźtre d’usage, le volume s’ouvre sur l’ Extrait du privilĂšge du Roy » datant du 19 juin 1695 et l’achevĂ© de l’imprimer du 8 octobre 1695. Écrits la mĂȘme annĂ©e que les contes pseudo-naĂŻfs du manuscrit d’apparat dont LhĂ©ritier connaĂźt trĂšs bien autant les textes que les images23, les quatre rĂ©cits constituant la premiĂšre partie des ƒuvres meslĂ©es sont explicitement dĂ©signĂ©s comme nouvelles. Tout en renonçant Ă  une Ă©pĂźtre dĂ©dicatoire, LhĂ©ritier crĂ©e, Ă  l’intĂ©rieur de ses nouvelles, une scĂšne de parole narrative, sur laquelle l’instance narrative, figure de l’auteure, raconte une histoire Ă  un personnage choisi de sexe fĂ©minin, explicitement nommĂ© dans le titre. La narrataire installĂ©e sur la scĂšne de parole de sa quatriĂšme nouvelle, intitulĂ©e L’Adroite Princesse ou les Avantures de Finette. Nouvelle, n’est autre que Madame La Comtesse de Murat » qui rĂ©digeait alors une retentissante DĂ©fense des Dames, ou Les MĂ©moires de Madame la comtesse de M*** qui paraĂźtra en 1697. En 1698 elle publiera un recueil contenant des Contes de fĂ©es, qui rĂ©pondent Ă  la fois aux Contes des fĂ©es de Marie-Catherine d’Aulnoy et aux nouvelles de Marie-Jeanne LhĂ©ritier. Murat est entiĂšrement acquise Ă  la cause des femmes sçavantes » dĂ©fendue par la narratrice de la nouvelle qui la sollicite comme partenaire de dialogue dans ce que l’on peut appeler une nouvelle-conversation, afin de dĂ©battre sur le sens et la morale Ă  tirer de l’histoire de Finette, l’adroite princesse. 24 LhĂ©ritier, ƒuvres meslĂ©es, contenant L’innocente tromperie, L’avare puni, Les enchantemens de ... 25 Ibid., p. 230-231. 18LhĂ©ritier n’attend pas la fin de son Historiette pour moraliser » sur les sens Ă  lui donner. Annonçant un rĂ©cit sans façon & comme on parle je ne cherche que quelque moralitĂ©24 », elle rĂ©vĂšle sans dĂ©tour que son Historiette » roule sur deux Proverbes ». Au lieu de demander Ă  ses lectrices un dĂ©cryptage nĂ©cessitant une lecture avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration », comme l’a fait Perrault, LhĂ©ritier en fournit le sens d’emblĂ©e OisivetĂ© est mĂšre de tous vices » et DĂ©fiance est mĂšre de seuretĂ© »25. Sans attendre, la narratrice s’adresse directement aux Beautez » qu’il s’agit de mettre en garde contre les dangers qui guettent les jeunes femmes dans la sociĂ©tĂ© de cour hypocrite 26 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 231-232. Non, l’Amour ne triomphe gueresQue des cƓurs qui n’ont point d’ qui craignez qu’un adroit vainqueurVĂŽtre raison ne devienne la dupe,Beautez, si vous voulez conserver votre cƓur,Il faut que vĂŽtre esprit s’ si malgrĂ© vos soins, vĂŽtre sort est d’aimer,Gardez du moins de vous laisser charmerSans connaĂźtreCeluy que vĂŽtre cƓur veut se donner pour les Blondins doucereuxQui fatiguent les Ruelles,Et ne sachant que dire aux BellesSoupirent sans ĂȘtre amoureux,DĂ©fiez-vous des Conteurs de fleurettes, Connoissez-bien le fond de leurs esprits ;AuprĂ©s de toutes les IrisIls debitent mille sornettes,Defiez-vous enfin de ces brusques AmansQui se disent en feu dĂ©s les premiers momens,Et jurent une vive flĂąme ;Moquez-vous de ces vains sermens Pour bien assujetir une ameIl faut qu’il en coĂ»te du qu’un peu de complaisance Ne desarme trop tĂŽt vĂŽtre austere fiertĂ© ;De votre juste dĂ©fiance DĂ©pend votre repos & votre sĂ»retĂ©26. 27 Ces vignettes de 1695 dessinĂ©es plus finement Ă  la main que la vignette gravĂ©e sont accessibles sur ... 19Cette apostrophe dĂ©signe le danger encouru par les Beautez » en premier lieu comme un danger d’ordre discursif. Les ruelles, cet espace Ă  cĂŽtĂ© des lits dans lesquels les dames recevaient leurs visiteurs, sont pointĂ©es comme un lieu d’exercice privilĂ©giĂ© et particuliĂšrement dangereux des Blondins doucereux », qui soupirent sans ĂȘtre amoureux » et qui se disent en feu dĂ©s les premiers momens ». L’apostrophe dĂ©crit de façon prĂ©cise la situation dans laquelle se trouvent la Belle au bois dormant et le Petit Chaperon rouge sur les vignettes qui surplombent les rĂ©cits du manuscrit d’apparat de Perrault. La premiĂšre montre la Belle allongĂ©e dans son lit royal, tendant sa main au prince inconnu qui se tient dans la ruelle au rĂ©veil de son sommeil sĂ©culaire27. La deuxiĂšme montre une jeune femme sĂ©duisante dont la coiffure est ornĂ©e d’une bande de tissu rouge, dans un lit plus modeste, en train de caresser dĂ©licatement et sans aucun signe d’effroi le museau d’un prĂ©tendant figurĂ© en loup doucereux dĂ©jĂ  montĂ© Ă  moitiĂ© sur son lit. Si Perrault avait omis d’expliciter dans son texte la teneur Ă©rotique des deux scĂšnes reprĂ©sentĂ©es sur les vignettes, LhĂ©ritier le fait d’emblĂ©e dans son apostrophe, comme s’il s’agissait de lui faire comprendre qu’il n’avait pas Ă©tĂ© assez explicite et qu’elle prĂ©conisait une autre façon de moraliser sur les contes. 20Pour configurer sa nouvelle, LhĂ©ritier met en scĂšne une protagoniste fĂ©minine bien plus adroite » que celles qui sont reprĂ©sentĂ©es dans les contes pseudo-naĂŻfs de Perrault. Elle rĂ©pond Ă  ses trois premiers contes en prĂ©sentant une hĂ©roĂŻne Ă  la fois plus adroite et plus perspicace que la Belle au bois dormant et le pauvre petit chaperon rouge », et plus prĂ©voyante que l’épouse terrorisĂ©e de Barbe bleue. 28 G. Basile, Lo cunto de li cunti, A cura di Michele Rak, Milan, Garzanti, 2006, p. 522. 29 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 239-240. 21Cadette de trois sƓurs, Finette est, comme son nom l’indique, plus perspicace et intelligente que ses aĂźnĂ©es. Son nom est formĂ© sur le modĂšle de Sapia Liccarda », fille cadette d’un riche marchand et protagoniste du quatriĂšme cunto de la troisiĂšme journĂ©e du recueil de Basile que LhĂ©ritier transforme, pour le besoin de sa rĂ©ponse Ă  Perrault, en princesse. Si Liccarda est surnommĂ©e Sapia la sage, Ă  cause de son nciegno, son ingĂ©niositĂ©28, Finette ne garde que le surnom que la narratrice prend soin d’expliquer en ces termes La princesse donna en plusieurs occasions des marques de sa pĂ©nĂ©tration & de sa finesse d’esprit ; elle en donna tant que le peuple luy donna le surnom de Finette29. » L’adroite princesse sait lire avec pĂ©nĂ©tration » non seulement les dĂ©pĂȘches et traitĂ©s qui tentent de piĂ©ger le roi son pĂšre qu’elle conseille et sauve Ă  plusieurs reprises du dĂ©sastre politique, mais elle sait aussi analyser avec autant de pĂ©nĂ©tration » les discours d’un conteur de fleurettes » nommĂ©, selon la stratĂ©gie onomastique de transparence des caractĂšres des personnages propre Ă  l’auteure, Riche-cautele, c’est-Ă -dire riche en ruses ». 30 G. Basile, ouvr. citĂ©, p. 522 si che le portava n dito faceva triste vergogne ». 22Pour dĂ©crire le danger inhĂ©rent Ă  la sĂ©duction par de tels perfides conteurs de fleurettes », LhĂ©ritier invente un objet bien particulier par lequel elle remplace les bagues munies de pierres qui se tachent dans le cunto de Basile si celle qui les portait au doigt faisait des choses tristement honteuses30 ». Elle fabrique » cet objet ingĂ©nieusement Ă  partir de la malĂ©diction qui frappe la Belle du conte de Perrault annonçant que la Princesse se perceroit la main d’un fuseau & qu’elle en mourroit », un geste dont nous avons vu qu’il renvoie Ă  la fameuse scĂšne dĂ©crite par ApulĂ©e dans laquelle PsychĂ© se pique par mĂ©garde Ă  la flĂšche de Cupidon. LhĂ©ritier remplace ce fuseau par une quenouille hautement symbolique dont la narratrice dĂ©crit les propriĂ©tĂ©s trĂšs explicitement en s’adressant Ă  sa narrataire 31 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 239-242. Vous, qui ĂȘtes si savante dans toutes sortes d’antiquitez, je ne doute pas, Comtesse charmante, que vous n’ayez cent fois entendu parler du merveilleux pouvoir des FĂ©es. Le Roy dont je vous parle Ă©tant amy intime d’une de ces habiles femmes, alla trouver cette amie Il luy rĂ©presenta l’inquietude oĂč il Ă©toit touchant ses filles. Ce n’est pas, luy dit le Prince, que les deux aĂźnĂ©es, dont je m’inquiĂšte, ayent jamais fait la moindre chose contre leur devoir mais elles ont si peu d’esprit, elles sont si imprudentes & vivent dans une si grande dĂ©soccupation, que je crains que pendant mon absence elles n’aillent s’embarasser dans quelque folle intrigue pour trouver de quoy s’amuser. Pour Finette, je suis seur de sa vertu cependant je la traiteray comme les autres, pour faire tout Ă©gal ; c’est pourquoi, sage FĂ©e, je vous prie de me faire trois QuenoĂŒilles de verre pour mes filles, qui soient faites avec un tel art, que chaque QuenoĂŒille ne manque point de se casser, si tĂŽt que celle Ă  qui elle appartiendra, fera quelque chose contre sa cette FĂ©e Ă©toit des plus habiles, elle donna Ă  ce Prince trois QuenoĂŒilles enchantĂ©es & travaillĂ©es avec tous les soins necessaires pour le dessein qu’il avoit mais il ne fut pas content de cette prĂ©caution. Il mena les Princesses dans une tour fort haute, qui Ă©toit bĂątie dans un lieu bien dĂ©sert. Le Roy dit Ă  ses filles qu’il leur ordonnoit de faire leur demeure dans cette Tour, pendant tout le temps de son absence, & qu’il leur deffendoit d’y recevoir aucune personne que ce fĂ»t. Il leur ĂŽta tous leurs Officiers de l’un & de l’autre sexe, & aprĂšs leur avoir fait present des QuenouĂŻlles enchantĂ©es dont il leur expliqua les qualitez, il embrassa les Princesses & ferma les portes de la Tour, dont il prit luy mĂȘme les clefs ; puis il partit31. 23Dans sa façon de configurer son Historiette, LhĂ©ritier fusionne en un seul et mĂȘme prĂ©tendant les trois princes qui font la cour aux trois filles du marchand dans le cunto napolitain. L’action de Riche-cautele, ennemi politique du roi, est bien plus perfide que les tentatives de sĂ©duction bon enfant des prĂ©tendants napolitains auprĂšs des filles du marchand. DĂ©guisĂ© en vieille femme, il s’introduit dans la tour dans laquelle le roi a enfermĂ© ses filles avant de partir Ă  la guerre, tandis que le marchand napolitain avait enfermĂ© les siennes dans sa maison aprĂšs en avoir clouĂ© les fenĂȘtres. Se dĂ©gageant de son accoutrement, Riche-cautele se met Ă  conter fleurettes » et rĂ©ussit Ă  s’introduire dans le lit de Babillarde, sƓur aĂźnĂ©e de Finette, trop heureuse de s’adonner Ă  son penchant de bavarde. Profitant de la lenteur de Nonchalante, la deuxiĂšme sƓur, le redoutable conteur de fleurettes parvient Ă  conclure promptement un deuxiĂšme mariage » dont la narratrice ne dissimule pas le vrai sens et les consĂ©quences trĂšs concrĂštes leurs quenouilles se brisent et elles se trouveront toutes deux enceintes. 32 Ibid., p. 262. 33 Ibid. 24AprĂšs les avoir enfermĂ©es dans leurs chambres, Riche-cautele s’en prend Ă  la cadette. Face Ă  la rĂ©sistance de Finette, le blondin doucereux » se transforme en loup dangereux » et passe de la rhĂ©torique galante Ă  l’action violente [
] ce mechant Prince, outrĂ© d’impatience, alla querir une buche & enfonça la porte. » Comme LhĂ©ritier a dotĂ© sa protagoniste non seulement d’un don de lecture et d’écoute pĂ©nĂ©trante, mais aussi d’une capacitĂ© de rĂ©action Ă©tonnante, le mĂ©chant prince ne peut faire d’elle une proie aussi facile que de ses deux sƓurs Il trouva Finette armĂ©e d’un gros marteau qu’on avoit laissĂ© par hazard dans une garderobe qui Ă©toit proche de sa chambre32. » Riche-cautele bat en retraite devant le gros marteau » que l’adroite princesse est capable de brandir Il voulut se jetter Ă  ses pieds mais elle luy dit fierement en se reculant Prince, si vous approchez de moy je vous fendray la tĂȘte avec ce marteau33. » 34 Ibid., p. 264. 25Le galant brutal continue Ă  conter fleurettes, mais Finette garde le gros marteau Ă  la main, fidĂšle Ă  la maxime DĂ©fiance est mĂšre de suretĂ© » dont la nouvelle illustre ainsi le bien-fondĂ©. Comprenant ce qui est arrivĂ© Ă  ses sƓurs, elle dĂ©cide de les vanger du mesme coup qui luy feroit Ă©viter un malheur pareil Ă  celuy qu’elle jugeoit qu’elles avoient eu34 ». Elle recourt alors Ă  une stratĂ©gie de feintise qui ressemble beaucoup Ă  celle mise en Ɠuvre par l’épouse de Barbe bleue 35 Ibid., p. 265. Au sujet de Finette plus adroite que l’épouse de Barbe, voir TextualitĂ© et intertext ... Cette jeune Princesse dit donc Ă  Riche-cautele qu’elle consentoit sans peine Ă  l’épouser [
] & elle luy dit qu’elle le prioit de la laisser un peu de temps seule pour penser au Ciel ; qu’en suite elle le meneroit dans une chambre oĂč il trouveroit un fort bon lit, & qu’aprĂšs elle reviendroit s’enfermer chez elle jusqu’au lendemain35. 36 Ibid. 37 Ibid., p. 265-266. 38 Ibid., p. 266. 26Riche-cautele, qui n’était pas un fort courageux personnage » selon le commentaire ironique de la narratrice, voyant Finette armĂ©e du gros marteau, dont elle badinoit, comme on fait d’un Ă©vantail », consentit Ă  ce que souhaitoit la Princesse, & se retira pour la laisser quelque temps mĂ©diter »36. Finette est alors libre d’exĂ©cuter son stratagĂšme elle prĂ©pare au mĂ©chant sĂ©ducteur qui a souillĂ© l’honneur de ses sƓurs le lit qu’il mĂ©rite, et qu’elle place sur le trou d’un EgoĂ»t qui Ă©toit dans une chambre du ChĂąteau » et dans lequel on jetait toutes les ordures »37. Faisant preuve d’une Ă©tonnante habiletĂ©, elle croise sur ce trou deux morceaux de bois peu solides et fait bien proprement un lit par dessus38 ». La narratrice Ă©voque avec un plaisir non dissimulĂ© la scĂšne d’un comique irrĂ©sistible qui se produit alors 39 Ibid., p. 266-267. Le Prince, sans se deshabiller, se jetta sur le lit avec prĂ©cipitation, & sa pesenteur ayant fait tout d’un coup rompre les petits bĂątons, il tomba au fond de l’EgoĂ»t, sans pouvoir se retenir, en se faisant vingt bosses Ă  la tĂȘte, & en se fracassant de tous cĂŽtez39. 27Cette scĂšne reprĂ©sente une situation radicalement diffĂ©rente des scĂšnes figurant sur les deux premiĂšres vignettes du manuscrit d’apparat de Perrault. La narratrice ne manque pas de prĂȘter des traits de satire Ă  cette chute du Prince dans le tuyau » provoquĂ©e par l’adroite Finette et de moraliser » de façon bien plus explicite que Perrault 40 Ibid. La chute du Prince fit un grand bruit dans le tuyau d’ailleurs il n’étoit pas Ă©loignĂ© de la chambre de Finette ; elle sĂ»t aussitĂŽt que son artifice avoit eu tout le succĂšs qu’elle s’étoit promis, & elle en ressentit une joye secrete qui luy fut extrĂȘmement agrĂ©able On ne peut dĂ©crire le plaisir qu’elle eut de l’entendre barboter dans l’égout. Il mĂ©ritoit bien cette punition & la Princesse avoit raison d’en ĂȘtre satisfaite40. 28Mais le dangereux conteur de fleurettes n’est pas encore totalement vaincu, puisque Riche-cautele, repĂȘchĂ© par ses gens Ă  la sortie des tuyaux de l’égout, se remet de ses bosses et souillures. L’adroite princesse doit encore inventer d’autres stratagĂšmes pour dĂ©montrer le bien fondĂ© des deux maximes que la nouvelle de LhĂ©ritier s’attache Ă  illustrer. AprĂšs avoir secrĂštement dĂ©posĂ© les deux poupons dont ses sƓurs aĂźnĂ©es ont accouchĂ© entretemps au chĂąteau de leur gĂ©niteur, l’intrĂ©pide Finette est capturĂ©e par ses gardes. GrĂące Ă  son habilitĂ© et Ă  sa rapiditĂ©, elle parvient Ă  pousser son agresseur dans le tonneau muni de lames coupantes qu’il lui avait destinĂ©. Au retour du roi leur pĂšre, ses sƓurs aĂźnĂ©es essaient de le tromper en lui prĂ©sentant l’une aprĂšs l’autre la quenouille de verre de Finette, seule Ă  l’avoir gardĂ©e intacte, mais le roi dĂ©couvre la supercherie et les fait punir par la mĂȘme FĂ©e qu’il avait mandatĂ©e pour la fabrication des quenouilles enchantĂ©es. 29L’ Historiette » de Finette, l’adroite princesse, n’est cependant pas finie pour autant. AprĂšs la victoire sur le dangereux conteur de fleurettes, la narratrice expose son intrĂ©pide protagoniste Ă  un nouveau danger, plus insidieux encore. Il Ă©mane cette fois de l’aimable Bel-Ă -voir, frĂšre du mĂ©chant, qui semble pourtant avoir toutes les qualitĂ©s de l’honnĂȘte homme et que Finette avait consenti Ă  Ă©pouser. Mais l’ adroite » protagoniste ne se fie pas aux apparences de celui qui est bel Ă  voir », parce qu’elle a parfaitement intĂ©riorisĂ© la maxime dĂ©fiance est mĂšre de sĂ»retĂ© ». Se rappelant que son fiancĂ© Ă©tait trĂšs attachĂ© Ă  son frĂšre, malgrĂ© la diffĂ©rence de leurs caractĂšres, Finette prend des prĂ©cautions trĂšs particuliĂšres en vue de sa nuit de noces. Elle se distingue, lĂ  encore, de façon notable de la Belle au bois dormant 41 Ibid., p. 290. 42 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 28. 30Ce que fait Finette dans un cabinet rappelant celui de la Barbe bleue mĂ©rite une lecture avec un certain degrĂ© de pĂ©nĂ©tration. AprĂšs le soupĂ© magnifique » servi lors de la fĂȘte de mariage, la jeune mariĂ©e y entre sous quelque prĂ©texte » pour fabriquer une belle Marionnette » en forme de femme de paille », dans laquelle elle fourre les boyaux & la vessie pleine de sang » des animaux qu’on avoit mangez au soupĂ© » 41. Cette insistance sur la viande consommĂ©e pendant le souper de la noce rappelle le souper dĂ©crit dans La Belle au bois dormant », qui avait Ă©tĂ© initiĂ© par l’appel impatient de la Dame d’honneur affamĂ©e qui dit tout haut Ă  la Princesse que la viande estoit servie42 ». Au lieu de se mettre docilement au lit avec son Ă©poux inconnu comme la Belle ingĂ©nue de Perrault, Finette invente un stratagĂšme qui paraĂźt comme une parodie des Ă©pouses trop dociles se comportant en femmes de paille » Lorsque Finette eut achevĂ© cette belle Marionnette, elle alla rejoindre la compagnie, & peu de temps aprĂ©s on conduisit la Princesse & son Epoux dans leur appartement. Quand on eut donnĂ© Ă  la Toilette le temps qu’il luy falloit donner, la Dame d’honneur emporta les flambeaux & se retira. Aussi-tĂŽt Finette jetta la femme de paille dans le lit, & se cacha dans un coin de la chambre. 1696, p. 291 43 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 291. 31Depuis sa cachette, qui lui permet d’éviter la terreur vĂ©cue par le Petit Chaperon rouge dĂ©vorĂ© par le Loup et celle de la femme de Barbe bleue face au meurtrier en sĂ©rie, Finette assiste tranquillement Ă  l’assassinat de son effigie Le Prince aprĂ©s avoir soupirĂ© deux ou trois fois fort haut ; prit son Ă©pĂ©e & passa au travers du corps de la prĂ©tenduĂ« Finette Au mĂȘme moment il sentit le sang ruisseler de tous cotez, & trouva la femme de paille sans mouvement43. » Bel-Ă -voir se repent aussitĂŽt et manifeste son dĂ©sespoir dans un monologue qui permet d’expliquer les raisons profondes de ce comportement bizarre si bien anticipĂ© par l’adroite Finette 44 Ibid., p 292. Qu’ay-je fait ! s’écria Bel Ă -voir. Quoy ! aprĂšs tant de cruelles agitations ! Quoy ! aprĂšs avoir tant balancĂ© si je garderois mes serments aux dĂ©pens d’un crime, j’ay ĂŽtĂ© la vie Ă  une charmante Princesse que j’étois nĂ© pour aimer ! Ses charmes m’ont ravi dĂ©s le moment que je l’y vûë ; cependant je n’ay pas eu la force de m’affranchir d’un serment qu’un frĂšre possedĂ© de fureur avoit exigĂ© de moy par une indigne surprise ! Ah ! Ciel ! peut-on songer Ă  vouloir punir une femme d’avoir trop de vertu ! HĂ© bien ! Riche-cautele, j’ay satisfait ton injuste vengeance mais je vais vanger Finette Ă  son tour par ma mort44. 45 Ibid., p. 293. 46 Ibid. Dans cette rĂ©plique attribuĂ©e Ă  son hĂ©roĂŻne, LhĂ©ritier reprend le titre de la premiĂšre de ses ... 32AprĂšs l’aveu pathĂ©tique des motifs de ce meurtre de paille », Finette sort de sa cachette afin d’éviter que son Ă©poux ne se passe lui-mĂȘme l’épĂ©e au travers du corps » pour la vanger » elle ne voulut pas qu’il fĂźt une telle sotise45 », commente ironiquement la narratrice. Elle dĂ©lĂšgue Ă  Finette la tĂąche d’expliquer Ă  son tour les raisons de son stratagĂšme et de tirer elle-mĂȘme la morale de l’histoire VĂŽtre bon cƓur m’a fait deviner vĂŽtre repentir, & par une tromperie innocente, je vous ay Ă©pargnĂ© un crime46. » 33Expliciter les dangers qui guettent les jeunes femmes dans une sociĂ©tĂ© dominĂ©e par l’hypocrisie, la soif de pouvoir et la violence, tel semble ĂȘtre l’objectif discursif et poĂ©tique qui sous-tend la façon de moraliser de Marie-Jeanne LhĂ©ritier. Cet objectif se dĂ©finit en rĂ©ponse aux contes pseudo-naĂŻfs de Charles Perrault, qui avait pointĂ© ces dangers de façon cryptĂ©e et peut-ĂȘtre trop implicite. LhĂ©ritier reprend des Ă©lĂ©ments importants de ses contes pseudo-naĂŻfs en les reconfigurant de façon significative. Ainsi, elle invente les quenouilles de verre en les substituant aux pierres magiques des bagues de Basile, tout en les inscrivant dans la symbolique du fuseau auquel se pique la Belle au bois dormant. Perrault avait fabriquĂ© cet objet magique tout aussi ingĂ©nieusement en reconfigurant les outils de filages de Parques et la flĂšche de Cupidon repĂ©rĂ©s dans le texte d’ApulĂ©e. Quenouilles de verre et pantoufles de verre 
 ainsi sur ce conte on va moralisant » 47 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 300. 48 J’ai analysĂ© plus en profondeur le dialogue intertextuel ingĂ©nieux entre L’Adroite Princesse » et ... 49 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 126. 50 Ibid., p. 130-131. 34Dans la Lettre À Madame qui clĂŽt l’ensemble des quatre nouvelles des ƒuvres meslĂ©es, LhĂ©ritier affirme qu’ il n’y a que le merveilleux qui frape bien vivement l’imagination [
]47 ». En effet, ses quenouilles de verre n’ont pas seulement frappĂ© les jeunes Beautez » auxquelles elle s’adresse, mais aussi Charles Perrault. Au moment de réécrire les contes du manuscrit d’apparat et d’ajouter trois nouveaux contes pour l’édition imprimĂ©e de 1697, il configure son sixiĂšme conte en prose, Cendrillon ou la petite pantoufle de verre », en changeant l’intrigue de La gatta Cennerentola » de Basile. Il transforme alors les mules de velours rouge de la protagoniste en pantoufles de verre, en rĂ©pondant ainsi, Ă  son tour, Ă  l’ingĂ©nieuse invention de sa niĂšce48. Il fait fabriquer ces objets merveilleux Ă©galement par une FĂ©e, la Marraine » avec majuscule de Cendrillon, protagoniste du premier des trois contes que Perrault ajoute. La FĂ©e remet Ă  Cendrillon, qui souhaite aller comme ses sƓurs au bal du prince, une paire de pantoufles de verre, les plus jolies du monde » en lui demandant d’ĂȘtre bonne fille »49. Elle lui recommande sur toutes choses de ne passer minuit, l’avertissant qui si elle demeuroit au Bal un moment davantage, son carosse reviendroit citroĂŒille, ses chevaux des souris, ses laquais des lĂ©zards, & que ses vieux habits reprendroient leur premiere forme50 ». 51 Ibid., p. 132-133. 52 Ibid., p. 139. 53 Ibid., p. 140. 54 Ibid. 35Bien obĂ©issante, Cendrillon quitte le bal dĂšs qu’elle entend sonner onze heures trois quarts » et demande Ă  sa Marraine de pouvoir aller au bal aussi le lendemain, parce que le Fils du Roi l’en avoit priĂ©e51 ». Alors qu’elle est encore plus parĂ©e que la premiere fois », les choses se compliquent dans le sens bien dĂ©crit dans la nouvelle de LhĂ©ritier Le Fils du Rois fut toujours auprĂ©s d’elle, & ne cessa de lui conter des douceurs. » Écoutant le conteur de fleurettes Ă  l’instar de Babillarde et de Nonchalante, la jeune Demoiselle ne s’ennuyoit point, & oublia ce que la Marraine luy avoit recommandĂ© ; de sorte qu’elle entendit sonner le premier coup de minuit52 ». La peur que lui avait inculquĂ©e sa Marraine lui fait toutefois prendre la fuite avant que ne se produise l’irrĂ©parable [
] elle se leva & s’enfuĂŻt aussi legerement qu’auroit fait une biche53. » Comme tous les loups doucereux, le Prince la suivit », mais grĂące Ă  la rapiditĂ© que Cendrillon semble avoir appris de Finette, il ne pĂ»t l’attraper ». La phrase qui suit elle laissa tomber une de ses pantoufles de verre, que le Prince ramassa bien soigneusement54 » laisse planer le doute s’agit-il ici d’un stratagĂšme de Cendrillon ou d’un mouvement maladroit ? Peu importe, puisque la pantoufle de verre, dont la teneur symbolique devient assez Ă©vidente dans le rapprochement avec la nouvelle de LhĂ©ritier et son ingĂ©nieuse quenouille de verre, ne se brise pas ! 55 Ibid., p. 142. 56 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 251. 57 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 144. 36Le joli objet fragile exerce une fascination sur le prĂ©tendant princier qui dĂ©cide de recourir Ă  des mĂ©thodes plus respectueuses de l’honneur des femmes que d’autres loups doucereux et dangereux [
] le fils du Roy fit publier Ă  son de trompe, qu’il Ă©pouseroit celle dont le pied seroit bien juste Ă  la pantoufle55. » C’est une promesse de mariage royal officiel, annoncĂ©e solennellement, que le prince amoureux fait ici Ă  la propriĂ©taire de la pantoufle de verre. Il se distingue par cet acte du prince conteur de fleurettes de La Belle au bois dormant », qui cache le mariage conclu Ă  la hĂąte avec la Belle Ă  ses parents. L’engagement public du prince se distingue Ă©galement des mariages conclus dĂšs ce moment mĂȘme » comme celui de Riche-cautĂšle avec Nonchalante et Babillarde, qui n’observent pas plus de grandes formalitez [
] dans la conclusion de ce mariage » et qui en perdent leurs quenouilles qui se brisent en mille morceaux »56. On connaĂźt la suite de l’histoire de Perrault qui n’a pas besoin de plus d’explications le pied de Cendrillon entre sans peine » dans la pantoufle qu’elle y estoit juste comme de cire » et l’étonnement des sƓurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de sa poche l’autre petite pantoufle qu’elle mit Ă  son pied »57. 58 Au sujet des rĂ©ponses intertextuelles que Perrault adresse Ă  LhĂ©ritier en prolongeant ou en ajoutan ... 37En reconfigurant dans Cendrillon ou la petite pantoufle de verre » l’histoire de L’Adroite Princesse » de façon aussi ingĂ©nieuse que LhĂ©ritier y avait reconfigurĂ© La Belle au bois dormant », Le Petit Chaperon rouge » et La Barbe bleue », Perrault engage un deuxiĂšme temps dans le dialogue intertextuel et l’expĂ©rimentation gĂ©nĂ©rique engagĂ©s avec sa niĂšce dont l’importance est restĂ©e largement inaperçue par la critique58. À premiĂšre vue, l’AcadĂ©micien semble s’aligner sur la façon de moraliser de LhĂ©ritier, en pointant les dangers de la sĂ©duction par des conteurs de fleurettes royaux par le biais de la symbolique de la pantoufle de verre. Dans la premiĂšre MoralitĂ© de Cendrillon ou la petite pantoufle de verre », le moralisateur semble donner raison Ă  la nĂ©cessitĂ© prĂŽnĂ©e par sa niĂšce d’instruire » les jeunes femmes, et mĂȘme de les dresser » afin de leur faire Ă©viter ce danger C’est ce qu’à Cendrillon fit avoir sa Maraine,En la dressant, en l’instruisant,Tant & si bien qu’elle en fit une Reine Car ainsi sur ce Conte on va moralisant. 38Mais Perrault n’en reste pas lĂ . Il ajoute une Autre MoralitĂ© » qui induit une autre façon de moraliser que LhĂ©ritier, en confirmant l’hypothĂšse selon laquelle les auteurs français reconfigurent les contes les uns des autres pour moraliser autrement Autre MoralitĂ©C’est sans doute un grand avantage,D’avoir de l’esprit, du courage,De la naissance, du bon sens,Et d’autres semblables talens,Qu’on reçoit du Ciel en partage ;Mais vous aurez beau les avoir,Pour vostre avancement ce seront choses vaines ;Si vous n’avez, pour les faire valoir,Ou des parrains ou des maraines. 59 Notons que l’hĂ©roĂŻne de sa premiĂšre nouvelle satyrique et hĂ©roĂŻque », Marmoison ou l’innoncente t ... 60 Jean-Paul Sermain a trĂšs bien rĂ©sumĂ© ce qu’il nomme l’utopie de Mlle LhĂ©ritier de Villandon » dan ... 61 À ce sujet, voir les extraits des lettres de la Princesse Palatine citĂ©es dans Histoire ou conte ... 39Cette Autre MoralitĂ© » dĂ©place le problĂšme de l’instruction des jeunes femmes de la sociĂ©tĂ© de cour sur un tout autre plan. Il rend les lecteurs attentifs au fait que Cendrillon, fille d’un Gentil homme », n’aurait jamais pu accĂ©der au statut de Reine par ses propres forces et sa propre vertu59. Impitoyablement, l’AcadĂ©micien pointe un fait de la rĂ©alitĂ© sociale de la cour si Cendrillon Ă  rĂ©ussi Ă  s’attacher le cƓur d’un prince au point de se faire Ă©pouser officiellement par lui au lieu de servir seulement d’objet sexuel dans un prompt » mariage sans grandes cĂ©rĂ©monies » tels que LhĂ©ritier l’évoque pour les sƓurs de Finette et tel que Louis XIV le pratiquait d’ailleurs couramment, cette ascension sociale n’est pas due Ă  la qualitĂ© de l’instruction morale par sa marraine, comme le laisse croire la premiĂšre MoralitĂ©, mais uniquement Ă  l’influence politique dont les parrains et marraines doivent jouir Ă  la cour. Face Ă  l’allusion pessimiste Ă  la situation de la cour de Louis XIV dominĂ©e par les luttes d’influence entre favoris et favorites du moment, la belle utopie morale de LhĂ©ritier60, incarnĂ©e dans ses hĂ©roĂŻnes intrĂ©pides, intelligentes et perspicaces, est sĂ©rieusement mise en cause. Ce surprenant revirement » dans la façon de moraliser de Perrault, dont l’Apologie des Femmes et les contes plaident clairement la cause des femmes contre Boileau, ne signifie Ă  mon sens nullement qu’il trahit cette cause en 1697. Il signale plutĂŽt, je pense, son pessimisme face Ă  la situation de la cour oĂč l’injustice, l’arbitraire et le favoritisme continuent Ă  rĂ©gner sous l’influence de Madame de Maintenon61. 62 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 296-298. 40Mais le jeu dialogique hautement complexe entre les auteurs français, qui reconfigurent les contes latin et italiens tout en se rĂ©pondant les uns aux autres, ne fait que commencer. Henriette-Julie de Murat, invitĂ©e explicitement Ă  la fin de la nouvelle-conversation par LhĂ©ritier Ă  mettre dans leurs jours / Les Contes ingenus, quoique remplis d’adresse, / Qu’ont inventĂ© les Troubadours62 », inventera une autre façon de moraliser, en rĂ©ponse Ă  la fois Ă  Perrault et Ă  LhĂ©ritier, de mĂȘme que Marie-Catherine d’Aulnoy et Charlotte-Rose de Caumont La Force et d’autres encore. Cette Ă©tonnante pluralitĂ© des façons de moraliser dĂ©ployĂ©e dans le corpus des contes et nouvelles français de la derniĂšre dĂ©cennie du xviie siĂšcle est Ă  mon avis une des raisons majeures de l’énorme impact de ce corpus sur l’évolution du genre dans les littĂ©ratures europĂ©ennes et transeuropĂ©ennes jusqu’à aujourd’hui des Grimm et de leurs informatrices » huguenotes jusqu’aux auteurs fĂ©ministes et aux auteurs de livres pour la jeunesse d’aujourd’hui, les crĂ©ateurs continuent Ă  y trouver matiĂšre et inspiration et suffisamment d’objets merveilleux frappants pour poursuivre ce dialogue, et moraliser autrement. Haut de page Notes 1 Au sujet de ce processus dialogique et des concepts Ă©laborĂ©s pour le mettre Ă  jour, je me permets de renvoyer Ă  IntertextualitĂ© et dialogicitĂ© des contes », premiĂšre partie rĂ©digĂ©e par mes soins dans l’ouvrage bipartite U. Heidmann et Adam, TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes. Perrault, ApulĂ©e, La Fontaine, LhĂ©ritier
, Paris, Classiques Garnier, 2010, p. 1-152, ainsi qu’à mon Ă©tude ExpĂ©rimentation gĂ©nĂ©rique et dialogisme intertextuel. Perrault, La Fontaine, ApulĂ©e, Straparola, Basile », FĂ©eries, no 8, Le merveilleux français Ă  travers les siĂšcles, les langues, les continents », dossier coordonnĂ© par J. Mainil, 2011, p. 45-69. 2 PrĂ©face de Griselidis. Nouvelle avec le conte de Peau d’Asne, et celuy des Souhaits ridicules, fac-similĂ© de la quatriĂšme Ă©dition Coignard de 1695 [1694], Paris, Firmin Didot, 1929, s. p. 3 Au sujet de cette tradition allĂ©gorisante, voir l’étude de V. GĂ©ly, L’invention d’un mythe PsychĂ©. AllĂ©gorie et fiction du siĂšcle de Platon au temps de La Fontaine, Paris, HonorĂ© Champion, 2006. 4 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©. Avec des Moralitez, fac-similĂ© du second tirage de l’édition Barbin de 1697, Paris, Firmin Didot, 1929 ; Ă©galement GenĂšve, Slatkine Reprints, 1980, s. p. 5 Dictionnaire de l’AcadĂ©mie françoise, dĂ©diĂ© au Roy, Paris, Coignard, Imprimeur ordinaire du Roy, 1694, p. 239. 6 Pour renforcer cette idĂ©e, Perrault remplace la formule ceux qui les entendent » du manuscrit d’apparat de 1695 par ceux qui les lisent » dans l’édition imprimĂ©e de 1697. 7 Une reproduction de cette vignette telle que la reprĂ©sente le manuscrit d’apparat de 1695 se trouve Ă  la page 57 de FĂ©eries no 11, dans mon Ă©tude Ces images qui dĂ©trompent
 Pour une lecture iconotexuelle des recueils manuscrits 1695 et imprimĂ© 1697 des contes de Perrault », 2013, p. 47-69. 8 Pour plus d’informations historiques Ă  ce sujet, voir U. Heidmann, Histoire ou conte du temps passĂ© et critique du temps prĂ©sent La Belle au bois dormant dĂ©diĂ©e Ă  la niĂšce de Louis XIV », dans Conte et histoire, 1690–1800, Ă©tudes rĂ©unies par M. Hersant et R. Jomand-Baudry, Paris, Classiques Garnier, coll. Rencontres », 2016, p. 153-168. 9 C’est par cette formule que Perrault dĂ©finit le genre de la nouvelle dans la prĂ©face de Griselidis. Nouvelle avec le conte de Peau d’Asne, Ă©d. citĂ©e, s. p. 10 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 6-7. 11 Ibid., p. 32. 12 C’est sur quoi insiste Jean-Michel Adam dans TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 361-365, oĂč il parle de leçon sĂ©miologique » et considĂšre, comme je le montre ici, que la lecture des contes, par le tissage complexe des niveaux des sens, est le lieu d’une initiation au dĂ©codage des signes », p. 362. 13 Je rĂ©sume par la suite, pour le besoin de la prĂ©sente Ă©tude, les aspects les plus importants de cette reconfiguration intertextuelle de la fabella d’ApulĂ©e pour l’invention de La Belle au bois dormant » en renvoyant aux analyses plus dĂ©taillĂ©es, qui donnent aussi les citations en latin, prĂ©sentĂ©es dans FĂ©eries, no 8, Le merveilleux français Ă  travers les siĂšcles, les langues, les continents », 2011, p. 45-69. 14 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 32. 15 ApulĂ©e, Les MĂ©tamorphoses ou l’Âne d’or, texte Ă©mendĂ©, prĂ©sentĂ© et traduit par O. Sers, Paris, Les Belles Lettres, 2007, p. 196-197. 16 Ibid., p. 236-237. 17 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 26. 18 Ibid., p. 26. 19 Ch. Perrault, Contes, R. Zuber Ă©d., Paris, Imprimerie Nationale, coll. Lettres françaises », 1987, p. 336. 20 J’ai montrĂ© ailleurs que Perrault sous-tend La Belle au bois dormant » encore avec de multiples indices intertextuels renvoyant au roman de Jean de La Fontaine, Les Amours de PsichĂ© et de Cupidon, Paris, Barbin, 1669. Cette réécriture du texte d’ApulĂ©e qui dĂ©place son action Ă  Versailles contient des allusions Ă  la relation extraconjugale de Louis XIV avec Louise de La ValliĂšre, figurĂ©e en PsychĂ© persĂ©cutĂ©e par la haine de la Reine-MĂšre et l’épouse du monarque, allusions qui n’ont pas Ă©chappĂ© Ă  Perrault. Sa description des deux enfants de la Belle et du prince fils d’ogresse contient des allusions aux deux enfants nĂ©s de cette union extraconjugale et Ă©levĂ©s en cachette, allusions que j’ai analysĂ©es dans Histoire ou conte du temps passĂ© et critique du temps prĂ©sent La Belle au bois dormant dĂ©diĂ©e Ă  la niĂšce de Louis XIV », art. citĂ©, p. 156 et suiv. 21 Au sujet de la teneur subversive politique, voir ibid., p. 156-168. 22 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 45-46. 23 Voir Ă  ce sujet TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 69-80 et 169-171. 24 LhĂ©ritier, ƒuvres meslĂ©es, contenant L’innocente tromperie, L’avare puni, Les enchantemens de l’éloquence, Les aventures de Finette, nouvelles, et autres ouvrages, en vers et en prose, de Mlle L’H***, avec le Triomphe de Mme Des HouliĂšres, tel qu’il a Ă©tĂ© composĂ© par Mlle L’H***, Paris, Guignard, 1696, p. 230. 25 Ibid., p. 230-231. 26 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 231-232. 27 Ces vignettes de 1695 dessinĂ©es plus finement Ă  la main que la vignette gravĂ©e sont accessibles sur le site de la BnF. Elles se trouvent Ă©galement dans le catalogue de l’exposition Il Ă©tait une fois les contes de fĂ©es O. Piffault dir., Paris, Seuil/BnF, 2001, p. 100. 28 G. Basile, Lo cunto de li cunti, A cura di Michele Rak, Milan, Garzanti, 2006, p. 522. 29 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 239-240. 30 G. Basile, ouvr. citĂ©, p. 522 si che le portava n dito faceva triste vergogne ». 31 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 239-242. 32 Ibid., p. 262. 33 Ibid. 34 Ibid., p. 264. 35 Ibid., p. 265. Au sujet de Finette plus adroite que l’épouse de Barbe, voir TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 149- 152. 36 Ibid. 37 Ibid., p. 265-266. 38 Ibid., p. 266. 39 Ibid., p. 266-267. 40 Ibid. 41 Ibid., p. 290. 42 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 28. 43 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 291. 44 Ibid., p 292. 45 Ibid., p. 293. 46 Ibid. Dans cette rĂ©plique attribuĂ©e Ă  son hĂ©roĂŻne, LhĂ©ritier reprend le titre de la premiĂšre de ses quatre nouvelles, Marmoison ou l’Innocente Tromperie, en modifiant uniquement la place de l’adjectif. Elle rappelle ainsi, dans la derniĂšre des quatre nouvelles, l’innocente tromperie » mĂ©tafictionnelle qu’elle y avait mise en Ɠuvre en installant une fictive Mademoiselle Perrault sur la scĂšne de parole de sa premiĂšre nouvelle. Pour une analyse plus dĂ©taillĂ©e de cette stratĂ©gie scĂ©nographique, voir TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 72-80. 47 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 300. 48 J’ai analysĂ© plus en profondeur le dialogue intertextuel ingĂ©nieux entre L’Adroite Princesse » et Cendrillon ou la petite pantoufle de verre », dans mon Ă©tude The Cinderella Laboratory or The Creative Force of Dialogical Writing », dans S. Praet dir., The Fairy Tale Vanguard, Wayne State University Press, Ă  paraĂźtre, ainsi que dans le chapitre Cendrillon palimpseste » de mon livre en prĂ©paration, Le dialogisme des contes europĂ©ens. À ma connaissance, cet important rapport intertextuel n’a pas Ă©tĂ© vu par la critique, pourtant depuis si longtemps Ă  la recherche de la rĂ©ponse Ă  la question, pourquoi les pantoufles de Cendrillon sont faites d’une matiĂšre si inconfortable, au point de transformer, Ă  la suite de Balzac et de LittrĂ©, la pantoufle de verre en pantoufle de vair ! Une lecture comparative des textes de LhĂ©ritier et de Perrault, menĂ©e avec le degrĂ© de pĂ©nĂ©tration dĂ©jĂ  recommandĂ© aux lecteurs de 1695, aurait pu Ă©viter cette dĂ©rive interprĂ©tative assez comique, qui refait surface dans la rĂ©cente Ă©dition des Contes de Perrault, illustrĂ©s par DorĂ©, Paris, BnF, 2014, par ailleurs truffĂ©e d’autres erreurs. 49 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 126. 50 Ibid., p. 130-131. 51 Ibid., p. 132-133. 52 Ibid., p. 139. 53 Ibid., p. 140. 54 Ibid. 55 Ibid., p. 142. 56 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. 251. 57 Ch. Perrault, Histoires ou contes du temps passĂ©, Ă©d. citĂ©e, p. 144. 58 Au sujet des rĂ©ponses intertextuelles que Perrault adresse Ă  LhĂ©ritier en prolongeant ou en ajoutant une Autre MoralitĂ© » Ă  ses propres contes dans l’édition imprimĂ©e de 1697, voir TextualitĂ© et intertextualitĂ© des contes, ouvr. citĂ©, p. 90-91 et 147-149. 59 Notons que l’hĂ©roĂŻne de sa premiĂšre nouvelle satyrique et hĂ©roĂŻque », Marmoison ou l’innoncente tromperie, y parvient de ses propres forces et sans aide des FĂ©es. Elle est couronnĂ©e reine pour ses seuls mĂ©rites personnels. 60 Jean-Paul Sermain a trĂšs bien rĂ©sumĂ© ce qu’il nomme l’utopie de Mlle LhĂ©ritier de Villandon » dans LittĂ©rature et langue commune paroles en quĂȘte d’écriture. Du classicisme aux LumiĂšres », dans S. Branca Rosoff Ă©d., L’institution des langues. Autour de RenĂ©e Balibar, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 2001, p. 121. 61 À ce sujet, voir les extraits des lettres de la Princesse Palatine citĂ©es dans Histoire ou conte du temps passĂ© et critique du temps prĂ©sent La Belle au bois dormant dĂ©diĂ©e Ă  la niĂšce de Louis XIV », art. citĂ©, p. 166-168. 62 LhĂ©ritier, ouvr. citĂ©, p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Ute Heidmann, Reconfigurer les contes pour moraliser autrement », FĂ©eries, 13 2016, 65-85. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Ute Heidmann, Reconfigurer les contes pour moraliser autrement », FĂ©eries [En ligne], 13 2016, mis en ligne le 01 janvier 2017, consultĂ© le 28 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur Ute Heidmann UniversitĂ© de Lausanne / Centre de recherche en langues et littĂ©ratures europĂ©ennes comparĂ©es CLE Articles du mĂȘme auteur Haut de page Droits d’auteur © FĂ©eriesHaut de page

dĂ©cida un jour, de passer de l’autre cĂŽtĂ© des paupiĂšres de la Belle endormie pour explorer son espace intĂ©rieur. Ou plutĂŽt d’y introduire un minuscule messager dans sa relecture onirique du conte perraldien, intitulĂ©e : Songes de la Belle au bois dormant, parue dans la collection « Les Authentiques » de Casterman en 1996.

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MalĂ©fique dans La Belle au Bois Dormant PremiĂšre apparition CinĂ©ma TĂ©lĂ©vision Parcs Fantasmic!Dream Along With MickeyStarlight DreamsCinderella Castle Mystery TourSorcerers of the Magic KingdomMickey's Boo-to-YouHalloween ParadeDisney's Once Upon a Dream ParadeMidship Detective Agency InterprĂšte Voix originale Eleanor Audley 1959 Lois Nettleton [4] Susan Blakeslee [5] Voix française Jeanne Dorival 1959 Muse Dalbray version audio du 45e album extrait du film paru dans la collection du Petit MĂ©nestrel Sylvie Moreau annĂ©es 1980 et autres apparitionsDominique VallĂ©e [1]Laurence Cesar [3] RĂ©compenses MĂ©chant Disney le plus populaire dans le Top 30 de PersonnalitĂ© MalĂ©fique, Se dĂ©lecte du mal, rancuniĂšre, orgueilleuse But Tuer la Princesse Aurore GoĂ»ts RĂ©pandre le mal, causer du malheur Aversions Être contrariĂ©e, l'Ă©chec RĂ©plique Ouvrez bien vos oreilles ! » Conjoint Fille Lily Paige [1]Mal [3] Animal Ennemis MalĂ©fique est une fĂ©e diabolique et le principal antagoniste du film d'animation de Walt Disney, La Belle au Bois Dormant sorti en 1959. MalĂ©fique est l'incarnation du mal Ă  l'Ă©tat pur, et est responsable de tous les malheurs du royaume du Roi StĂ©phane. Elle s'offusque de ne pas avoir Ă©tĂ© invitĂ©e au baptĂȘme de la princesse Aurore et tente de se venger du Roi StĂ©phane et de la Reine Oriane en maudissant la princesse. Elle semble particuliĂšrement mĂ©priser les trois bonnes fĂ©es Flora, PĂąquerette et Pimprenelle, ses opposĂ©es polaires, qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour tenir Ă  distance l'Ă©crasante magie noire de MalĂ©fique. Elle est frĂ©quemment accompagnĂ©e de son corbeau de compagnie Diablo. Avec son design sombre et Ă©lĂ©gant, son animation dramatique et flamboyante, que l'on doit Ă  Marc Davis, et son arsenal illimitĂ© de pouvoirs magiques Ă  sa disposition, MalĂ©fique est l'un des mĂ©chants de Disney les plus populaires et les plus reconnaissables, en plus d'ĂȘtre l'un des principaux membres de la franchise officielle, au mĂȘme titre que la MĂ©chante Reine, Cruella d'Enfer ou encore Ursula. Apparence PersonnalitĂ© MalĂ©fique savoure la souffrance qu'elle provoque MalĂ©fique est une fĂ©e redoutablement pernicieuse et vindicative. La seule raison de la malfaisance qu'elle cause envers le Roi StĂ©phane et sa famille est la blessure portĂ©e Ă  son orgueil, la famille royale ne l'ayant pas invitĂ©e au baptĂȘme de la princesse contrairement au reste du royaume. Mais sa propension presque naturelle Ă  rĂ©pandre le mal compte aussi dans ses motivations, les Trois Bonnes FĂ©es mentionnant son plaisir Ă  dĂ©truire la beautĂ©, qu'il s'agisse de fleurs ou de la princesse Aurore elle-mĂȘme. Cela est aussi extĂ©riorisĂ©e par son rire machiavĂ©lique, par exemple lorsqu'elle dĂ©voile au Prince Philippe prisonnier sa laborieuse destinĂ©e, uniquement dans le but de le tourmenter. MalĂ©fique ne tolĂšre pas l'Ă©chec Exigeante, MalĂ©fique ne tolĂšre en aucun cas l'Ă©chec, qu'il soit portĂ© par ses laquais dans le long-mĂ©trage originel ou par Pat Hibulaire dans la saga Kingdom Hearts. Cet aspect est trĂšs clairement visible lorsqu'elle les rĂ©primande trĂšs sĂ©vĂšrement et s'acharne mĂȘme sur ses laquais lorsqu'elle se rend compte que durant seize annĂ©es ils Ă©taient Ă  la recherche d'un nourrisson. L'exclusivitĂ© de sa rare affection, mais aussi de sa confiance, semble ĂȘtre portĂ©e sur son oiseau de compagnie, Diablo, qu'elle caresse dans un moment d'abattement et charge de retrouver la princesse Aurore aprĂšs que ses laquais aient Ă©chouĂ©. Cela est d'autant plus dĂ©montrĂ©e lorsque Pimprenelle transforme le corbeau en pierre, entraĂźnant la mauvaise fĂ©e dans une frĂ©nĂ©sie dĂ©moniaque contre le Prince Philippe et ses alliĂ©s. Sa personnalitĂ© diffĂšre lĂ©gĂšrement dans la sĂ©rie Kingdom Hearts oĂč sa soif de pouvoir constitue l'essentiel de ses motivations, contrairement au long-mĂ©trage oĂč la quĂȘte du pouvoir ne semble pas la motiver, bien qu'Ă  partir du deuxiĂšme opus la vengeance contre Sora et ses amis stimule Ă©galement ses actions. Pour parvenir Ă  ses fins, elle fait preuve de grande manipulation, notamment envers Riku qu'elle parvient Ă  attirer dans les tĂ©nĂšbres en exploitant son affection pour la jeune Kairi et peut-ĂȘtre sa jalousie envers Sora. Elle manipule Ă©galement Terra en employant ses tĂ©nĂšbres pour dĂ©rober le coeur d'Aurore. Autre aspect inĂ©dit introduit dans la saga vidĂ©oludique, sa capacitĂ© Ă  coopĂ©rer lorsque cela s'avĂšre opportun, notamment lorsqu'elle protĂšge Sora et ses amis face Ă  l'Organisation XIII puis entreprend, avec Pat, de combattre les Sans-coeur afin que Sora et le Roi Mickey empĂȘchent Xemnas de mettre ses plans Ă  exĂ©cution. Pouvoirs et capacitĂ©s MalĂ©fique est l'un des mĂ©chants Disney les plus puissants. Elle dĂ©crit ses pouvoirs comme tirant leur source de l'Enfer. Elle est plus puissante que les Trois Bonnes FĂ©es qui admettent qu'elles ne peuvent pas annuler le sortilĂšge que MalĂ©fique jette sur la Princesse Aurore, mais seulement l'attĂ©nuer. C'est probablement pour cela qu'elles Ă©vitent un affrontement direct avec leur ennemie. Sa magie peut ĂȘtre Ă©troitement liĂ©e Ă  son sceptre dĂšs lors qu'elle l'a toujours en main avant de se devenir un dragon. Ses pouvoirs lui permettent d'inspirer une grande crainte parmi la cour du Roi StĂ©phane et ses propres laquais. Elle fait aussi preuve d'une trĂšs grande ingĂ©niositĂ©, Ă©laborant des plans machiavĂ©liques efficaces et usant de tous les moyens pour parvenir Ă  ses fins. TĂ©lĂ©portation MalĂ©fique peut aisĂ©ment se dĂ©placer d'un lieu Ă  un autre en apparaissant et en disparaissant dans un brasier verdĂątre. Peut-ĂȘtre pour se dĂ©placer plus vite au moment oĂč le Prince Philippe s'approche du ChĂąteau du Roi StĂ©phane, elle se transforme en tourbillon pour le devancer et lui faire barrage. MalĂ©diction MalĂ©fique lance un sortilĂšge mortel Ă  la Princesse Aurore alors qu'elle n'est qu'un nourrisson pour la contraindre Ă  se piquer le doigt Ă  une quenouille le jour de son seiziĂšme anniversaire et en mourir. Pimprennelle rĂ©ussit Ă  attĂ©nuer la malĂ©diction en convertissant la mort en sommeil Ă©ternel qui peut ĂȘtre rompu par le baiser d'un prince charmant. Communication animale peut-ĂȘtre par tĂ©lĂ©pathie, MalĂ©fique, tout comme la Princesse Aurore, sait dialoguer avec les animaux dĂšs lors qu'elle s'adresse Ă  son corbeau Diablo comme Ă  un ĂȘtre humain et lui confie une tĂąche prĂ©cise par la simple parole. Elle saurait comprendre ce que lui dit le corbeau puisque c'est lui qui l'informe du lieu oĂč vit la princesse dans les bois. ContrĂŽle de la foudre MalĂ©fique sait contrĂŽler la foudre avec son sceptre en vue de punir ses propres laquais et d'attaquer ses ennemis. MĂ©tamorphose MalĂ©fique a dĂ©montrĂ© Ă  l'Ă©cran le pouvoir de se changer en une lumiĂšre verdĂątre et, vers la fin du long-mĂ©trage, en un tourbillon et en un gigantesque dragon pouvant cracher du feu verdĂątre. Le feu ne rĂ©ussit nĂ©anmoins pas Ă  dĂ©truire le Bouclier de Vertu du Prince Philippe que les FĂ©es lui ont octroyĂ©. Hypnose peut-ĂȘtre aussi du fait du pouvoir de la malĂ©diction, MalĂ©fique, sous la forme d'un halo verdĂątre, fait qu'Aurore la suit jusqu'au sommet de la tour et se pique elle-mĂȘme le doigt aprĂšs avoir briĂšvement hĂ©sitĂ©. Divination lorsqu'elle rend visite au Prince Philippe dans sacellule, MalĂ©fique conjure une vision du futur qui montre qu'il rĂ©veillera sa princesse dans un siĂšcle. Cette vision ne se vĂ©rifie toutefois pas grĂące Ă  l'intervention des TrĂšs Bonnes FĂ©es. Conjuration d'Objets MalĂ©fique fait apparaĂźtre une forĂȘt de ronces pour empĂȘcher le Prince Philippe d'arriver au ChĂąteau du Roi StĂ©phane. Pouvoir des TĂ©nĂšbres dans la saga Kingdom Hearts, MalĂ©fique contrĂŽle les Sans-coeur par les tĂ©nĂšbres contenus dans son coeur. En effet, ceux-ci attirent les Sans-coeur et il est rĂ©vĂ©lĂ© que c'est la fĂ©e qui Ă©tait en rĂ©alitĂ© l'instrument des crĂ©atures et manipulĂ©e par elle comme l'espĂ©rait Xehanort. Elle emploie aussi les couloirs des tĂ©nĂšbres pour se dĂ©placer entre les diffĂ©rents mondes. RĂ©surrection dans Kingdom Hearts II, MalĂ©fique ressuscite elle-mĂȘme lorsque Diablo amĂšne sa robe devant les Trois Bonnes FĂ©es pour que leurs souvenirs la fasse revenir Ă  la vie et ramĂšne Oogie Boogie Ă  la vieLa Belle au Bois Dormant 1959 MalĂ©fique se venge contre la famille royale AnnoncĂ©e par des coups de vents soudains, MalĂ©fique apparaĂźt dans la salle d'audience du Roi StĂ©phane oĂč l'assemblĂ©e est rĂ©unie pour fĂȘter la naissance de la princesse Aurore, fille du Roi StĂ©phane et de la Reine Oriane. La fĂ©e remarque d'abord que l'Ă©vĂ©nement a rassemblĂ© toute la sociĂ©tĂ© du royaume, la noblesse, mais aussi la racaille, se rĂ©fĂ©rant aux Trois Bonnes FĂ©es. Elle exprime sa contrariĂ©tĂ© quant au fait de ne pas avoir reçu d'invitation et la reine s'en excuse. MalĂ©fique se propose d'offrir elle aussi un don Ă  la toute jeune princesse, Flora et PĂąquerette l'ayant gratifiĂ©e de la beautĂ© et d'une voix mĂ©lodieuse. La mĂ©chante fĂ©e annonce ainsi que la princesse bĂ©nĂ©ficiera effectivement de ces dons et sera trĂšs heureuse jusqu'au jour de son seiziĂšme anniversaire oĂč elle se piquera le doigt au bout d'une quenouille et en mourra, conjurant par lĂ  une malĂ©diction contre le nourrisson avant de pousser un rire machiavĂ©lique. Le Roi StĂ©phane ordonne qu'elle soit arrĂȘtĂ©e et les soldats s'avancent vers elle, mais elle disparaĂźt en ricanant dans un nuage de fumĂ©e violette. AprĂšs son dĂ©part, les Trois Bonnes FĂ©es expliquent leur impuissance Ă  inverser le sortilĂšge de MalĂ©fique, mais Pimprenelle utilise son don pour le modifier en convertissant la mort en sommeil Ă©ternel dont la princesse ne pourra ĂȘtre rĂ©veillĂ©e que par le baiser d'un prince charmant. MalĂ©fique charge Diablo de retrouver Aurore À l'insu de MalĂ©fique, les fĂ©es ont peu de temps aprĂšs l'idĂ©e de cacher l'enfant jusqu'Ă  son seiziĂšme anniversaire avec elles dans les bois oĂč elle sera Ă©levĂ©e sous un autre nom avec l'accord de ses parents. Seize annĂ©es plus tard, les Ă©clairs jaillissant de la Forteresse Interdite, repaire de MalĂ©fique, signalent sa frustration quant au fait de ne toujours pas avoir retrouver la princesse Aurore. Elle interroge ainsi ses sbires pour s'assurer qu'ils ont bien cherchĂ© dans toutes les chaumiĂšres et toutes les forĂȘts et l'un d'eux lui dit aussi qu'ils ont cherchĂ© dans tous les berceaux. MalĂ©fique se rend compte que ses laquais Ă©taient durant seize annĂ©es Ă  la recherche d'un nourrisson. Elle s'esclaffe d'abord et les crĂ©atures en font de mĂȘme, puis sa rage fuse et la fĂ©e insulte ses serviteurs en les attaquant avec la foudre qu'elle fait Ă©merger de son sceptre. Lorsqu'ils ont fui, MalĂ©fique exprime sa dĂ©ception Ă  Diablo, son corbeau, en jugeant qu'il s'agit d'une disgrĂące pour les forces du mal. Elle porte ses derniers espoirs sur son animal de compagnie en le lançant Ă  la recherche d'une jeune fille aux lĂšvres roses et Ă  la chevelure dorĂ©e et lui demande de ne pas la dĂ©cevoir. MalĂ©fique annonce aux fĂ©es leur Ă©chec Diablo rĂ©ussit sa mission, ce qui permet Ă  MalĂ©fique de savoir quand Aurore, escortĂ©e par les Trois Bonnes FĂ©es, rentre secrĂštement dans son chĂąteau familial. Du fait de sa tristesse quant au fait de ne pas ĂȘtre en apparente mesure de revoir un paysan dont elle est tombĂ©e trĂšs amoureuse, en fait le Prince Philippe Ă  qui elle est promise, les fĂ©es la laissent seule dans sa chambre oĂč elle Ă©clate en sanglots. MalĂ©fique en profite pour hypnotiser sa proie en Ă©mettant un chant mystĂ©rieux et une lumiĂšre verdĂątre que la princesse ne peut s'empĂȘcher de suivre aveuglĂ©ment. La lumiĂšre fait apparaĂźtre un passage dans la cheminĂ©e et la jeune fille la suit Ă  travers un long escalier en spirale. Les fĂ©es s'en rendent compte et l'y suivent en l'appelant, mais elle ne leur rĂ©pond pas. Lorsqu'elle arrive au sommet de la tour, une quenouille apparaĂźt et Aurore, aprĂšs une brĂšve hĂ©sitation et sous les injonctions de MalĂ©fique, se pique au doigt. Les fĂ©es arrivent juste aprĂšs et trouvent Aurore gisant inanimĂ©e sous la cape de MalĂ©fique qui la leur montre triomphalement. Elle les critique quant au fait d'avoir cru pouvoir la dĂ©faire elle, la maĂźtresse de tout mal, avant de disparaĂźtre. MalĂ©fique capture Philippe Au soir, MalĂ©fique tend un piĂšge au Prince Philippe, venant rendre visite Ă  sa dulcinĂ©e rencontrĂ©e la veille, dans la maison du bĂ»cheron oĂč vivaient Aurore et ses protectrices. MalĂ©fique rĂ©pond d'une voix douce, puis ses laquais sautent sur le Prince pour le bĂąillonner. MalĂ©fique est heureuse de constater qu'en tendant un piĂšge Ă  un paysan, elle capture un prince. Ayant d'autres plans pour son invitĂ© royal, elle ordonne Ă  ses serviteurs de l'emmener Ă  sa Forteresse. MalĂ©fique informe Philippe de sa destinĂ©e LĂ -bas, MalĂ©fique et ses sbires festoient leur victoire devant un gigantesque feu. MalĂ©fique caresse son corbeau et dĂ©cide d'aller rendre visite Ă  son prisonnier dans son donjon. Elle le nargue en estimant qu'il devrait ĂȘtre heureux dĂšs lors qu'il sera le hĂ©ros d'un conte de fĂ©es devenu rĂ©alitĂ©. Elle lui montre alors une image de la jeune fille dont il est tombĂ© amoureux, lui rĂ©vĂ©lant qu'il s'agit de la princesse Aurore endormie et lui annonce qu'il ira la rĂ©veiller, dans le chĂąteau dont les habitants ont Ă©tĂ© endormis par les fĂ©es, au bout de cent annĂ©es. Elle pousse un rire empreint de mĂ©chancetĂ©, ce qui fait se lever le Prince Philippe qui ne peut l'atteindre en raison de ses chaĂźnes. MalĂ©fique quitte ensuite la cellule avec son corbeau pour se retirer dans ses appartements en affirmant que, pour la premiĂšre fois depuis seize annĂ©es, elle dormira paisiblement. MalĂ©fique affronte Philippe À son insu, les Trois Bonnes FĂ©es libĂšrent le prince et lui donnent une Ă©pĂ©e, ainsi qu'un bouclier. Diablo dĂ©couvre leur fuite et lance les laquais de sa maĂźtresse Ă  leur poursuite. Le prince arrive nĂ©anmoins Ă  retrouver son destrier, Samson, et quitte la Forteresse avec l'aide des fĂ©es. Pimprenelle change le corbeau en pierre, ce qui choque MalĂ©fique, alertĂ©e par le raffut, quand elle le dĂ©couvre. Apercevant le prince fuyant sur son cheval, elle lance plusieurs Ă©clairs depuis sa tour, mais ne parvient pas Ă  le toucher. Elle conjure ensuite une forĂȘt de ronces pour empĂȘcher son accĂšs au chĂąteau du Roi StĂ©phane. Philippe parvient Ă  passer outre avec difficultĂ© et la fĂ©e se transforme alors en tourbillon pour se prĂ©cipiter sur son chemin. LĂ , elle se transforme en gigantesque dragon et parvient Ă  le repousser. Le prince la combat avec son Ă©pĂ©e et utilise son bouclier magique pour se prĂ©server du feu, puis est pris en tenaille au bord d'une falaise. Les fĂ©es ensorcellent alors son Ă©pĂ©e pour qu'il puisse la lancer vers le cƓur du dragon. MalĂ©fique pousse un cri de douleur et s'effondre dans le prĂ©cipice pour disparaĂźtre dans la fumĂ©e et ne laisser qu'une robe, embrochĂ©e par l'Ă©pĂ©e, derriĂšre elle. MalĂ©fique 2014 MalĂ©fique Le Pouvoir du Mal 2019Tous en BoĂźte 2001-2004 MalĂ©fique fait de nombreux cameos en tant qu'invitĂ©e dans le club tenu par Mickey Mouse, avec un goĂ»t de la malfaisance moins affichĂ©, et une froideur plus consĂ©quente. Dans Halloween pour HadĂšs, le Seigneur des Enfers Ă©prouve des sentiments pour la mĂ©chante fĂ©e, que celle-ci rejette. Mickey essaiera de seconder le prĂ©tendant en lui inculquant la gentillesse, ce qui se soldera par des Ă©checs similaires. Furieux, HadĂšs voudra tuer le jeune directeur, cet excĂšs de rage ayant pour consĂ©quence de sĂ©duire MalĂ©fique, qui ne cache pas son goĂ»t pour le mal Ă  son paroxysme. Elle dĂźnera avec lui vers la fin de l'Ă©pisode. Dans Les Grandes vacances de Mickey et Minnie, MalĂ©fique se transforme en dragon, et monte sur l'estrade avec ses congĂ©nĂšres dont la version dragonne de Madame Mim, Elliot, Mushu, et le Dragon RĂ©calcitrant, qu'elle surpasse considĂ©rablement par sa taille. Cela entraĂźne un incendie et porte atteinte Ă  la crĂ©dibilitĂ© des directeurs temporaires, Donald et Daisy. Once Upon a Time 2011- et Once Upon a Time in Wonderland 2013 MalĂ©fique est un personnage ayant une personnalitĂ© beaucoup plus calme et nonchalante, interprĂ©tĂ©e par Kristin Bauer Van Straten. SorciĂšre plutĂŽt que fĂ©e, elle est l'une des rares alliĂ©es de la Reine Regina, Ă  qui elle a dĂ©livrĂ© la malĂ©diction du sommeil en Ă©change du Sort noir, et on sait qu'elle a, par le passĂ©, maudit sa rivale, la Belle et au Bois Dormant, de mĂȘme que, plus tard, la fille de cette derniĂšre, Aurore avec l'aide de Regina. Ayant Ă©galement ensorcelĂ© le Prince Philippe pour qu'il ne puisse pas la rĂ©veiller, sa victoire l'a amenĂ©e Ă  vivre recluse dans sa Forteresse Interdite, en compagnie d'une licorne qu'elle affectionne. Le dragon MalĂ©fique Sous la forme d'un gigantesque dragon, elle y combat le Prince Charmant, envoyĂ© par Rumplestiltskin en vue de placer un oeuf dorĂ© Ă  l'intĂ©rieur de son corps. Elle se dĂ©fend Ă©galement contre la MĂ©chante Reine, venue reprendre sa malĂ©diction par la force, menaçant sa licorne pour la faire cĂ©der. À Storybrooke, MalĂ©fique est emprisonnĂ©e dans le sous-sol de la ville, demeurant en permanence sous sa forme de Dragon, afin de garder le dĂ©tonateur destinĂ© Ă  dĂ©truire la ville. Emma Swan la terrasse avec l'Ă©pĂ©e de son pĂšre pour rĂ©cupĂ©rer l’Ɠuf dorĂ© qu'il y avait dissimulĂ©. Par la suite, les cendres de MalĂ©fique la ressuscitent sous forme de mort-vivante afin d'attraper le Capitaine Crochet qui fait office de diversion pour Regina, venue chercher le dĂ©tonateur, et qui sera plus tard sauvĂ© par Greg et Tamara. Dans le spin-off de la sĂ©rie, la voix de MalĂ©fique somme Robin des Bois et ses compagnons de lui rendre le miroir enchantĂ©, portail vers le Pays des Merveilles, qu'ils lui ont subtilisĂ©. Elle est un personnage rĂ©current dans la seconde moitiĂ© de la saison 4 oĂč, ressuscitĂ©e par Ursula, Cruella et M. Gold identitĂ© moderne de Rumplestiltskin, elle s'allie Ă  eux pour retrouver l'Auteur du Livre de contes d'Henry Mills, les mĂ©chants voulant le forcer Ă  changer le cours du destin de maniĂšre Ă  ce qu'ils l'emportent au dĂ©triment des hĂ©ros. Une sĂ©rie de flashbacks montre que la sorciĂšre s'Ă©tait par le passĂ© alliĂ©e Ă  Ursula et Cruella, formant les Reines des TĂ©nĂšbres, aprĂšs que Rumplestiltskin les ait rĂ©unies en vue d'obtenir le Sort noir au Mont Chauve oĂč elles faillirent ĂȘtre dĂ©vorĂ©es par le Chernabog. Craignant le Sort noir, c'est MalĂ©fique qui rĂ©vĂšle sa grossesse Ă  Blanche-Neige mais aussi le potentiel du futur enfant, produit du VĂ©ritable amour, Ă  ĂȘtre douĂ© du plus grand bien comme du plus grand mal. Elle l'informe aussi de sa propre grossesse et lui propose une alliance mais Blanche-Neige refuse et elle et le Prince Charmant subtilisent et sacrifient l'Ɠuf pondu par MalĂ©fique aprĂšs son accouchement, l'envoyant dans un autre monde aprĂšs y avoir transfĂ©rĂ© toute la noirceur de leur propre enfant. À Storybrooke, la MalĂ©fique ressuscitĂ©e jure ainsi de se venger des hĂ©ros mais, apprenant plus tard que sa fille, dĂ©nommĂ©e Lily, est toujours en vie et dans le monde moderne, elle trahit M. Gold et s'allie aux hĂ©ros pour qu'ils la retrouvent. Lorsque sa fille est amenĂ©e Ă  Storybrooke, elle rencontre une jeune femme tourmentĂ©e, prĂȘte Ă  tout pour se venger des parents d'Emma Swan. AprĂšs des pĂ©ripĂ©ties, elle persuade sa fille d'abandonner son dĂ©sir de vengeance et obtient sa fin heureuse qui est de vivre avec apparaĂźt frĂ©quemment dans les parades et spectacles de l'ensemble des parcs Ă  thĂšme Disney. Elle n'est pas, en revanche, un personnage facilement abordable lors des promenades dans le parc, mis-Ă -part lors des cĂ©lĂ©brations d'Halloween au Magic Kingdom Ă  Walt Disney World, oĂč elle cĂŽtoie les autres mĂ©chants. À Hong Khong Disneyland, elle est l'hĂŽte des festivitĂ©s d'Halloween en 2010, et prĂ©sente une variation du spectacle pyrotechnique HalloWishes. Fantasmic! Dans la deuxiĂšme partie du spectacle, MalĂ©fique est le quatriĂšme mĂ©chant invoquĂ© par la Reine Grimhilde, en vue de dĂ©truire le jeune Apprenti sorcier, dont l'imagination est une menace pour la souveraine. MalĂ©fique se transforme alors en dragon pour l'affronter, et brĂ»le la zone de combat. NĂ©anmoins, Mickey utilise l'Ă©pĂ©e du Roi Arthur pour la lui lancer en plein coeur, comme dans le long-mĂ©trage original. L'explosion qui s'en suit permet de faire disparaĂźtre les autres mĂ©chants prĂ©sents sur la scĂšne. Sorcerers of Magic Kingdom Dans le jeu interactif oĂč les visiteurs, apprentis sorciers, secondent Merlin pour protĂ©ger Fantasyland, HadĂšs ressuscite MalĂ©fique et Ursula, pour subtiliser le Cristal, vital pour la survie du Magic Kingdom. NĂ©anmoins, la mĂ©chante fĂ©e trahit le seigneur des enfers, et prĂ©voit d'employer le cristal Ă  son compte. Les visiteurs doivent aider les Trois bonnes fĂ©es pour la vaincre et rĂ©cupĂ©rer l'objet enchantĂ©. Dream along with Mickey Dans le spectacle du Magic Kingdom, MalĂ©fique tente d'envahir cette zone du Walt Disney Park, et s'oppose ainsi Ă  Mickey, qui utilise le pouvoir des rĂȘves pour la vaincre. Elle survit nĂ©anmoins et jure qu'elle prendra sa revanche. Disney Dreams! Dans le spectacle du vingtiĂšme anniversaire Ă  Disneyland Paris, MalĂ©fique et Ursula sont invoquĂ©es par le Capitaine Crochet et le Docteur Facilier en vue de dĂ©truire l'ombre de Peter Pan et s'accaparer la magie de la deuxiĂšme Ă©toile jusqu'au matin. Les mĂ©chants seront nĂ©anmoins dĂ©faits par Peter Pan et Clochette. One Man's Dream II The Magic Lives On Us! Dans le spectacle d'anthologie, MalĂ©fique et Ursula sont invoquĂ©es par la Reine Grimhilde dans la partie dĂ©diĂ©e aux mĂ©chants Disney, qui dĂ©montrent alors tout le Mal dont ils sont capables, avec la prĂ©sence des laquais de MalĂ©fique. Villains Tonight Dans le spectacle, la nature pernicieuse d'HadĂšs n'ayant pas fait ses preuves, celui-ci ne peut plus ĂȘtre Seigneur des Enfers. Dans le but de regagner sa mĂ©chancetĂ©, HadĂšs invoque les mĂ©chants les plus puissants pour le conseiller. MalĂ©fique demeure rĂ©ticente, du fait de la prĂ©sence de la Reine Grimhilde, avec qui elle entretient une rivalitĂ© pour obtenir les affections du Dieu des Enfers, mais aussi le statut de la plus mĂ©chante de toutes. Toutefois, vers la fin, elles mettent leur opposition commune Ă  part et conseillent Ă  HadĂšs de trouver la mĂ©chancetĂ© en lui-mĂȘme, et non chez les Keepers[6] MalĂ©fique est un antagoniste majeur dans la saga. Elle dirige le groupe des envahisseurs avec Chernabog, qui est dĂ©crit comme encore plus puissant et diabolique que la mĂ©chante fĂ©e, en vue de prendre possession du Royaume Disney perverti. Elle est ainsi opposĂ©e au groupe des adolescents, chargĂ©s de le protĂ©ger contre les forces du Mal. MalĂ©fique est un personnage assez peu utilisĂ© dans le domaine des bandes dessinĂ©es, apparaissant dans une vingtaine d'histoires[7], qui sont frĂ©quemment des adaptations du long-mĂ©trage original, parfois antĂ©rieures Ă  la sortie du film 1958, ainsi que des mangas adaptĂ©s de Kingdom Hearts. NĂ©anmoins, elle apparaĂźt aussi dans quelques histoires inĂ©dites, dans les annĂ©es 1960 et 1970, dont Dumbo's and the Christmas Mystery, oĂč elle et Madame Mim emprisonnent l'Esprit de NoĂ«l, et sont ainsi opposĂ©es Ă  Dumbo et aux Sept Nains. Dans Sleeping Beauty's Christmas Story, Ă©galement en pĂ©riode de NoĂ«l, elle lance un sortilĂšge inĂ©dit sur la princesse Aurore, qui sollicitera l'aide de Ludwig Von Mousescapade 1987-1988 Dans le jeu-vidĂ©o consacrĂ© aux aventures de Mickey et Minnie pour aider une jeune fille qui se rĂ©vĂšle ĂȘtre Alice, MalĂ©fique apparaĂźt vers la fin du jeu pour contrer les jeunes souriceaux, les combattant sous sa forme de dragon. Toutefois, elle n'est le boss final que dans la version amĂ©ricaine du jeu, celui de la version japonaise Ă©tant la Reine de CƓur. Kingdom Hearts 2002- MalĂ©fique est un antagoniste majeur dans la saga, oĂč elle tente d'exercer sa domination sur l'ensemble des Mondes, ce qui la conduit souvent Ă  ĂȘtre opposĂ©e Ă  Sora le protagoniste principal Donald et Dingo. D'abord motivĂ©e par sa vengeance contre le Roi StĂ©phane, Ă  l'instar du long-mĂ©trage, dans le monde qui est dĂ©diĂ© Ă  son univers, dans l'Ă©pisode Birth by Sleep oĂč elle est davantage un antagoniste mineur, elle embrasse la soif de pouvoir, ayant appris par MaĂźtre Xehanort l'antagoniste principal de la sĂ©rie l'existence des sept princesses de cƓur dont Aurore fait partie. Celles-ci constituent la clĂ© Ă  la domination de l'Univers. Devenue maĂźtresse des Sans-coeurs, crĂ©atures purement pernicieuses, avec Pat Hibulaire comme homme Ă  tout faire, elle sera en rĂ©alitĂ© manipulĂ©e par Xehanort en vue de faciliter son chemin vers sa propre quĂȘte de domination. Dix ans plus tard, dans le premier Ă©pisode de la sĂ©rie, elle Ă©lit domicile Ă  la Forteresse OubliĂ©e, oĂč elle rassemble une organisation de mĂ©chants, dont Jafar son second, HadĂšs, Crochet, et dans une moindre mesure Ursula et Oogie Boogie. Elle parvient Ă  progressivement capturer les sept princesses de cƓur, et scrute les faits-et-gestes des hĂ©ros dans les diffĂ©rents mondes qu'ils parcourent. Elle recueille le jeune Riku, rival de Sora, et l'attire vers le domaine des tĂ©nĂšbres. Alors qu'elle rĂ©ussit de peu Ă  ouvrir l'accĂšs vers Kingdom Hearts, le CƓur de tous les Mondes, elle est dĂ©faite sous sa forme de dragon par Sora, La BĂȘte et leurs alliĂ©s. NĂ©anmoins, grĂące Ă  son corbeau, Diablo, elle parviendra Ă  ressusciter Ă  la Tour de Yen Sid, face Ă  ses anciennes ennemies, les Trois Bonnes fĂ©es. Ayant perdu son influence directe sur les autres mĂ©chants, elle s'appuie beaucoup plus sur Pat Hibulaire, dont elle dĂ©plore la constante maladresse. Elle tente d'envahir le ChĂąteau Disney, demeure de la Reine Minnie par le biais des voyages temporels de Pat, mais est arrĂȘtĂ©e par Sora et ses amis, de mĂȘme qu'Ă  la Ville d'Halloween, oĂč elle perd son contrĂŽle sur Oogie Boogie. OpposĂ©e Ă  l'Organisation XIII, antagonistes principaux dotĂ©s de noirs desseins, elle assistera finalement Sora et le Roi Mickey contre eux, aux cĂŽtĂ©s de Pat. Epic Mickey 2010- Dans Epic Mickey Power of Illusion, MalĂ©fique est l'ultime forme illusoire qu'emploie la sorciĂšre Mizrabel dans son chĂąteau des illusions, face Ă  Mickey Mouse. En consĂ©quence, Mizrabel pourra utiliser l'ensemble du pouvoir de la fĂ©e malĂ©fique. Elle se terre avec sa prisonniĂšre, Minnie Ă  la Forteresse Interdite, protĂ©gĂ©e par les laquais de MalĂ©fique, et se transformera de maniĂšre similaire en dragon pour affronter le jeune et animation Une des premiĂšres versions de MalĂ©fique MalĂ©fique fut animĂ©e par Marc Davis, l'un des neuf vieux messieurs, animateurs vedettes des Studios Disney. Il fut Ă©galement responsable de l'animation de la princesse Aurore dans le mĂȘme film, mais aussi de Bambi, Pan-Pan, Fleur, Cendrillon, Wendy, Clochette, ainsi que de la sĂ©quence de la fĂȘte du non-anniversaire dans Alice au Pays des Merveilles. L'apparence de MalĂ©fique se rapprochait d'abord de la laideur et de la vieillesse visible de la fĂ©e Carabosse du ballet de TchaĂŻkosky, dont la musique est insĂ©rĂ©e dans le long-mĂ©trage animĂ©, avant de s'orienter vers une beautĂ© froide, rappelant celle de la Reine Grimhilde dans Blanche-Neige et les Sept Nains, premier long-mĂ©trage animĂ© de Walt Disney, sorti en 1937. Marc Davis a optĂ© pour des traits anguleux du fait des lignes horizontales et verticales employĂ©es dans les dĂ©cors inspirĂ©s de l'art de la Renaissance. La concevant comme une '"chauve-souris vampire gĂ©ante", il lui adjoignit divers Ă©lĂ©ments propre au Diable, tels que les cornes du bouc, les ailes de chauves-souris et les pointes qu'arbore son col pour faire penser Ă  des flammes infernales. Il prit, comme source d'inspiration, les peintures religieuses tchĂšques avec l'existence d'un personnage portant des tissus rouges et noirs. En raison de la faible frĂ©quence de la gestuelle qui, d'ordinaire, permet de donner vie aux personnages animĂ©s, le personnages donnant beaucoup dans la locution verbale, Marc Davis s'Ă©vertua Ă  accroĂźtre le caractĂšre impressionnant de son apparence. Les premiĂšres Ă©bauches de MalĂ©fique mettaient en valeur sa nature fantastique, avec les cornes pour exemple, et animale, avec des antennes. L'illustrateur Eyvind Earle obtint le basculement d'un costume d'abord noir et rouge pour le noircir presque entiĂšrement. Eleanor Audley interprĂ©tant MalĂ©fique pour les animateurs La voix de MalĂ©fique, Eleanor Audley, performa en costume les scĂšnes tirĂ©es du story-board pour servir de modĂšle d'inspiration pour le personnage. Une maquette en glaise du masque Ă  cornes de MalĂ©fique fut rĂ©alisĂ©e pour aider les animateurs. La crĂ©ation du personnage de Diablo par Marc Davis lui permit de rajouter encore de la vie dans le personnage de MalĂ©fique en la faisant davantage interagir. Ken Anderson a conçu la version dragonne de MalĂ©fique en reprenant les couleurs noirs et violettes, ainsi que les traits ondulants qui la rapprocheraient du reptile. L'animateur Eric Cleworth prit pour rĂ©fĂ©rence les mouvements du crotale, serpent asiatique et amĂ©ricain, en attribuant la fluiditĂ© de ces reptiles au dragon. Le choix de l'absence de pupilles fut inspirĂ© par un animal prĂ©historique dont Cleworth a appris l'existence, de maniĂšre Ă  renforcer l'aspect effrayant de la crĂ©ature. Voix La voix originale de MalĂ©fique est celle d'Eleanor Audley qui est Ă©galement la voix de Madame de TrĂ©maine dans Cendrillon, sorti en 1950. L'actrice servit de modĂšle d'inspiration pour l'animation du personnage et dit avoir alternĂ© douceur et mĂ©chancetĂ© dans la voix pour produire du contraste dans l'attitude du personnage. Depuis les annĂ©es 2000, c'est l'actrice Susan Blakeslee qui tient la voix de MalĂ©fique, notamment dans la saga Kingdom Hearts et dans Tous en BoĂźte. Elle est aussi la nouvelle voix d'autres antagonistes fĂ©minins majeurs la Reine Grimhilde, Madame de TrĂ©maine et Cruella de Vil. En langue française, Jeanne Dorival lui prĂȘte sa voix pour le doublage de 1959 tandis que Sylvie Moreau lui donne la sienne pour le doublage des annĂ©es 1980 et Kingdom Hearts 2 et Sylvie Genty la double dans le premier opus de la saga vidĂ©oludique. Sylvie Moreau est Ă©galement la voix de Rita dans Oliver et Compagnie et Sylvie Genty est aussi la voix de Pimprenelle dans Kingdom Hearts 2. DĂ©tails supplĂ©mentaires Le personnage de MalĂ©fique servit d'inspiration pour l'animation de Jafar, autre antagoniste majeur, par Andreas Deja dans un autre Classique d'animation, Aladdin, sorti en 1992. Pour le 80e anniversaire de Marc Davis, l'artiste en charge de l'animation de MalĂ©fique, Deja lui offrit un dessin dans lequel Jafar invite MalĂ©fique Ă  danser en lui affirmant qu'elle est son inspiration. Outre les parcs Disney, Jafar et MalĂ©fique se cĂŽtoient dans le premier opus de la saga vidĂ©oludique Kingdom Hearts. Dans l'Ɠuvre originale La mĂ©chante fĂ©e n'a aucun nom dĂ©fini ni dans le conte de Charles Perrault, publiĂ© en 1697 dans Les Contes de ma MĂšre l'Oye, ni dans la réécriture des frĂšres Grimm qui date de 1812. Dans la version de Marie-Catherine d'Aulnoy, intitulĂ©e La Princesse PrintaniĂšre, datant de 1810, son nom est Carabosse, ce qui est d'ailleurs le nom français de la sorciĂšre apparaissant dans le court-mĂ©trage Donald et la SorciĂšre, ainsi que dans de nombreuses bandes dessinĂ©es Disney. Ce nom est repris dans le ballet de TchaĂŻkovsky de 1888-1889 dont la musique compose la bande-son du long-mĂ©trage de 1959. La beautĂ© froide de MalĂ©fique contraste avec la laideur et la vieillesse visible de la fĂ©e telle que montrĂ©e dans le ballet russe. La transformation de MalĂ©fique en dragon est un Ă©lĂ©ment original du film.

Page4 sur 50 - Environ 500 essais "La belle au doigt bruyant" commentaire Le titre de ce conte s'inspire notamment du cĂ©lĂšbre La Belle au bois dormant de Charles Perrault en 1697 puis des frĂšres Grimm en 1812. Il raconte l'histoire d'une princesse victime d'un sortilĂšge. Se piquant Ă  un fuseau, elle et tout le royaume plongent dans le sommeil . Montre plus La vie notre meilleur Il Ă©tait une fois une Belle au Bois Dormant, qui Ă©tait endormie dans sa relation. Pour se rĂ©veiller, elle avait besoin que son prince lui donne un baiser qui pourrait rompre le sort auquel elle avait Ă©tĂ© soumise. Il Ă©tait son sauveur, celui qui la libĂ©rerait de sa longue lĂ©thargie et l’aiderait Ă  se rĂ©veiller. Mais, que se passe-t-il si le prince n’apparaĂźt jamais ? Que se passe-t-il si ces attentes de sauvetage que la Belle a placĂ©es en lui n’étaient pas satisfaites ?La plupart des relations d’aujourd’hui suivent ce schĂ©ma de conduite. Nous nous attachons Ă  ce prince qui n’arrive pas, et dans l’attente, nous jouons alors le rĂŽle de spectateur-trice de notre n’avons plus de piles dans notre rĂ©veil, et il semble que nous avons besoin que quelqu’un remplisse cette fonction, que quelqu’un nous rende heureux-se, que quelqu’un nous active. Dans le cas oĂč on aurait dĂ©jĂ  trouvĂ© ce quelqu’un mais qu’il s’éloigne, le dĂ©sespoir entre en scĂšne et on tombe alors dans un sommeil qui nous mĂšne Ă  cesser de profiter des choses, un sommeil oĂč rien n’a plus de sens si l’ĂȘtre aimĂ© n’est pas Ă  nos cĂŽtĂ©s. Ce n’est pas moi qui ai choisi ; c’est lui qui m’a choisie. Car je ne m’aime pas, je ne valorise pas et je ne suis pas heureuse. Je permets aux autres d’avoir cette responsabilitĂ© et, lorsqu’ils s’en vont, je me sens vide. Les baisers magiquesIl y a beaucoup de Belles au Bois Dormant dans ce monde. Des femmes qui reçoivent un baiser de ce prince sans l’avoir dĂ©cidĂ© elles-mĂȘmes, sans mĂȘme savoir si elles veulent vraiment le recevoir. Or, une fois ce baiser reçu, elles s’attachent Ă  leur sauveur. Il a Ă©tĂ© leur bouĂ©e de sauvetage et cela mĂ©rite une rĂ©compense. Il ne serait pas bien de lui donner un coup de pied, car peut-ĂȘtre n’y a-t-il pas d’autres princes en ce alors qu’elles se submergent dans une relation de soumission, oĂč elles remercient chaque jour la vie de leur avoir donnĂ© ce prince qui les a sauvĂ©es. Elles se consacrent complĂštement Ă  lui, elles considĂšrent qu’elles lui doivent leur vie, et enfin, leur bonheur. Comme dans un conte de fĂ©e ou le prince et la princesse vivent heureux et ont beaucoup d’enfants, leur amour est Ă©ternel ! Jusqu’à ce qu’un jour, elles commencent Ă  remarquer que quelque chose ne va pas. Leur prince ne les regarde plus comme avant, il semble qu’il se soit fatiguĂ© ! L’illusion se rompt et la rĂ©alitĂ© apparaĂźt alors douloureuse et le moment oĂč l’amour devient souffrance, et qu’il faut mener une lutte constante pour le maintenir. La Belle au Bois Dormant fait des efforts, donne tout Ă  son prince, s’humilie. Mais rien n’est plus pareil. La Belle se demande si le prince l’a dĂ©jĂ  aimĂ©e. Elle se demande aussi ce qu’elle a fait de mal, et se dit qu’elle aurait peut-ĂȘtre dĂ» rester endormie quand le prince l’a embrassĂ©e. La croyance qu’il existe une Ăąme soeur ou un prince sauveur avec qui elle puisse se sentir complĂšte fait naĂźtre en elle la dĂ©pendance Ă©motionnelle, ce qui transforme ses relations en liens destructeurs. La Belle au Bois Dormant a perdu son identitĂ©, et dĂ©pend du prince depuis le premier moment. S’il la laissait, elle ne serait plus rien. La dĂ©pendance affective est dĂ©jĂ  lĂ , l’amour n’est plus synonyme de bonheur mais d’efforts et de souffrances. La Belle croit mourir Ă  chaque fois que son prince s’éloigne d’elle. Ce n’est pas juste, mais peut-ĂȘtre cela est-t-il nĂ©cessaire. Car la Belle au Bois Dormant doit se rĂ©veiller, ou le faire de nouveau, mais par la Belle au Bois Dormant peut se rĂ©veiller
sans princeLes contes de princesses nous ont menĂ©-e-s Ă  penser que l’on a besoin de quelqu’un pour ĂȘtre heureux-ses, que d’une certaine maniĂšre nous sommes incomplet-Ăšte-s, ce qui aujourd’hui se traduit par la dĂ©pendance Ă©motionnelle. Nous ne sommes personne sans l’autre, notre bonheur, notre bien-ĂȘtre et notre capacitĂ© Ă  profiter de ce qui nous plait dĂ©pend de comment est et se sent l’autre personne. Ce n’est pas juste, n’est-ce pas ? Car l’autre personne ne vit pas la mĂȘme Belle au Bois Dormant est fatiguĂ©e de devoir attendre qu’un prince vienne lui donner un baiser qui la rĂ©veille, car cela dĂ©montre uniquement qu’elle ne s’aime que trĂšs peu, qu’elle n’est pas capable de faire face seule Ă  la vie, qu’elle a besoin de quelqu’un pour cela. Qu’arriverait-il si elle cessait d’attendre, de se conformer et si elle ouvrait les yeux ? Elle saurait Ă  quel point elle est forte, elle saurait que les princes ne sont pas des sauveurs et qu’elle ne doit pas non plus dĂ©poser en eux un pouvoir si grand. Que ce soit un bon prince ou un mauvais prince, il finira dĂ©passĂ© par cette responsabilitĂ© et il s’ suffit dĂ©jĂ  de s’engager, de s’offrir Ă  cette premiĂšre personne qui se rapproche dans l’intention de nous sauver. Il suffit dĂ©jĂ  de tout voir bien et parfaitement, jusqu’à ce que le temps passe et que tout se mĂ©lange. Nous choisissons certaines lunettes que nous mettons et avec lesquelles nous voulons voir les choses comme vous le voulons, c’est pourquoi nous devons les enlever, car la vĂ©ritable rĂ©alitĂ©, nous la nions. “BĂ©nis ceux qui t’abandonnent car tu te dĂ©voues alors Ă  toi-mĂȘme.” – Alejandro Jodorowsky – Si le prince ne vient pas, il se peut que la Belle au Bois Dormant meure sans s’ĂȘtre jamais rĂ©veillĂ©e. C’est ce qui arrive trĂšs souvent. Si ce compagnon/cette compagne n’apparaĂźt pas lorsque nous sommes tristes, nous nous lamentons, “oh personne ne m’aime, oh je ne vaux rien !” Comment ça vous ne valez rien ? Vous avez besoin de quelqu’un qui reconnaisse cela en vous pour pouvoir le croire ?Il est temps que la Belle au Bois Dormant se rĂ©veille une fois pour toutes et qu’elle cesse de se soumettre et de se laisser rĂ©veiller par des princes qui, peut-ĂȘtre, un jour finiront par devenir des crapauds. La Belle a le droit de choisir son prince, la Belle n’a pas Ă  attendre aprĂšs lui. Elle s’aime, elle se valorise et elle mĂ©rite le meilleur. Ce n’est pas en se tenant au bras de quelqu’un que sa vie sera meilleure. Sa vie est complĂšte et pleine. La Belle au Bois Dormant, une fois consciente de cela, se rĂ©veille, cesse d’avoir besoin du prince, et c’est alors qu’elle commence Ă  aimer et Ă  s’aimer elle-mĂȘme, Ă  se rendre compte qu’elle est belle par elle-mĂȘme.
SeulLa Belle Au Bois Dormant n’est pas un rĂ©cit parcours de l’hĂ©roĂŻne. Au contraire, le rĂ©cit Ă©voque une longue pĂ©riode d’immobilitĂ© de 100 ans. Le lieu sur lequel se concentre l’action est le palais et ce sont les diffĂ©rents personnages de l’histoire qui se dĂ©placent vers ou depuis le chĂąteau.
La belle au Bois DormantPublished on Mar 9, 2012Conte de Charles Perrault texte original illustré par 9 Québec
LeChateau De La Belle Au Bois Dormant; Objet Sur Lequel Se Pique La Belle Au Bois Dormant; La Belle Au Bois Dormant; Dormant Avec La Belle; PrĂ©nom De La Belle Au Bois Dormant De Disney; La Belle Au Bois Dormant Se Pique Le Doigt Avec; C Est En Filant La Sienne Que La Belle Au Bois Dormant Se Piqua; EnsorcelĂ©, Il Endort La Belle Au Bois Dormant Embarquez pour un voyage Ă  travers les rĂȘves de la Belle au bois dormant ! DĂ©couvrez les secrets les mieux jeu est VRAIMENT GRATUITPlongez dans le monde magique des rĂȘves de la Belle au bois dormant ! Nous savons tous qu'elle Ă©tait endormie depuis des annĂ©es et qu'elle fut rĂ©veillĂ©e par le baiser du vĂ©ritable amour. Mais vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ  demandĂ© de quoi elle rĂȘvait durant tout ce temps ?Embarquez pour un voyage Ă  travers les rĂȘves de la princesse Aurore ! Explorez des dĂ©cors colorĂ©s qui semblent tirĂ©s des chefs-d'Ɠuvre d'une galerie d'art. Collectionnez les morceaux de souvenirs de la princesse Aurore et dĂ©couvrez les secrets les mieux paysages colorĂ©s, des animations et des effets visuels en 3D rendront votre aventure vivante et amusante. Ceux qui ont le sens de la compĂ©tition peuvent recommencer la quĂȘte avec de nouveaux jeu est VRAIMENT GRATUIT et toute l'aventure vous est ouverte sans achat nĂ©cessaire - vous avez le choix d'acheter des outils du jeu - Des lieux inhabituels - dans beaucoup d'entre eux, vous pouvez voir Ă  360 Accomplissez des tĂąches et obtenez des coffres. Des rĂ©compenses vous attendent dans chacun d'entre eux !- Du contenu bonus pour les chercheurs les plus attentifs !- Effets 3D exceptionnels et animations Une atmosphĂšre fabuleuse d'histoire classique, et une musique magique !Vous voulez en apprendre plus sur nos autres jeux ? Vous pouvez nous retrouver Ă  NouveautĂ©s + Gameplay and localizations improvements+ Minor bugfixWe hope you like the update. If you do – please leave us a review! Notes et avis AgrĂ©ablement surprise Un conte revisitĂ© de façon intĂ©ressante et inattendue. Simple d’utilisation et entiĂšrement gratuit. Franchement bravo aux concepteurs c’est effarant. Je recommande ConfidentialitĂ© de l’app Le dĂ©veloppeur Crisp App Studio a indiquĂ© que le traitement des donnĂ©es tel que dĂ©crit ci‑dessous pouvait figurer parmi les pratiques de l’app en matiĂšre de confidentialitĂ©. Pour en savoir plus, consultez la politique de confidentialitĂ© du dĂ©veloppeur. DonnĂ©es utilisĂ©es pour vous suivre Les donnĂ©es suivantes peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour vous suivre dans plusieurs apps et sites web appartenant Ă  d’autres sociĂ©tĂ©s Achats Emplacement Identifiants DonnĂ©es d’utilisation Diagnostic DonnĂ©es Ă©tablissant un lien avec vous Les donnĂ©es suivantes peuvent ĂȘtre collectĂ©es et liĂ©es Ă  votre identitĂ© Achats Emplacement Identifiants DonnĂ©es d’utilisation Diagnostic DonnĂ©es n’établissant aucun lien avec vous Les donnĂ©es suivantes peuvent ĂȘtre collectĂ©es, mais elles ne sont pas liĂ©es Ă  votre identitĂ© Diagnostic Les pratiques en matiĂšre de confidentialitĂ© peuvent varier, notamment en fonction des fonctionnalitĂ©s que vous utilisez ou de votre Ăąge. En savoir plus Informations Vente CRISP APP STUDIO LLC Taille 256 Mo CatĂ©gorie Jeux CompatibilitĂ© iPhone NĂ©cessite iOS ou version ultĂ©rieure. iPad NĂ©cessite iPadOS ou version ultĂ©rieure. iPod touch NĂ©cessite iOS ou version ultĂ©rieure. Langues Français, Allemand, Anglais, Chinois simplifiĂ©, Chinois traditionnel, CorĂ©en, Danois, Espagnol, Hongrois, Italien, Japonais, NĂ©erlandais, Polonais, Portugais, Roumain, Russe, TchĂšque, ThaĂŻ, Ukrainien Âge 12+ ScĂšnes rares/modĂ©rĂ©es de consommation ou de rĂ©fĂ©rence Ă  l’alcool, au tabac ou Ă  la drogue Copyright © 2021 CrispApp Studio Prix Gratuit Achats intĂ©grĂ©s Offre spĂ©ciale 1,99 € Master Pack Tout inclus 3,99 € Énergie infinie + Sans pub 1,99 € Indice instantanĂ© 0,99 € Pack Indices en aperçu 0,99 € Site web du dĂ©veloppeur Assistance Engagement de confidentialitĂ© Site web du dĂ©veloppeur Assistance Engagement de confidentialitĂ© Prend en charge Game Center DĂ©fiez vos amis et consultez les classements et rĂ©alisations. Du mĂȘme dĂ©veloppeur Vous aimerez peut-ĂȘtre aussi Lenom de l'hĂ©roĂŻne Dans la version de Charles Perrault, Javotte, la belle-sƓur aĂźnĂ©e, lui donne un autre surnom, celui de Cucendron, ou Culcendron, mais la sƓur cadette, moins vulgaire, la surnomme simplement Cendrillon, surnom prĂ©valant par la suite sur Cucendron. Comment se termine l'histoire de Cendrillon ? Les deux demi-soeurs essaient la pantoufle en Trois albums qui parlent de la lune, cet astre qui illumine nos nuits et nous intrigue toujours un peu. La lune qui est prĂ©sente dans de jolies expressions ĂȘtre dans la lune, dĂ©crocher la lune
 et dans les histoires
 PrĂȘts ? On dĂ©colle pour la Lune ! Pierre Ă©tait tout petit mais il avait un rĂȘve
 dĂ©crocher la lune pour sa mĂšre. Quel plus beau cadeau aurait-il pu trouver pour elle ? Gros comme son cƓur, tout rond de douceur, plein de bonheur, et lumineux contre la peur. Pierre demande Ă  son pĂšre de l’aider Ă  aller plus haut, mais mĂȘme sur ses Ă©paules ce n’est pas encore assez
 Des cousins se joignent Ă  eux mais Pierre est encore trop bas. Pierre promet Ă  tous ceux qui l’aideront Ă  attraper la lune qu’il leur en donnera un petit morceau, les gens arrivent et sont nombreux
 restera-t-il assez de lune pour sa maman s’il rĂ©compense tout le monde ? Comme d’habitude, Alice BriĂšre-Haquet signe un texte d’une infinie poĂ©sie. Elle parle ici, avec sa belle plume, de tant de choses
 de l’amour d’un enfant pour sa mĂšre, de l’entraide, de croire en ses rĂȘves, de l’importance de l’encouragement, du partage
 Un texte extrĂȘmement riche magnifiquement mis en image par CĂ©lia Chauffrey. Parce qu’une maman, on n’en a qu’une, on peut bien lui offrir la lune. Les nuits Ă©taient noires depuis qu’un prince avait dĂ©crochĂ© la lune pour l’offrir Ă  sa belle. On ne se souvenait mĂȘme plus qu’autrefois la lune veillait sur le sommeil des gens. Profitant de l’obscuritĂ©, Zachary Zanzini, le prince de la cabriole, parcourait les toits, pour voler les habitants. Une nuit, il vit une lueur
 c’était la lune, il dĂ©cida de la dĂ©rober pour l’offrir Ă  la ville afin qu’elle l’éclaire. Mais le jour, la lune cachait le soleil et trĂšs vite on lui demanda de la reprendre
 Que pouvait-il en faire ? Bernard Villiot a imaginĂ© une trĂšs belle histoire Ă  partir du conte La lune des frĂšres Grimm. En plus des aventures du cambrioleur, on parle des phases de la lune de façon poĂ©tique. Les illustrations de Peggy Nille sont superbes, surtout dans les pages sombres » oĂč Zachary parcourt les toits dans une nuit sans lune. Une bien belle histoire, trĂšs joliment illustrĂ©e. Martin, il est du genre qui sait tout enfin d’aprĂšs lui
. Il se moque de FĂ©lix et de Raoul qui voient une grande et une petite ourse dans le ciel Ă©toilé  comme s’il y avait autre chose que des Ă©toiles et la lune ! Avoir un ami aussi savant c’est bien pratique quand on a une question, LĂ©a Lapin demande donc Ă  Martin pourquoi ce soir la lune n’est pas ronde
 FĂ©lix et Raoul, eux, le savent
 Martin lui aussi mais il dit qu’il l’expliquera demain ! Le rendez-vous est pris ! Une histoire pleine d’humour pour expliquer car oui au final ça sera expliquĂ© les phases de la lune. Une version adaptĂ©e aux plus jeunes dans l’histoire qui se contente de donner des chiffres et des termes, une version plus complĂšte Ă©crite par un astrophysicien et cosmologue dans un texte plus scientifique en fin d’album. Un album oĂč l’on parle aussi des je sais tout » et des apparences trompeuses. Un joli conte pour scientifiques en herbe. Quelques pas de plus
 Nous avons dĂ©jĂ  chroniquĂ© des livres d’Alice BriĂšre Haquet Une vie en bleu, Aliens mode d’emploi, Dis-moi l’oiseau, Le peintre des drapeaux, Paul, A quoi rĂȘve un pissenlit ?, Perdu !, CĂ©lia Chauffrey Matachamoua et mĂȘme un livre d’Alice BriĂšre Haquet et CĂ©lia Chauffrey Mademoiselle Tricotin. Nous avons aussi dĂ©jĂ  chroniquĂ© des livres de Bernard Villiot La belle au bois dormant et La mouffle et Peggy Nille Le Petit Chaperon Rouge, Les amoureux du ciel, Mes crĂ©ations du monde entier, Le nom du diable, Contes d’un autre genre, et Mes crĂ©ations du monde-Europe. A part ça ? Vous habitez Dijon ? Les 16 et 17 novembre vous avec rendez-vous Ă  Crocmillivre ! Gabriel Aimait la littĂ©rature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour crĂ©er La mare aux mots. GoĂ»t particulier pour les livres pas gnangnan Ă  l’humour qui pique !

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L'espoir NoĂ«l est souvent associĂ© Ă  l’espoir. Pourtant, l’espoir est loin d’ĂȘtre l’histoire de la boite de Pandore. Pandore, succombant Ă  la curiositĂ© ouvrit une Jarre contenant tous les maux de l’humanitĂ©. Au fond de cette boite se trouvait aussi l’espoir. On peut donc affirmer que l’espoir fait parti des maux de l’ qui est le plus difficile Ă  faire lors d’une perte, ce n’est pas le deuil de ce qu’on a vĂ©cu, c’est le deuil de ce qui aurait pu ĂȘtre, le deuil de tous ce qu’on a rĂȘvĂ©. L’espoir, loin d’apaiser la douleur, vient l’ rempli d’espoir qu’on reste accrochĂ©e Ă  une ancienne l’espoir qui nous maintient dans une situation l’espoir d’une famille unie qui nous rend triste Ă  NoĂ«lC’est l’espoir que Charmant revienne qui fait qu’on n’arrive pas Ă  s’ouvrir au nouveau l’espoir d’un bonheur possible avec le nouveau prĂ©tendant qui fait qu’on est blessĂ©e Ă  la lecture de ses rĂ©cits de vient nous placer dans l’attente que quelque chose de bien survienne, qu’une vie meilleure s’offre Ă  nous. En nous Ă©loignant de la raison, l’espoir nous pousse Ă  poser des gestes tous plus fous les uns que les autres dans le but d’approcher notre idĂ©al. Ces espoirs sont bien souvent est beaucoup plus prudent de profiter des bonheurs que la vie nous offre quand ils se prĂ©sentent, sans espĂ©rer que l’impossible ne survienne. Le bonheur est ainsi fait de la somme de bons moments et les dĂ©ceptions se font plus rares. Aperçu Il n'aura fallu qu'un simple aperçu pour que s’écroulent les promesses d'amour naissant, pour que la tempĂȘte se remette Ă  souffler sur mon coeur, pour que les larmes s'installent dans mes yeux. Je n'aurai rĂ©ussi qu'Ă  me rendre invisible, qu’à faire taire les supplications et les mots d'amour. J'aurai Ă©chouĂ© Ă  te faire voir au fond de mes yeux la profondeur de mon amour, Ă  te laisser goĂ»ter les mots que mon coeur a placĂ©s pour toi dans ma bouche. Je n'ai Ă©tĂ© qu'incapable de te laisser palper les vibrations de mon dĂ©sir, ma tristesse infinie de te laisser ĂȘtre loin de moi. Éloge de la clartĂ© À ma plus grande fan, mon volcan prĂ©fĂ©ré En ces veilles de NoĂ«l faisons un vƓux que la lumiĂšre soit !Il est malheureusement dans nos traditions de laisser le flou s’installer, comme si on Ă©tait plus Ă  l’aise dans le brouillard, comme si ne pas affronter la rĂ©alitĂ© nous rendait plus confortable. Au contraire, il est beaucoup plus simple de gĂ©rer ses attentes et de prendre des dĂ©cisions quand les choses sont un exemple au hasard
 disons...les relations amoureuses !Au lieu de simplement exprimer Ă  l’autre qu’on n’a pas envie de le voir, qu’on prĂ©fĂšre faire autre chose de ce temps qui est devant nous, on laisse vaguement sous-entendre qu’on pense qu’on est occupĂ©. On s’évertu Ă  dĂ©tourner la vĂ©ritĂ© pour Ă©viter d’assumer ce qu’on est, pour ne pas blesser l’autre, pour se garder des portes de sorties. Pourquoi alors ne pas ĂȘtre clair je ne sais pas ce que je veux, tu m’attires, j’ai envie d’en profiter ». VoilĂ  qui est honnĂȘte et qui permet de respecter vĂ©ritablement l’autre. Ainsi au premier accrochage les bases sont claires et ça Ă©vite de se sentir chose dans le cas inverse, au lieu de se situer dans l’attente, postĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de l’autre avec des grands yeux remplis d’amour et de dĂ©sir, pourquoi ne pas simplement dire tu me plais, j’ai envie d’explorer oĂč notre histoire peut nous mener » Pourquoi ne pas faire comme si on Ă©tait des adultes. Idem lors d’une rencontre fortuite avec Charmant le disparu, au lieu de lancer avec dĂ©sinvolture un traditionnel ça va? » pourquoi ne pas risquer un dĂ©licat tu me manques.»Bien sĂ»r, la peur d’ĂȘtre jugĂ©e continue de nous hanter comme Ă  l’époque de la cour d’école Pourtant tout ce qu’on est a le droit d’exister et la meilleur façon de lui donner une existence c’est de mettre des mots dessus. Comme le disais si bien Wittgenstein les limites de mon langage sont les limites de mon monde ».Soyons clairs, ĂȘtre clair ne protĂšge de rien, ni de la peine ni des situations dĂ©sagrĂ©able oĂč le malaise s’installe. Mais au moins, on aura l’impression de vivre la mĂȘme histoire que l’autre. Les grenouilles Si vous demandez Ă  ma princesse de 3 ans qu’est-ce qui se passe quand une princesse embrasse une grenouille, elle vous rĂ©pondra que la princesse se change en grenouille. C’est son papa roi qui lui a appris cette version de l’histoire. À bien y penser, c’est une excellente façon de voir les choses. On a beau se faire croire que nos baisers et notre amour infini transformeront n’importe quelle grenouille en prince charmant, il y a fort Ă  parier qu’il y a plus de chance que vous vous perdiez en cours de route et que dans un ultime effort pour rĂ©ussir le couple parfait vous vous transformiez en grenouille. D’abord, on ne peut pas transformer l’autre, on ne fera pas d’un adepte de la perfection, un gars Zen que rien n’atteint, peu importe le degrĂ© de plaisir que vous atteignez dans le chaos de la chambre Ă  coucher. Bien sĂ»r, des transformations minimes sont possibles et mĂȘme nĂ©cessaires quand on aime vraiment faire plus de mĂ©nage, s’épiler plus souvent, mettre plus de robes, aller voir un film d’action au cinĂ©ma etc . Par contre, personne de devient drastiquement quelqu’un d’autre par ne peut pas non plus ĂȘtre le gourou de l’ĂȘtre convoitĂ©. Accepter de voir Charmant Ă  l’occasion parce que votre contact le fait grandir et comprendre que ses visites s’espacent parce que vous ĂȘtes confrontante et/ou intimidante n’est pas une situation souhaitable. Encore moins, si vous attendez la grande transformation qui fera enfin de lui l’époux on accepte ces postulats de base, il est impĂ©ratif de se tenir loin des grenouilles, des mecs chez qui on dĂ©cĂšle un potentiel que personne n’a jamais vu ». Il est fort probable qu’il ne sache pas qu’il a ce potentiel et qu’il ne soit pas intĂ©ressĂ© Ă  l’investir. Il est prĂ©fĂ©rable de se tourner vers des hommes rencontrĂ©s au rayon tel quel ou du moins ne jamais oublier qu’en essayant de faire perdre Ă  un prince sa peau de grenouille on risque d’y laisser la nĂŽtre! Éloge de l'impatience Les conventions sociales pourraient nous faire croire le contraire mais l’impatience n’est pas un dĂ©faut. Au contraire, il s’agit d’un trait de caractĂšre fort bĂ©nĂ©fique dans plusieurs situations. Remarquez bien autour de vous, une personne impatiente est souvent une personne qui effectue des changements rapidement dans sa vie, qui avance sans cesse convaincue qu’il y a toujours quelque chose de mieux qui l’attend quelque part. Quelqu’un qui n’a pas besoin de 12 Ă©tudes de faisabilitĂ© et de l’avis de 8 experts avant de retourner aux Ă©tudes ou de changer de boulot. Bref, quelqu’un qui saisitou mĂȘme provoque les occasions d’amĂ©liorer sa permet d’avancer plus rapidement des dossiers au bureau en bousculant un peu l’ordre Ă©tabli, au lieu d’attendre le moment propice. Cette impĂ©tuositĂ© permet de s’inscrire immĂ©diatement Ă  des cours de piano, de chant, de swing etc sans attendre la retraite. Les gens impatients font probablement plus de chose de leur vie que les gens patientsCe bouillonnement permet aussi de se sortir plus rapidement d’une relation poison, il Ă©vite d’attendre une Ă©ternitĂ© que les choses changent, que l’autre moitiĂ© se dĂ©cide Ă  nous aimer. L’impatience permet de mettre fin Ă  une histoire dĂ©chirante du jour au lendemain, Ă  la minute ou presque oĂč on en a aussi ce qui permet Ă  un coeur meurtris d’envisager rapidement une nouvelle relation, d’accepter un rendez-vous galant peu aprĂšs une dĂ©chirure. C’est ce qui fait que dans une nouvelle relation on attend pas des annĂ©es avant d’exprimer ce qui se passe dans notre cƓur et ce qu’on souhaite au sĂ»r avec l’impatience vient le dĂ©fi d’ĂȘtre attentif au rythme de ceux qui nous entourent afin de moduler notre rythme au leur. Certains, loin d’ĂȘtre impatients peuvent mĂȘme se complaire dans la lenteur et l’immobilisme. Il faut alors reconnaĂźtre les avantages de notre hĂąte tout en cherchant une vitesse de croisiĂšre qui sera satisfaisante pour tous. En vieillissant, on devient gĂ©nĂ©ralement plus patient, on se rĂ©signe. LiĂ©e Ă  nos peurs et nos blessures cette nĂ©o-patience n’est pas nĂ©cessairement une amĂ©lioration. Sous prĂ©texte de tendre Ă  la patience, on laisse nos peurs nous envahir et prendre tout l’espace. On se soumet aux conventions sociales en rĂ©frĂ©nant notre intensitĂ©, en enfouissant au fond de notre ĂȘtre les gestes fous qu’on aurait envie de poser. On y perd l’émerveillement, l’excitation, les papillons. Dommage ! Top 10 des mauvaises façons de rompre ex et moi on veut se laisser une chance9. Tu es trop grano8. Tu m’intimides7. Tu es trop petit6. Je pars au Japon dans deux ans5. C’est pas un bon timing4. Tu es trop intelligente3. Tu es trop fine2. Je ne le sens pas1. DĂ©solĂ©! Non merci. PropretĂ© Avec les avancĂ©s de la science, on peut maintenant prendre une pilule pour arrĂȘter les menstruations. C’est une excellente chose. Les menstruations c’est pas pratique c'est salissant, ça donne mal au ventre, ça crĂ©e des sautes d'humeur qui nous font passer pour des folles et en plus ça nous rend indisponible sexuellement une semaine par mois. Plus on y pense, plus cette pilule lĂ  est une bonne qu’on devrait mettre au point l'Ă©quivalent pour les hommes. Ça pourrait ĂȘtre un inhibiteur de testostĂ©rone. C’est trĂšs problĂ©matique la testostĂ©rone ça crĂ©e des pics de dĂ©sir qui peuvent causer des conflits dans le couple, ça rend agressif, ça empĂȘche les gars de rĂ©ussir Ă  l'Ă©cole et ça cause des guerres dans le simple que ça, on pourrait simplement couper les couilles des garçons vers 14-15 ans, avant qu’ils deviennent des agresseurs en puissance. Ils pourraient congeler une quantitĂ© suffisante de sperme pour leur assurer une progĂ©niture nombreuse, puis procĂ©der Ă  l'ablation des testicules. Du coup on rĂšglerait le problĂšme de la contraception. Ça serait merveilleux! Tout le monde Ă©gale, pas de up pas de down, pas de coup de gueule, bref plus de passion ! On pourrait enfin se consacrer Ă  une sexualitĂ© exclusivement plus, avec la technologie, l’orgasme par ordinateur est Ă  nos portes. Ça nous Ă©viterait d’avoir des contacts avec les sĂ©crĂ©tions, les odeurs et le poil de notre partenaire. Il me semble que ça serait moins salissant. La rupture prise 2 Aussi, il est tentant de rester dans la douleur et la tristesse, comme si se rĂ©tablir anĂ©antissait l’amour qu’on a Ă©prouvĂ© pour l’autre, comme si reprendre le fil de sa vie diminuait l’intensitĂ© de nos sentiments pour cette personne, comme si la profondeur de la dĂ©chirure gardait cet amour vivant. Pourtant, peu importe le temps de rĂ©tablissement, peu importe le nombre de litres de larmes versĂ©es, personne ne pourra enlever la marque que cet amour aura laissĂ©e dans notre sommes maintenant prĂȘts Ă  entamer une Ă©tape cruciale du rĂ©tablissement la dĂ©contamination des souvenirs. Il s’agit de se rĂ©approprier les lieux, les sons, les odeurs qui sont associĂ©s Ă  l’ancienne douce moitiĂ©. Il ne s’agit pas d’oublier qu’ils ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă  une voluptueuse passion mais de rĂ©tablir un espace oĂč ils pourront accueillir d’autres souvenirs, d’autres histoires, d’autres rĂȘves. La rupture Ce qui est difficile lors d’une rupture, mis Ă  part survivre, c’est de garder un souvenir rĂ©aliste de cette relation. S’il peut ĂȘtre tentant de se remĂ©morer uniquement les points nĂ©gatifs, afin de survivre, inĂ©vitablement les points positifs nous rattraperons un jour et nous serons probablement tiraillĂ©es par l’envie de faire un retour. En effet, comment rĂ©sister Ă  l’envie de rappeler Charmant lorsqu’on se remĂ©more ses mains pressant les nĂŽtres, sa bouche moulĂ©e Ă  la nĂŽtre, les caresses affolantes, la connexion parfaite des corps, ces moments oĂč la rĂ©alitĂ© n’existait plus, les fois oĂč il a ouvert son coeur, les fois oĂč malgrĂ© l’éloignement les Ăąmes se sont fusionnĂ©es, les moments oĂč vous avez entrevu une vie solution rĂ©side probablement dans un rĂ©alisme bien dosĂ© qui consiste Ă  se rappeler pourquoi on est partie et Ă  s’injecter les bons souvenirs Ă  dose homĂ©opathique afin de ne pas les oublier, afin de se faire du bien, mais surtout pour Ă©viter qu’ils nous Ă©clatent en plein visage Ă  un moment oĂč on ne s’y attend pas et oĂč on est sĂ©paration est un processus qui implique des allers et des retours. Il faut ĂȘtre indulgent envers soi et ne pas oublier que l’amour n’est pas rationnel, qu’il est plus grand que nous, qu’il s’agit d’une Ă©motion, d’un point au cƓur, d’un implant dans la peau, qu’il peut nous connecter Ă  l’univers mais aussi nous prĂ©cipiter en enfer le temps de dire d’une rupture, les incohĂ©rences sont permises. Elles peuvent nous aider Ă  se dĂ©tacher. Il est extrĂȘmement difficile de s’éloigner d’un ĂȘtre qui s’est implantĂ© dans notre peau mĂȘme s’il est poison pour nous. On a le droit de faire tout ce qu’on veut le supplier de revenir et le repousser la seconde suivante. On a le droit de hurler que plus jamais on ne lui adressera la parole puis flotter de bonheur les jours suivant une extatique des aspects les plus douloureux de la rupture est d’accepter qu’on ne sera jamais la personne qu’on voyait dans les yeux de l’autre, la personne qu’on aurait pu devenir Ă  son contact ; de ne pas laisser l’impression qu’on n’était pas Ă  la hauteur s’installer. Il faut maintenant accepter qu’on sera une autre personne, qu’on vivra une autre histoire et qu’on verra un jour, dans les yeux d’un autre un reflet de nous qui nous donnera envie de lier notre histoire Ă  la sienne
 Ami quelqu’un sur qui on peut compter, Ă  qui on peut livrer nos Ă©tat d’ñmes et les secrets de notre cƓur, qui est disponible en tout temps surtout Ă  3h du matin pour les crises existentielles et les peines d’amour. Un ĂȘtre qui n’a pas peur de s’appuyer sur nous quand il en ressent le besoin. Une personne avec qui on partage des intĂ©rĂȘts et avec qui on a du plaisir. GĂ©nĂ©ralement les Ă©clats de rire sont inclus au forfait. Refaire le monde est souvent au programme. Bien qu’on ait pu observer par le passĂ© que les histoires d’amis qui succombaient aux plaisirs de la chair finissaient gĂ©nĂ©ralement mal, on oublie trop souvent les amants qui s’imaginent pouvoir aussi ĂȘtre des amis, mais avec options Ă  la carte. Les relations d’amants sont dĂ©jĂ  assez nĂ©buleuses, est-ce possible de laisser le titre d’ami tranquille? C’est simple, l’amitiĂ© implique la confiance, la transparence, la prĂ©sence, la rĂ©ciprocitĂ©, le plaisir. Si ces critĂšres ne sont pas rĂ©unis, ce n’est pas un ami. Les dangers de la cuillĂšre AprĂšs la brosse Ă  dent, un autre objet du quotidien est souvent sous-estimĂ© La exactement la mĂȘme chose lorsqu'on se laisse prendre par un petit shooter de tĂ©quila . Pourquoi pas, se dit-on, puisque le rituel est exaltant on lĂšche langoureusement la main saupoudrĂ©e de sel, on avale le liquide en renversant la tĂȘte vers l’arriĂšre et on croque dans le citron en toussotant et en riant avec les copines. Rien de mal, que du bon? DĂ©trompez-vous. Qu’elle envie irrĂ©pressible vous habite dĂšs le moment oĂč vous avez retrouvĂ© l’usage de la parole ? Un autre shooter. Et voilĂ ! AprĂšs un nombre que vous n’arrivez plus Ă  calculer, vous vous rĂ©veillez le cƓur au bord des lĂšvres, le cerveau dans le cirage et le vague Ă  l’ exactement la mĂȘme chose qui vous guette pour la cuillĂšre. AprĂšs une extatique rencontre sexuelle vous vous surprenez Ă  penser que ça pourrait ĂȘtre un beau complĂ©ment. C’est un rituel exaltant, quelques minutes d’éternitĂ© avant la grande sĂ©paration. Et voilĂ  ! Une fois votre corps incrustĂ© dans celui de l’autre, ces quelques minutes se transforment en plusieurs et comble de malheur vous vous endormirez peut-ĂȘtre. Vous vous rĂ©veillez alors le cƓur au bord des lĂšvres, le cerveau dans le cirage et le vague Ă  l’ñmeIl suffit d’une seule petite fois, d’un court instant oĂč l’on baisse la garde et oĂč on accepte pour que tout soit foutu. Pas mĂȘme besoin d’y passer la nuit. Un court moment de sieste suffit et peut ĂȘtre fatal. La cuillĂšre nous vole toute notre force. On devient vulnĂ©rable, douce, tendre, Ă©motive, on se surprend Ă  souhaiter la vie Ă  deux, les nuits Ă  deux, Ă  imaginer l’autre dĂ©poser sa brosse Ă  dent dans notre salle de bain. On chantonne en pensant aux doux moments partagĂ©s. On se rappelle Ă  peine de la baise qui avait prĂ©cĂ©dĂ©. Bref l’essentiel est Ă©vacuĂ© par un moment de faiblesse. À la pleine lune suivante, on se surprend Ă  souhaiter un week-end au lit, en cuillĂšre. On se met Ă  prendre milles fois par heures nos messages, Ă  cuisiner des petits plats pour Charmant en souhaitant qu’un jour il les dĂ©guste Ă  la mĂȘme table que nous tous les soirs, que chaque journĂ©e se termine par ce moment de cuillĂšre. On commence Ă  penser que ces moments enlacĂ©s nous protĂšgent de la cruautĂ© de la vie quotidienne. On oublie qu’on a besoin de personne dans notre vie, qu’on est capable de sortir ses vidanges toute seule. On perd sa force, son indĂ©pendance, son jugement. Du coup, un moment en cuillĂšre n’a plus de prix on est mĂȘme prĂȘte Ă  laisser tomber son orgueil et Ă  demander Ă  l’autre d’accueillir nos Ă©motions, nos moments de vous laissez pas tenter. AprĂšs une baise, on se rhabille et on raccompagne l’autre Ă  la porte. Si on ne peut rĂ©sister, il est toujours possible de prendre un moment avec l’autre question d’ĂȘtre polie, mais jamais la cuillĂšre. Vous blottir contre un corps aprĂšs que vous ayez ouvert tout votre ĂȘtre durant la relation sexuelle c’est du suicide. Prenez ce qui est bon, savourez l’explosion de plaisir et ce qu’il reste de votre cƓur pendant qu’il en est encore temps! InterdĂ©pendance Grand dictionnaire de terminologie, Office de la langue française du QuĂ©bec PhĂ©nomĂšne consistant en un Ă©tat de subordination rĂ©ciproque dans lequel des personnes ou des groupes se sentent solidaires les uns des autres par le seul fait de leur situation personnelle, sociale, Ă©conomique, etc., et qui les incite Ă  se soutenir mutuellement dans la recherche et la poursuite de leurs Paquette Reconnaissance que chaque personne est en interaction avec des proches qu’elle ne peut ignorer. La personne autonome est donc celle qui est aussi capable de gĂ©rer ses interdĂ©pendances. Dans un contexte d’interaction, l’autonomie comporte aussi une part d’autolimitation librement est essentiel dans la vie d’ĂȘtre autonome, mais l’indĂ©pendance n’est pas nĂ©cessaire Ă  tout prix. C’est faire preuve de sagesse que de s’avouer que l’on a besoin des autres et que les autres ont besoin de nous. Il est sain de savoir qu’à l’occasion on peut se dĂ©poser la tĂȘte pour mieux faire preuve de maturitĂ© que de laisser notre ego s’effacer pour faire place Ă  une autre entitĂ©. C’est devenir un adulte que de laisser entrer quelqu’un dans sa vie au quotidien, d’offrir sa vulnĂ©rabilitĂ© Ă  un ĂȘtre qu’on aime, pour qu’enfin on ne soit plus seule Ă  en prendre soin. Concerto pour piano Premier mouvementComme Ă  l’habitude, Ă  son arrivĂ©e, ils s’installent au piano. C’est la façon qu’ils ont trouvĂ©s pour crĂ©er le premier contact. Jouer et chanter lui permettent Ă  la fois de s’enraciner et de toucher son cƓur. Il apprĂ©cie de la sentir emplie de cette force qui la traverse, de sentir la force de cette voix qui Ă©merge de ce corps si fragile. Observer la mouvance de son corps fait monter le dĂ©sir en lui. Elle aime qu’il l’observe, elle aime sentir son Ă©paule sur la sienne, elle aime sentir cette proximitĂ© tendre, elle aime ouvrir son cƓur via la musique. Elle aime savoir que plus tard, il la mouvementÀ son arrivĂ©e, sans un mot, ils s’installent au piano. Puis sa voix s’élĂšve et comble le silence. C’est ce qui s’est imposĂ© pour crĂ©er le premier contact, pour amenuiser graduellement la distance. Chanter pour cet homme lui permet de s’enraciner et de toucher son cƓur. La puissance de cette voix qui Ă©merge de cette femme si fragile le rend bĂ©at d’admiration. Observer la mouvance de son corps fait monter le dĂ©sir en lui. Elle aime sentir son regard posĂ© sur elle et le dĂ©sir l’envahir. La vibration de son Ă©paule contre la sienne la bouleverse. Elle aime cette proximitĂ© tendre qui l’autorise Ă  lui ouvrir son cƓur grĂące Ă  la musique. Elle sait que plus tard lorsqu’il la prendra elle refermera son cƓur afin de goĂ»ter aux dĂ©lices que son corps a Ă  offrir. Elle sait que plus tard, aprĂšs son dĂ©part, c’est au piano qu’elle confiera sa tristesse. La sorciĂšre À l’approche de la pleine lune, voici une rĂ©vĂ©lation choc Je suis une sorciĂšre. Et je suis loin d’ĂȘtre la seule. Au fond de chaque femme se cache une sorciĂšre prĂȘte Ă  ĂȘtre n’y a pas si longtemps, on brĂ»lait les sorciĂšres. On reconnaissait une sorciĂšre au pouvoir qu’elle avait sur sa vie. Il s’agissait de femmes qui connaissaient les mĂ©canismes subtils du corps fĂ©minin, qui le soignaient Ă  l’aide de plante et qui savaient l’accompagner lors des accouchements. On les soupçonnait aussi de pratiquer des sortilĂšges, des rituels et de vivre au rythme de la lune. Elles semblaient sentir les choses et ĂȘtre connectĂ©es Ă  l’univers. Comble de l’insulte pour l’époque, elles assumaient leur sexualitĂ© et la considĂ©raient comme une force nos jours, plusieurs femmes se reconnaissent dans cette dĂ©finition. Malheureusement, nous avons perdu ces racines. Nous n’avons conservĂ© que la peur du bĂ»cher, la peur d’ĂȘtre une mauvaise prochaine pleine lune est l’occasion rĂȘvĂ©e de contacter la sorciĂšre en vous. De reconnaĂźtre cette grande force qui dort en vous et qui ne demande qu’à ĂȘtre retrouvĂ©e. Laissez monter en vous cette force, faites confiance Ă  vos intuitions, observez ce qui se passe autour de vous, notez les synchronicitĂ©s. Laissez de la place Ă  ce que vous sentez, Ă  ce que vous assumez la grande force sexuelle qui vous habite. Assumez vos pulsions, laissez de cĂŽtĂ© la peur d’ĂȘtre une mauvaise fille. Ne reculez devant aucune manigance, aucun plan diabolique qui vous permettra d’arriver Ă  vos fins et d’envoĂ»ter l’objet de vos dĂ©sirs. Suivez la force d’Éros qui vous pousse Ă  vivre des aventures qui peuvent vous paraĂźtre Ă©tranges Ă  prime abord. C’est la force du corps, la force de l’attraction sexuelle, la force de la connexion, ou simplement l’attirance qui vous guide. Peu importe le nombre de partenaires, la distance entre les rencontres, les lieux ou les moments de vos pulsions, les positions qui vous font envie, peu importe que vous ne puissiez vous imaginer raconter vos expĂ©riences Ă  qui que ce soit, assumez cette force qui est en vous. Si vous le sentez et que vous en avez envie, pour une fois laissez votre tĂȘte de cĂŽtĂ© et permettez Ă  votre corps de n’a Ă  vous juger et en 2007, personne ne vous mĂšnera au bĂ»cher. La peur de la brosse Ă  dents Horreur! Une brosse Ă  dents traĂźne Ă  cĂŽtĂ© de votre lavabo et ce n’est pas la vĂŽtre. Quelqu’un a laissĂ© sa brosse Ă  dent chez vous. Vous vous mettez alors Ă  paniquer. C’est bien connu, on ne laisse pas sa brosse Ă  dent comme ça innocemment. Ce geste qui peut sembler anodin est en fait un moment crucial de votre relation. Une provocation de la part de l’autre parti, une obligation Ă  envisager le pire l’ brosse Ă  dent est le premier symbole de l’engagement. C’est le signe qu’on ne fait plus semblant qu’on ne sait pas si on va se revoir, qu’on assume notre envie de se revoir et de laisser l’autre partager un bout de notre qu’est-ce qui nous fait si peur ?Selon le dictionnaire La Belle, l’engagement c’est dĂ©cider de mettre de l’énergie dans une relation afin de voir oĂč elle peut nous mener. C’est avoir envie que cette relation nous mĂšne quelque part. On peut bien sĂ»r, s’engager avec quelqu’un, prendre la peine de se dire, les yeux dans les yeux, qu’on a envie de faire un bout de chemin ensemble. On peut aussi choisir de s’engager dans une relation unilatĂ©ralement, choisir de s’investir dans une relation Ă  laquelle on croit malgrĂ© l’incertitude des intentions de l’ c’est assumer face au monde qu’à nos yeux une personne en particulier nous donne envie d’élaborer un projet de vie. C’est rĂȘver ensemble que ça pourrait durer toujours, malgrĂ© les statistiques actuelles de sĂ©paration. C’est choisir que vivre une relation qui nous rend malheureux n’est pas acceptable mais que la solution n’est pas la rupture. C’est dĂ©cider qu’on est capable de trouver ensemble des solutions, de crĂ©er un espace qui nous permettra d’ĂȘtre heureux ensemble et qui nous permettra aussi d’évoluer dans nos sphĂšres de vie respectives. C’est viser l’équilibre entre la passion et le pourquoi est-ce que les brosses Ă  dents me terrorisent toujours autant?Parce que consentir Ă  ce qu’un ĂȘtre dĂ©pose sa brosse Ă  dents contre la sienne demande aussi d’ouvrir son cƓur. C’est tolĂ©rer un tĂ©moin lors de nos moments de faiblesse, de vulnĂ©rabilitĂ©, d’humanitĂ©. C’est accepter de pleurer devant celui Ă  qui on veut plaire, accepter de se faire consoler. C’est avoir sans cesse peur de l’inĂ©vitable transformation, peur de perdre ses contours, peur de se fondre dans l’autre au point de ne plus ĂȘtre aussi laisser l’imperfection entrer dans notre histoire d’amour et permettre au chaos de s’installer dans notre quotidien, pour le meilleur et pour le pire
 IntimitĂ© Tout se passe comme si on avait plusieurs cerceaux autour de nous, le plus proche Ă©tant une zone sexuelle et l’autre une zone d’intimitĂ©. Un peu comme si l’intimitĂ© Ă©tait un nuage qui nous entourait et qu’on devait traverser pour atteindre le corps. Cette zone d’intimitĂ© est une zone prĂ©cieuse, chargĂ©e de nos mĂ©moires et de nos Ă©motionsIl pourrait apparaĂźtre logique d’apprivoiser en premier l’intimitĂ© et ensuite passer Ă  la sexualitĂ©. On pourrait ĂȘtre tentĂ© de penser qu’il est plus facile de passer par l’intimitĂ© pour se rendre Ă  la sexualitĂ©, de prendre le temps de se connaĂźtre, d’apprendre Ă  communiquer, d’apprendre Ă  partager des moments de vulnĂ©rabilitĂ© et de partager des intĂ©rĂȘts communs avant d’explorer l’espace sexuel qui s’offre Ă  il apparaĂźt que bien souvent, nous nous donnons un Ă©lan pour survoler la zone d’intimitĂ© et atterrir immĂ©diatement dans la zone sexuelle. Il apparaĂźt qu’il est beaucoup plus simple de ne pas gĂ©rer cette zone d’intimitĂ©, trop nuancĂ©e, oĂč notre esprit doit se risquer Ă  mettre des mots sur les Ă©tats d’ñmes de son cƓur. L’intimitĂ© de l’ñme est beaucoup plus ardue Ă  supporter que celle des corps. Il est plus facile d’éluder cet espace d’intimitĂ©, nous nous Ă©vitons ainsi d’ouvrir notre cƓur et de travailler nos est plus laborieux d’aller lentement, de prendre le temps de mĂ©langer notre nuage Ă  celui de l’autre, d’écouter, de sentir, de respirer, de faire de la place afin que puisse cohabiter harmonieusement ces deux intimitĂ©s ; afin que se dĂ©veloppe une intimitĂ© commune. Il est difficile de supporter les moments d’intimitĂ© s’ils ne se concluent pas par une rencontre sexuelle. Il en est de mĂȘme pour les moments de quotidiens. Comme si cette intimitĂ© nous faisait miroiter la possibilitĂ© de se perdre dans cette attirance, de se perdre dans l’autre. Transformer immĂ©diatement une relation en une relation essentiellement sexuelle a quelque chose de rassurant. Les paramĂštres sont plus faciles Ă  Ă©tablir. On sait que l’autre est lĂ  pour notre corps, on sait comment va se dĂ©rouler la soirĂ©e, les codes sont le partage de l’intimitĂ© amoureuse est un souhait partagĂ© par plusieurs ; ses possibilitĂ©s et promesses sont allĂ©chantes, malgrĂ© l’implication demandĂ©e. Le reste de notre vie sera sans doute un long chemin vers l’intimitĂ© partagĂ©e oĂč s’emmĂȘleront nos peurs. Comme tous les autres chemins, il sera fait de dĂ©tours et de retours infinis. Ce sera Ă  nous, quotidiennement, de faire des choix ; de dĂ©terminer la zone de confort oĂč nous sommes en mesure d’évoluer. Ce sera loin d’ĂȘtre parfait, ce sera la vie. RĂȘver RĂȘver est presque devenu une mission impossible. Ne pas rĂȘver devient une façon de nous protĂ©ger, de ne pas se crĂ©er d’attente, d’accepter notre vie actuelle, mĂȘme si on est insatisfait. Nous avons tellement peur d’ĂȘtre déçu, de nous engager que mĂȘme en rĂȘve nous hĂ©sitons, tergiversons. Lorsqu’on sent monter des images de ce qu’une relation pourrait ĂȘtre, nous les repoussons. MĂȘme nos idĂ©es nous angoissent. MĂȘme en images nous n’arrivons pas Ă  nous laisser aller dans une devrions nous entraĂźner Ă  rĂȘver, nous pratiquer Ă  n’imaginer que le meilleur, que ce que nous souhaitons. Imaginer dans les dĂ©tails, exactement ce que nous voulons. Imaginer Ă©goĂŻstement ce que pourrait ĂȘtre une histoire d’amour, sans fixer prĂ©alablement le choix du partenaire. Prendre le temps de rĂȘver la relation idĂ©ale une vitesse Ă  la on ne se permet que des relations ordinaires, sans piquant. Il est essentiel qu’on puisse au minimum rĂȘver tout ça dans sa tĂȘte les messages textes aguichants Ă  tout heure du jour ou de la nuit, les courriels Ă©rotiques, les visites surprises, les cadeaux dĂ©posĂ©s Ă  la porte, les journĂ©es de travail ensemble chacun sur son projet en sentant la vibration de l’autre dans la piĂšce, les siestes intimes inopinĂ©es, les dĂźners oĂč on a autre chose Ă  dĂ©guster que son lunch, les escapades aux pommes, les invitations Ă  souper Ă  la derniĂšre minute, les visites Ă©clair oĂč on laisse l’autre sur sa faim. La spontanĂ©itĂ©, l’ouverture, la lumiĂšre. À force de rĂȘver, on finira bien par passer Ă  l’ rĂȘver loin et grand, mĂȘme si ça coince, mĂȘme si notre cƓur se tort de peur juste en Ă©voquant la possibilitĂ© de rĂȘver tout ça la maison, la piĂšce de mĂ©ditation, la grande salle Ă  manger pour recevoir les amis, la salle de bain avec marchepied et poignĂ©es, le grand lit partagĂ©, les bureaux sĂ©parĂ©s, les messages surprenants collĂ©s dans des endroits surprenants, le chalet, les vacances au coin du feu Ă  lire chacun son livre, les moments passĂ©s au piano, l’intimitĂ© extrĂȘme et la poursuite de notre individualitĂ©, les projets partagĂ©s et ceux jalousement gardĂ©s pour soi. L’heureux mĂ©lange de proximitĂ© et de distance, l’équilibre parfait du moi et du nous, du quotidien et de l’ mĂȘme s’il y a de faibles possibilitĂ©s que ça arrive un jour, sans s’attendre que ça arrive, rĂȘver dans la libertĂ© de notre imaginaire. RĂȘver pour multiplier les scĂ©narios qui s’offrent Ă  nous, pour pouvoir dĂ©couvrir et Ă©ventuellement reconnaĂźtre des avenues qu’on n’avait pas cru possibles avant. RĂȘver pour entraĂźner son cƓur Ă  se laisser aller au bonheur, Ă  ne pas se refermer Ă  la moindre parole qui laisse poindre une ouverture vers la durĂ©e, vers une rĂ©elle intimitĂ©. RĂȘver pour se donner des choix. RĂȘver pour crĂ©er des mondes qui autrement n’existeraient pour survivre au quotidien qui nous limite et nous garde prisonnier de nos habitudes et d’un monde dont on a fait cent fois le tour. RĂȘver pour crĂ©er des sorties et enfin atteindre une vie Ă  notre hauteur. CĂ©der S'Ă©loigner de notre moi pour se laisser glisser dans le nous, magnifiquement illustrĂ© par Joblo. À lire! Vide Vague de vide aprĂšs le grand plein. J’ai le vague Ă  l’ñme et le cƓur lessivĂ©. Retour du balancier, aprĂšs l’extase, le vide, le nĂ©ant, le brouillard. L’absence cruelle de ton contact. Le flou sur les possibles explications. Je suis dans le nĂ©ant. Je te cherche mais ne veux pas de toi. Je n’ai pas besoin de toi. Je veux m’endormir toute seule dans ma vie, mais me rĂ©veiller avec toi, que tes bras me prĂ©servent du quotidien qui m’envahit Ă  chaque bruit. ProblĂšme de connexion Le sexe a quelque chose de destructeur quand, au lieu d'unir, il sĂ©pare, renvoyant chacun au dĂ©lire de sa solitude et de son avilissement. » Monsieur l’ son cƓur et son Ăąme semble trĂšs difficile. Pourtant c’est essentiel pour se connecter Ă  l’autre. La logique de consommation qui domine prĂ©sentement s’applique aussi Ă  la sexualitĂ©, on ne rencontre plus l’autre, on consomme son corps. En refusant de s’ouvrir ainsi, on se prive de multiples sensations. Un peu comme si on tentait de se faire une rĂŽtie dans un grille-pain qu’on ne brancherait pas. On fait tous les gestes nĂ©cessaires mais notre rĂŽtie ne goĂ»te pas la rĂŽtie. Il faudra mettre pas mal de confiture pour que le goĂ»t soit relation sexuelle, aussi courte soit-elle nous donne l’opportunitĂ© d’une rencontre avec l’autre, de se connecter Ă  plus grand que nous. On n’a qu’à penser, par exemple, au tantrisme À travers l'acte sexuel, les fidĂšles cĂ©lĂšbrent le moment de la crĂ©ation et, atteignant une parfaite maĂźtrise des forces surhumaines du cosmos qui se manifestent Ă  travers leur corps, ils permettent l'union du jivĂątman avec le paramĂątman. » Actuellement, les relations sexuelles sont plutĂŽt considĂ©rĂ©es comme une rencontre mĂ©canique des organes gĂ©nitaux dans le but de produire quelque chose qui ressemble Ă  un orgasme, Ă  du plaisir. Pourtant, il est Ă  la portĂ©e de tous de ressentir le grand frisson, d’atteindre l’espace oĂč on cesse de sentir les limites de son corps, oĂč l’ñme de l’autre pĂ©nĂštre notre chair et oĂč notre cƓur se glisse dans la peau de l’ notre rĂ©serve, notre fermeture Ă  l’autre nous limite grandement dans les possibilitĂ©s de sensations, nous avons de plus en plus recours Ă  des pratiques extrĂȘmes dans le but de ressentir quelque chose qui se rapproche de l’extase. C’est ce qui fait qu’on consomme de plus en plus de porno et que nos relations sexuelles s’en inspirent de plus en plus. C’est ce qui peut expliquer notre recherche frĂ©nĂ©tique de partenaires multiples tous plus hot les uns que les autres. Il peut ĂȘtre amusant, intĂ©ressant d’intĂ©grer dans notre vie des pratiques piquantes » Ce qui est triste c’est lorsque la seule façon de parvenir au plaisir se situe Ă  l’extĂ©rieur de nous, dans des pratiques qui peuvent facilement devenir avilissantes et se retrouve alors avec des corps qui s’entrechoquent, des gestes saccadĂ©s et des lendemains dĂ©cevants. Alors qu’en s’ouvrant, en laissant l’autre se glisser en nous dans son entiĂšretĂ© on a la chance de connaĂźtre les peaux qui se mĂ©langent, les respirations qui se synchronisent, les Ăąmes qui se rejoignent, les cƓurs qui s’ouvrent, les mains qui devinent le chemin du plaisir, les corps tellement emmĂȘlĂ©s qu’on ne sait plus Ă  qui ils appartiennent. Pour se faire, il faut ouvrir les yeux, plonger dans le regard de l’autre, laisser ses mains s’enraciner dans son corps, Ă©couter le murmure de sa peau, ĂȘtre Ă  l’affĂ»t des moindres tressaillements qui nous guideront vers d’exquises caresses. Il faut permettre Ă  son cƓur de ressentir l’émotion du d’exiger la retenu, cette façon de vivre la sexualitĂ© permet de passer de la douceur Ă  la fougue, sans jamais quitter l’intensitĂ© du moment. Elle rend possible le glissement subtil de la tendresse Ă  la vivacitĂ©, la douce escalade du plaisir tantĂŽt latent tantĂŽt ardent qui nous mĂšne Ă  l’extase. ProblĂšme de transmission Imaginez une voiture qui n’aurait que deux vitesses la premiĂšre et la cinquiĂšme. On pourrait comprendre l’angoisse du conducteur. Une fois le dĂ©marrage effectuĂ©, on n’aurait pas le choix de passer en 5e. J’entends dĂ©jĂ  le bruit du c’est la mĂȘme chose pour les relations amoureuses». C’est comme si on avait l’impression d’avoir le choix entre les vitesses 1 et 5 la fuckfriend ou l’épouse. Alors, dĂšs qu’une certaine complicitĂ© s’installe, dĂšs qu’un solide respect est en place, dĂšs qu’on ressent de la tendresse, on a l’impression qu’on doit absolument passer Ă  la 5e vitesse, Ă  la relation sĂ©rieuse, Ă  la vraie » relation. Certains choisissent de passer directement Ă  cette Ă©tape pour ensuite se retirer parce qu’ils ne le sentent pas, d’autres dĂ©clarent forfait juste Ă  y ne retrouve plus actuellement dans notre sociĂ©tĂ© de modĂšle unique de couple, ce qui peut ĂȘtre dĂ©boussolant. Mais ce qui est fantastique c’est que les possibilitĂ©s sont infinies. On n’a plus besoin, en 2007, de vivre une relation traditionnelle, mĂȘme si la pression sociale est forte, mĂȘme si les membres de notre entourage nous souhaitent le meilleur qu’ils connaissent une relation stable, sĂ©rieuse et durable. Cette façon de concevoir les choses demande par contre beaucoup d’ouverture et de dialogue. D’abord, avec soi-mĂȘme, pour ĂȘtre Ă  l’écoute de ses envies et de ses limites. Ensuite, avec l’autre, afin d’arriver Ă  dĂ©terminer un fonctionnement qui convienne aux deux. Cela demande aussi beaucoup de souplesse puisque ces ententes sont mouvantes et Ă©voluent au fil du temps, selon les Ă©vĂ©nements et nos Ă©tats d’ s’agit en fait d’ĂȘtre crĂ©atif et de prendre toutes les balises contenues dans ces deux statuts extrĂȘmes et de les rĂ©flĂ©chir une par une - notre titre, la frĂ©quence des contacts, la rencontre des amis, de la famille, des enfants -Qu’est-ce qui fait partie de notre relation? le sexe? les sorties? les activitĂ©s sportives? les activitĂ©s sociales? À l’intĂ©rieur de quelles limites voulons-nous vivre notre sexualitĂ©? Sommes-nous exclusifs ? Pouvons-nous avoir d’autres amants rĂ©guliers ? Des aventures ponctuelles? etc. Rien ne va de soi, tout peut se dĂ©finir Ă  la carte ». Il y a trois vitesses entre la premiĂšre et la cinquiĂšme et chacune a sa raison d’ĂȘtre. Il est important de garder en tĂȘte que lorsqu’on conduit une voiture, parfois, on augmente de vitesse et parfois il est tout Ă  fait normal de rĂ©trograder de vitesse afin de bien suivre la route. Il arrive aussi, dans certains trajets, qu’il ne soit pas indiquĂ© de dĂ©passer la 3e vitesse afin de se rendre Ă  destination. La seule loi, c’est qu’on se doit s’ĂȘtre vrai avec l’autre personne, l’éclairer sur nos intentions et sur ce qu’on est apte Ă  vivre pour l’ autour de vous, il y a plus de variĂ©tĂ©s de relations que vous ne pouvez imaginer. Une amie d’une amie a un amant avec qui elle ne construit aucun projet mais qui fait les lunchs de sa fille! Une princesse de ma garde rapprochĂ©e se dĂ©finit comme engagĂ©e dans une relation non traditionnelle avec un homme plus jeune, qu’elle voit de façon alĂ©atoire. Le but de la relation c’est de se lier Ă  une personne qui nous permet d’avancer, qui, par sa simple prĂ©sence, participe Ă  notre bonheur. Aucun modĂšle rigide ne peut convenir Ă  l’ensemble des ĂȘtre humains. Nous sommes trop faut garder en tĂȘte qu’on dĂ©cide pour aujourd’hui seulement. On ne sait jamais ce qui peut arriver demain. Il est sage de laisser de l’espace Ă  la mouvance et de redĂ©finir au jour le jour notre relation. Choisir de ne plus revoir quelqu’un qui nous attire, avec qui on partage mille et un plaisirs, parce que ça va finir un jour et qu’on ne veut pas lui faire de peine, c’est comme si on s’empĂȘchait d’acheter une voiture parce qu’on a peur qu’un jour elle brise. On serait mieux d’en profiter le temps oĂč ça dure et d’apprĂ©cier chaque moment en sa compagnie. Il y aura inĂ©vitablement une fin, mais bien malin qui peut prĂ©dire combien de moments heureux se seront Ă©coulĂ©s d’ici lĂ . Court instant Fou comme en un si court instant ton odeur s’imprĂšgne sur mes joues, sur mes lĂšvres. Comme en si peu de temps mes narines ne respirent rien d’autre que ton effluve et que tes lĂšvres semblent se poser Ă©ternellement sur ma peau. Fou, comme en quelques secondes mes mains prennent le temps de toucher ton ventre, tes cuisses. Comme mes yeux enregistrent des images de ton corps, de ton sourire, de ton regard. Fou comme ce peu de temps est suffisant pour faire rĂ©sonner en moi des milliers de rĂ©miniscences. Fou comme mon cƓur rĂ©ussit Ă  s’absenter instantanĂ©ment. Fou comme dans un moment si flou et irrĂ©el, ces images et sensations se fixent comme l’entiĂšretĂ© de mon ĂȘtre portera ces souvenirs jusqu’au prochain moment de grĂące. Le syndrome de la cour d'Ă©cole À l'Ă©poque oĂč nous Ă©tions petites, oĂč nous frĂ©quentions la petite Ă©cole, la chose la plus importante quand on avait le bĂ©guin pour un garçon c'Ă©tait de garder ça secret. Bien sĂ»r on le partageait avec sa meilleure amie, en lui faisant jurer “promis jurĂ© crachĂ©â€, de ne jamais le rĂ©pĂ©ter Ă  personne. D'ailleurs, la trahison ultime de la part d'une meilleure amie Ă©tant la divulgation d'un secret, plusieurs amitiĂ©s se sont terminĂ©es dans ces circonstances.Le pire cauchemar qu'on pouvait imaginer c'Ă©tait que tout le monde dans la cour d'Ă©cole se mette Ă  scander “ La Belle aime Charmant, La Belle aime Charmant, eh Charmant, La Belle elle veut se marier avec toi.... ahah, Charmant ! La Belle elle veut ĂȘtre ton amoureuse, elle veut avoir des bĂ©bĂ©s avec toi....ouhou les amoureux...eh Charmant, La Belle elle t'aime”Notre amour, ou notre intĂ©rĂȘt devait absolument rester secret. À cet Ă©poque c'Ă©tait surtout dĂ» Ă  la gĂšne et Ă  la difficile cohabitation des gars et des filles qui malgrĂ© un intĂ©rĂȘt Ă©vident pour le sexe opposĂ© continuaient Ă  le considĂ©rer comme le pire flĂ©au du Ă©poque est derriĂšre nous, pourrions-nous ĂȘtre tentĂ©s de croire. On devrait plutĂŽt envisager sĂ©rieusement le fait que cette peur est encore en nous, qu'elle rĂ©sonne lorsque nous commençons Ă  frĂ©quenter quelqu'un ou mĂȘme lorsque nous envisageons de le faire. Cette peur que tout le monde se lĂšve et scande La Belle + Charmant est encore prĂ©sente. Comme si ce que nous ressentions devait ĂȘtre cachĂ©, que ce soit dĂ©sir, amour ou intĂ©rĂȘt. Comme si cet Ă©lan envers quelqu’un allait nous fragiliser. S'il fallait qu'il le sache, d'une part, mais aussi s'il fallait que la cour d'Ă©cole sache ce que je ressens. Pourtant, il n'y a rien de mal, au contraire Ă  Ă©prouver des sentiments, ou du dĂ©sir pour quelqu'un. Maintenant que nous sommes adultes et que nous avons appris Ă  cohabiter ou presque entre hommes et femmes, que peut-il arriver de bien dramatique? À part bien sĂ»r se faire dire non, se faire rejeter. Si les sentiments ressentis sont positifs, que la majeure partie du temps, ils nous rendent heureuse, alors ce qui se passe est une bonne adultes, on devrait ĂȘtre capable de se lever debout devant la cour d'Ă©cole, et attendre qu'elle nous provoque. Au premier “La Belle aime Charmant” on devrait simplement rĂ©pondre oui. » Suivi d’un optionnel, ça dĂ©range qui ? ». InstantanĂ©ment, les personnes prĂ©sentes devraient se taire et leur chahut se transformer en murmure. Il m’est dĂ©jĂ  arriver de rĂ©pondre Ă  une autre princesse lors d’une soirĂ©e de bal, un simple oui Ă  sa question Est-ce qu’il t’intĂ©resse ? », malgrĂ© l’absence d’intĂ©rĂȘt dudit grands, nous pouvons assumer nos sentiments et leur permettre de nous nourrir, de grandir en nous, peu importe ceux des autres. Nous avons la force de les porter en nous comme des rĂȘves ou des dĂ©sirs qui se rĂ©aliseront peut-ĂȘtre ou peut-ĂȘtre pas. L'amour n'est pas une maladie honteuse, il en est de mĂȘme pour le dĂ©sir ou pour une quelconque et le dĂ©sir sont des Ă©motions nobles, nous devons en prendre soin et les laisser nous habiter, c'est quand on tente de les nier, de les refouler, de les cacher, qu'elles nous dĂ©vorent. Le rayon tel quel Arrive un moment dans la vie, oĂč on devient un consommateur averti. C'est un peu la mĂȘme chose dans la recherche de la douce moitiĂ©. Avec le temps il est souhaitable qu'on devienne plus pragmatique et qu'on cesse de chercher la personne parfaite pour se tourner vers la personne qui nous conviendra. Il est alors temps de changer nos habitudes de magasinage. Il est temps de laisser les vitrines allĂ©chantes pour le rayon tel quel. Vous savez le rayon oĂč les meubles sont moins chers parce qu'ils ont un dĂ©faut ? Plusieurs avantages sont prĂ©sents, vous payez moins cher et vous savez Ă  quoi vous en tenir, ce que vous voyez c'est ce que vous avez. Contrairement aux meubles dans la vitrine qui sont mis en valeur par plusieurs stratagĂšmes, les meubles au rayon tel quel sont empilĂ©s lĂ  avec un collant fluo qui vous indique clairement oĂč est le dĂ©faut. Les meubles dans la vitrine ont l'air vraiment merveilleux mais ils ne sont jamais aussi beaux dans notre salon que dans la vitrine, ce qui cause souvent des dĂ©ceptions. Dans la recherche de l'ĂȘtre aimĂ©, tout comme en consommation, il arrive qu'on doive laisser des critĂšres de cĂŽtĂ©. Nous voulions un sofa rouge, celui au rayon tel quel est bleu, moins cher et a les bonnes dimensions, c'est probablement le notre. Des deux cĂŽtĂ©s on gagne Ă  magasiner au rayon tel quel. D'une part on sait Ă  quoi s'attendre quand on rencontre quelqu'un. Bien sĂ»r, on a Ă  accepter les imperfections de l'autre, mais au moins on peut choisir avec lesquels on est prĂȘt Ă  vivre. On peut faire un choix Ă©clairĂ©. D'autre part on n’a pas, nous-mĂȘme, Ă  faire de la vitrine. C'est Ă©puisant la vitrine, il faut user de stratagĂšmes pour montrer une image “amĂ©liorĂ©e” de nous, on risque que l'autre se dĂ©sintĂ©resse une fois qu'on sera dans son salon et de plus, en gĂ©nĂ©ral, ce sont les nouveaux modĂšles qui se retrouvent dans les vitrines. Évitez l'humiliation, soyez vous-mĂȘme, prĂ©sentez vous tel quel. Autre rĂšgle du rayon tel quel Rien ne veut rien dire. Il vous a demandĂ© ce que vous faisiez lundi prochain ? Ça veut dire qu’il veut savoir ce que vous faites lundi prochain. Il est restĂ© pour la nuit et s’est sublimement blotti contre vous ? Ça veut dire qu’il avait envie de dormir collĂ©. La seule façon de mieux connaĂźtre l'autre et ses intentions, c’est de poser des questions. “ Pourquoi tu demandes ça?” ou encore “ Voudrais-tu qu'on se revoit?” Mais surtout, ne prĂ©sumez de rien! S'afficher au rayon tel quel ça veut dire ĂȘtre soi-mĂȘme, se montrer sous son vrai jour, dire ce qu'on pense, ce qu'on sent rĂ©ellement dĂšs les premiĂšres rencontres. De toute façon un jour ou l'autre, l’élu du moment dĂ©couvrira qui on est vraiment. Aussi bien donner son coeur Ă  quelqu'un qui nous a rĂ©ellement choisi non ? Notre nous Que ferons-nous de notre nous? Qu’on le veuille ou non, au-delĂ  de nos volontĂ©s, ce nous existe. Il existe depuis que tes yeux se sont posĂ©s sur moi. Depuis que ton corps a comblĂ© le mien, que ta peau a glissĂ© dans la mienne, il est infini et Ă©ternel. L’attraction de nos corps reflĂšte notre nous. La peur de nos cƓurs et la distance de nos Ăąmes confirment la force de notre nous. Impossible de rĂ©sister, nos corps s’appellent, se collent, s’enlacent et se comblent. Tes caresses appellent les miennes. Tes gestes s’enchaĂźnent aux miens. Le plaisir coule Ă  flots et notre nous s’y abreuve. Ta bouche se fixe Ă  la mienne avec une Ă©trange perfection, tes mains courent sur mon corps, s’agrippent, se cramponnent. Nos Ă©lans s’entrechoquent, nos peaux se mĂ©langent. Je me fonds dans toi, je suis chez moi. Notre nous se dĂ©ploie, comble l’espace, respire enfin. Ton plaisir rejoint le mien, ton extase explose au plus profond de la mienne. Notre nous profite des derniers instants puis se rĂ©signe Ă  ĂȘtre brisĂ©. Il continue Ă  exister, Ă  s’étirer pour combler la distance, Ă  nous lier bien au-delĂ  de toi, bien au-delĂ  de moi, au plus profond de ton ĂȘtre, au plus profond de mon ĂȘtre. Jusqu’à ce que ton corps croise Ă  nouveau le mien et que dans une irrĂ©pressible attirance notre nous recommence Ă  exister
 jusqu’à l’inĂ©vitable dĂ©chirure. Que ferons-nous de notre nous ? Nous nous y fonderons sans cesseJusqu’à l’inĂ©vitable quotidien qui nous sĂ©pare. Desdanseurs se produisent lors de la rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale du ballet ''La Belle au Bois Dormant'' le 2 dĂ©cembre 2013 Ă  l'OpĂ©ra Bastille Ă  Paris. Jeparle bien sĂ»r des diffĂ©rentes personnages de sorciĂšres dont enfante je prenais le parti, qu’elle s’agisse de celle de Blanche Neige, de Hansel et Gretel ou de la Belle au bois dormant. Je voulais aussi redonner de l’intelligence et de la dignitĂ© Ă  ces princesses qui noues Ă©taient dĂ©peintes comme fragiles, frivoles, un brin neu-neues aussi b5XR.
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